chapitre 10: un intrus

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Ambre, depuis l'incident d'il y a quelques jours, va mieux. Elle a repris le travail, et je dois avouer que je suis souvent sur son dos, pour vérifier qu'elle se couvre bien la tête de la chaleur. Le soleil tape fort de nos jours, il faut faire attention.

Sinon, Diego ne m'a pas envoyé de message. Ce n'est pas que j'en attendais un de toute manière, mais j'ai trouvé ça tellement étrange. Il ne faut pas que je me berce d'illusion, ça ne veut rien dire, nous ne sommes pas amis.

C'était tout de même bienveillant de sa part, il a dû sentir mon désespoir lors de mon numéro chez eux lorsque j'ai appris pour Ambre, et il a dû avoir de la compassion comme moi. Il n'a pas un cœur de pierre apparemment. Au fond de lui se cache une part de gentillesse, et je suis ravie de l'apprendre.

Je suis dans mon lit, plongée dans mon livre depuis trois heures. Mon livre est tant hypnotisant que je n'arrive pas à le lâcher. Il s'agit de Harry Potter. J'ai toute la saga et quelques fois, j'aime me replonger dans cet univers. Cet univers ne me lasse pas, et ne me lassera jamais. J'avais trouvé toute la saga Harry Potter dans une cabine du village où l'on peut y laisser des livres que l'on ne veut plus, ou même en prendre. Je ne me suis pas gêné, j'ai tout pris.

Ces livres m'ont sauvé la vie, et je pèse mes mots. Les livres en général m'ont sauvés. Quand je rentrais le soir, du collège ou du lycée, et que mon meilleur ami alias Diego avait fait de ma journée un enfer, je me cachais dans ma chambre et lisais toutes sortes de livres, surtout les romans fantaisistes pour voyager dans un autre univers, pour oublier la réalité que je voulais échapper.

J'en ai lu des livres, d'ailleurs, je suis plutôt fière de ma bibliothèque qui se dresse à gauche de mon lit, sur toute la largeur de ma chambre. Il y a de tout, essentiellement des romans utopiques ou fantaisistes. Je ne suis pas vraiment fan des romances, les histoires à l'eau de rose, c'est plutôt ennuyant. Ils souhaitent y représenter l'homme parfait qui n'existe malheureusement pas dans la réalité.

Il est une heure du matin, et je ne ressens aucunement l'envie de dormir. J'ai beau essayer de fermer les yeux, de changer de position, mais rien n'y fait. Parfois, quand il m'arrive cela, je vais dehors, au fond du jardin où s'y trouve une balançoire, et j'admire les étoiles.

Je me lève alors doucement de mon lit, je descends à petit pas les escaliers grinçant, et sur la pointe des pieds, je marche jusqu'à la porte fenêtre menant au jardin. J'enfile en silence mes chaussures, et je sors. Les mains dans les poches de ma veste, je lève la tête pour observer le beau ciel étoilé, mais un bruit m'interpelle. Il s'agit d'un bruit de branche.

C'est peut-être un intrus, je devrais rentrer. Malheureusement, ma curiosité l'emporte. J'avance dans la direction d'où venait le bruit à petit pas, furtivement. Le bruit mystérieux s'intensifie, ça ressemble à quelqu'un qui marche en s'appuyant sur des branches cassées.

J'aperçois enfin une silhouette. C'est un homme grand, de dos à moi, portant un jogging noir et un pull noir, pour se fondre dans l'obscurité. Malheureusement pour lui, je l'ai vu. Je peux également voir dans ses mains une pelle. Il m'a l'air dangereux celui-là. Je devrais alerter mes parents ? Non, je risquerai de faire du bruit, et je le perdrai de vue, si je vais réveiller mes parents.

Je ramasse une pelle qui se trouvait devant une petite cabane à outil, au cas où si je dois me défendre, puis je lance, sans réfléchir :

—Toi là-bas, tu fais quoi ?

L'intrus se retourne, et lâche sa pelle sans réfléchir pour finalement mettre ses mains en l'air. Ah bah, dites donc, ça n'aura pas été compliqué.

Son visage est couvert par une cagoule noire. Il semble vouloir cacher son identité.

Je reste loin, de manière à éviter le pire, ma pelle à la main, et je m'écrie à nouveau :

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant