Chapitre 15 - Partie 2

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Au bout d'environ un quart d'heure, Anaïs revint accompagnée d'un homme d'une trentaine d'années à l'apparence frêle et au visage marqué par une adolescence... boutonneuse...

- Comment te sens-tu bonhomme ? demanda-t-elle à Adam.

- Un peu mieux, marmonna-t-il.

- Très bien. Avec mon collègue Sébastien, nous allons donc en profiter pour t'emmener faire ton échographie. Nous allons t'y conduire en lit afin que tu restes le plus confortable possible.

Alors qu'elle prononçait ses mots, elle s'installa les coudes appuyés sur la tête du lit maintenant ainsi en avant sa poitrine généreuse tout en adressant un sourire charmeur à Charlie. Il fallait vraiment être désespérée pour se comporter ainsi sur son lieu de travail, pensa Alice. D'autant plus quand il s'agit de prendre en charge un enfant. Elle s'abstint tout fois de lui faire part du fond de sa pensée, seul son frère comptait.

- Je peux vous accompagner ? demanda-t-elle en se levant.

- Non, je suis désolée mais nous évitons de surcharger la radiologie. Nous serons de retour dans une dizaine de minutes.

- Très bien, céda Alice en retournant s'asseoir sur sa chaise.

L'infirmière et son collègue emmenèrent donc Adam passer son examen laissant ainsi les deux autres adultes seuls dans le box. La jeune femme restait soucieuse... Même un aveugle aurait pu voir à quel point elle stressait... Non seulement, elle se mordait les lèvres quasiment jusqu'au sang mais en plus de cela elle se frottait sans cesse les mains et sans oublier son pied droit qui frappait le sol avec frénésie. Charlie s'assit près d'elle et posa doucement une main attentive sur son épaule.

- Comment te sens-tu ? demanda-t-il.

- Bien, je vais bien... C'est juste que je déteste les hôpitaux. Je ne sais pas ce qu'à mon frère. J'ai peur de le perdre comme j'ai perdu mes parents. Je me sens complètement dépassée par les évènements. Je ne sais pas ce que je suis censée faire. Et par-dessus tout je me sens complètement terrifiée à l'idée de peut-être me retrouver seule, termina-t-elle alors que les premières larmes roulaient sur ses joues rougies par l'émotion.

Charlie s'approcha un peu plus d'elle et l'attira dans ses bras. La jeune femme n'opposa aucune résistance et se laissa complètement aller. Il posa sa tête sur la sienne et lui caressa tendrement les cheveux. La voir aussi fragile le touchait profondément et augmentait son désir de vouloir la protéger par tous les moyens possibles.

- Calme-toi, tout va bien se passer, lui murmura-t-il à l'oreille, tu n'es pas seule et Adam sera très rapidement à nouveau sur ses deux pieds. En attendant, n'oublie pas que tu peux compter sur moi.

Alice ne répondit rien. Malgré ses larmes qui continuaient à se déverser en torrent sur l'épaule de son ami, elle parvenait à trouver du réconfort dans ses quelques mots. Lorsque la porte s'ouvrit de nouveau, elle se redressa brusquement et sécha précipitamment ses larmes. Toujours cette habitude de vouloir se montrer forte qui prenait le dessus. L'infirmière fut la première à entrer dans la pièce. La grimace qui se dessinait sur son visage pouvait s'expliquer de deux façons bien différentes : soit elle avait vu le moment de tendresse entre les deux amis, auquel cas, tant mieux ! Soit, les résultats d'Adam étaient des plus inquiétants... Alice laissa tout juste le temps aux deux soignants de réinstaller le lit avant de se jeter sur eux.

- Alors ? Vous avez vu quelque chose ? Qu'est-ce qu'il a ?

- Mademoiselle, nous ne sommes pas habilités à vous transmettre des résultats d'examen. Le médecin ne va pas tarder à venir vous voir, répondit l'homme en quittant la pièce accompagné de sa collègue qui cette fois-ci n'avait pas dit le moindre mot.

Le Livre de ThémisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant