chapitre 29:"C'est toi, ma Isis"

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Diego

Mes parents m'ont annoncé ce matin le nouveau shooting photo que nous allons devoir faire avec Jeanne, pour leur nouvelle marque de bonbons. On en avait distribué à Halloween, et ça avait tellement fait succès que nos parents ont décidé de sortir ces bonbons pour de bon ! 

Pour mon plus grand bonheur, puisque je me rends actuellement chez Jeanne pour lui informer la nouvelle. Enfin, c'est une excuse pour la voir, je sais très bien que ses parents peuvent le lui dire eux-mêmes.

C'est ma seule chance de pouvoir parler de…notre baiser torride d'il y a une semaine, même si j'ai peur qu'elle me remballe. Mon égo ne s'en remettrait jamais si elle ne partage pas les mêmes choses envers moi. Jamais. 

Toutefois, j'ai toujours tout gardé pour moi, j'ai gardé au fond de moi ce que je ressens, alors qu'il n'y a pas de honte à avoir, et je ne veux pas rester à rien faire, je risquerai plus tard de le regretter.

Sur le chemin, je ne cesse de faire craquer mes doigts, les yeux rivés vers le vide en tentant de trouver ce que je pourrais lui dire. Bon sang, je ne me reconnais pas, jamais, je n'ai autant stressé pour parler une fille. Jeanne me met dans tous mes états sans même qu'elle le sache. 

Je ne sais pas quoi dire, tant pis, j'improviserai.

Cachée entre plusieurs arbres, et les branches feuillues filtrent les rayons du soleil. Jeanne est là, assise sur un petit tabouret en bois, sa main effectuant des gestes si fluides sur une toile vierge. Elle est de dos, si concentrée dans son travail que je n'ai pas envie de la déranger.

Ses cheveux blonds bouclés sont assemblés en deux belles longues nattes, tandis qu'elle revêt une petite jupe en jean, ainsi qu'un top blanc qui s'unit parfaitement à sa belle peau bronzée. Même de dos, je peux apercevoir à quel point elle est belle. Sa manière d'incliner sa tête sur le côté la rend si mignonne, si douce, et au fur et à mesure que son pinceau valse sur sa toile, son tableau est étonnement abstrait, rempli majoritairement de couleur rouge. 

Je ne comprends rien à son tableau, peut-être qu'elle peint ce qu'elle pense, ce qu'elle imagine, je n'en sais rien, mais j'imagine que ça reste de l'art, seule elle peut le comprendre.

Alors que je me penche vers l'avant, les yeux bien ouverts, tentant de voir au maximum son œuvre, je glisse sur une buche, manquant de tomber, mais je me rattrape grâce à une grosse branche tenace à quelques centimètres de moi. 

Grillé. Je suis grillé.

Jeanne se retourne en sursautant de peur.

–Diego ?

–Jeanne ! Ça va ? Dis-je d'une voix hésitante, comme si je venais de me faire prendre la main dans le sac.

–Qu'est-ce que tu fais là ? Mes parents t'ont vu venir ici ? M'interroge-t-elle en bondissant de son tabouret pour regarder à travers les feuilles si ses parents sont à proximité.

–Pourquoi penses-tu qu'ils m'auraient suivi ?

–Ils ne doivent pas savoir que je peins, dit-elle en reprenant place sur son tabouret, les yeux rivés à nouveau vers sa toile, m'ignorant totalement.

Elle ne semble pas du tout ravie de ma présence à ce que je vois. 

–Je… suis venue t'annoncer quelque chose, ajouté-je la voix hésitante, tout en jouant avec mes doigts et en me déplaçant pour me retrouver face à elle, puisqu'elle ne daigne pas se retourner pour se retrouver face à moi.

Je ne sais pas ce qui m'arrive à jouer avec mes mains. Je suis un homme, un vrai, je ne dois pas stresser pour une nana qui n'en a visiblement et étonnement rien à cirer de ma présence. 

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant