chapitre 13: Halloween !

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Nous avons quitté la maison il y a une dizaine de minutes, et nous ne pouvions qu'entendre le bruit des feuilles secouées par la brise du soir. C'était un silence gênant, et je marchais devant pendant que lui était à la traîne derrière, sur son smartphone.

Au moindre propos qu'il me lancera, je serais prête. Je repense aux conseils d'Ambre, et elle a raison, il est temps que je grandisse. J'ai dix-huit ans, je n'en ai plus huit. Il faut qu'il comprenne qu'il n'a plus de "pouvoir" sur moi, c'est terminé.

J'ai grandi sans amis, sans supports, alors ma faiblesse est devenue l'un de mes pires défauts. Ce n'est pas facile de s'en défaire, mais ce soir je me sens prête.

—Espèce de connard ! s'écrie Diego, ce qui me fait sursauter puisqu'il venait de rompre le silence. Je me tourne alors pour voir à qui il s'est adressé, et à première vue, cela devait être à son téléphone.

—Stupide jeu ! annonce-t-il en rangeant son téléphone dans sa poche, les sourcils froncés. Qu'est-ce que t'as à me regarder ?

C'est le moment.

—Avance plus vite s'il te plait, au lieu de jouer, on ne va pas y passer la soirée.

Je suis mitigée. Je me suis dégonflée ou j'ai bien parlé ?

La réponse à ma question se lit sur le visage de Diego puisque ses joues devinrent rouges, son visage était fermé, les sourcils froncés et il a un regard d'assassin. On dirait qu'il a envie de me tuer.

—Tu ne me fais pas peur, ça ne sert à rien de me regarder comme si tu vas me tuer. Allez, on y va.

Je lui tourne le dos, un petit sourire en coin, pour reprendre la marche. Je lui ai cloué le bec, et bon sang, qu'est-ce que ça fait du bien. Bizarrement, il n'a pas rétorqué, il n'a rien dit. Il est malade, ce n'est pas possible autrement.

Je me sens bien, et cela fait un moment que je rêvais de dire ça, même si je n'ai jamais osé. Demain, je pourrai raconter cela à Ambre, elle n'en croira pas ses oreilles.

Enfin, nous arrivions aux maisons, et c'était à moi, à chaque fois, de toquer et de donner des bonbons ainsi de faire la pub de notre nouvelle marque de confiserie. Diego était comme un petit chien, il me suivait sans rien dire, et ne daignait même pas sourire.

Il fixait sans cesse un point devant lui, les sourcils toujours autant froncés, un regard qui donne froid dans le dos. Ma mère aurait dû m'écouter lorsque je lui ai dit que je pouvais distribuer les bonbons toute seule, il ne m'est d'aucune utilité.

—Tu pourrais faire un effort, je lui dis en accélérant le pas.

—Je n'ai pas envie, rétorque-t-il, en traînant les pieds.

—Ça ne m'enchante pas non plus de devoir être avec toi.

D'un coup, il lève la tête pour plonger son regard dans le mien, une lueur de tristesse dans ses yeux, comme si ce que je venais de dire venait de le blesser. Il pensait la même chose que moi, alors pourquoi me regardait-il de cette manière.

Après un instant sans bouger devant l'allée de cailloux menant à une nouvelle maison, à se défier du regard, Diego reprit son air refermé, puis avança dans l'allée menant à la porte d'entrée en bousculant mon épaule.

Diego s'attend à ce que je toque et que ce soit moi qui fasse le boulot, comme je le fais depuis toute à l'heure. C'est vraiment un prince celui-là.

Je ne vais pas le laisser rien faire, sûrement pas.

—Cette fois, c'est toi qui le fais, dis-je en reculant d'un pas, le regard rempli de détermination.

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant