chapitre 4:"Tu aimes bien mes bras musclés?"

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Pendant que Larry règle son appareil, je cherche dans ma tête qu'elle pose je pourrais faire, ou encore la manière dont je vais sourire. Je n'ai jamais fait ce genre de choses et ça m'effraie. Vu l'allure de Diego, j'imagine qu'il est habitué, et que ce n'est pas un problème pour lui.

—Tu fais quoi ?

Je sursaute face à la question inattendue de Diego. C'est horrible, il vient de me voir faire mes têtes débiles, je pensais le faire dans ma tête.

—Ça ne te regarde pas, je réponds sèchement.

—Tu n'as jamais fait de photos ?

Je ne réponds pas, et me contente simplement de tourner la tête pour l'ignorer. Sans surprise, il se met à rire, comme si ne jamais avoir fait de sa vie un shooting photo, c'est anormal. Son arrogance est impressionnante. Sans réfléchir, je lâche :

—Tout le monde n'a pas la chance d'être riche comme toi, Diego.

Par chance, le photographe nous coupa dans cette discussion très peu intéressante, puisqu'il venait de terminer les réglages sur sa caméra.

Il tente alors quelques clichés pour vérifier que cela marche bien, et en même temps, il regarde l'écran de son ordinateur sur lequel arrivent les photos prises. Je n'arrive pas à voir les photos qui apparaissent petit à petit sur l'ordinateur, mais tant mieux, car ma tête doit être horrible. Je regarde Diego qui paraît tellement à l'aise devant la caméra, j'aimerais pouvoir en faire autant.

J'opte finalement pour un léger sourire, sans laisser apparaître mes dents.

—Parfait, maintenant rapprochez-vous.

Diego et moi nous regardons confus, puisqu'aucun d'entre nous ne souhaite un tel rapprochement. Finalement, je rapproche ma chaise de la sienne, en voyant Larry désemparé, ne sachant pas quoi faire. Le pauvre, il doit être tant embarrassé, alors je préfère faire ce qu'il dit, même si ça ne m'enchante pas.

Nos chaises sont à présent côte à côte, je ne peux pas faire mieux.

—Très bien, désormais, souriez !

Il prend plusieurs clichés, et à un moment, je peux apercevoir du coin de l'œil le regard de Diego sur moi. Il a oublié qu'il faut regarder la caméra ou quoi.

—Reste comme ça Diego, regarde là de cette manière, c'est parfait !

En plus, le photographe l'encourage ! Je dois avouer que je ne comprends rien à la photographie. Tandis que les clichés s'accélèrent, mon sourire s'efface peu à peu, et cette pose commence à m'embrasser étant donné le regard pesant de Diego sur moi.

—On va essayer autre chose. Enlevez les chaises s'il vous plaît.

J'exécute. Diego, ce petit prince, s'est levé de sa chaise, mais n'a pas daigné l'enlever du plan. C'est dingue de se sentir autant puissant. Il me regarde en souriant, comme pour me dire "tu peux la mettre sur le côté ?", comme s'il s'agit d'un objet super lourd. Malgré moi, j'exécute après avoir lâché un petit grognement, puis je me place devant la caméra, à deux mètres de la diva.

Larry nous regarde, amusé par la situation.

—Rapprochez-vous s'il vous plaît. À petit pas, nous nous rapprochons, mais visiblement, ce n'était pas suffisant pour notre photographe, lorsqu'il dit :

—Diego, tu vas te placer derrière Jeanne, et tu vas mettre tes bras autour de son cou.

Pardon ? Autant de proximité avec lui, ça me dérange fortement.

En voyant que je ne bougeais pas, Diego me prît par la main pour me rapprocher de lui, si vite que je n'ai pas eu le temps de le repousser. Il se met donc derrière moi, les bras autour de mon cou. D'où je suis, je peux sentir son parfum, aux mélanges de rose et de vanille, combiné au tabac, à cause de la cigarette qu'il avait fumé il y a à peine vingt minutes. Il ne sentait pas si mal en fait. Vu la proximité de ses bras qui m'entourent, je peux alors voir de plus près ses tatouages.

Comme je l'avais dit, il est fan de la mythologie égyptienne, et ces tatouages sur les bras représentent sûrement des divinités, mais lesquelles ? je ne sais pas.

—Jeanne, je veux bien croire que les bras de Diego peuvent être intéressants, mais là, c'est la caméra qu'il faut regarder, dit le photographe en mimant un sourire.

Je pensais être discrète. Me voilà toute rouge. Je rougis encore plus, lorsque le jeune homme qui m'enlace se rapproche de mon oreille pour me dire:

—Tu aimes bien mes bras musclés ?

Même pas pauvre con, je regardais juste tes tatouages.

-Hop hop hop reste comme ça Diego, vous êtes parfait comme ça.

Oh non, il n'aurait pas pu juste se taire et rester loin de mon visage.

J'affiche un sourire hypocrite, pour vite sortir de cette position très gênante. Larry aime visiblement me mettre mal à l'aise puisqu'il a pris au moins une centaine de clichés, il aime me voir souffrir, ce n'est pas possible.

De plus, je peux entendre la forte respiration de Diego, et ses cheveux m'effleurent doucement le visage, étant donné que nos têtes sont côtes à côtes.

Si ça n'avait pas été cet homme dans mes bras, j'aurais pu aimer ce moment. On entend le doux chant des oiseaux et la vue offre un beau coucher de soleil. C'est un moment apaisant, mais puisque c'est Diego dans mes bras, ça gâche tout.

—Merci beaucoup. Je viens d'avoir une idée, on va tenter un dernier truc. Mettez-vous à présent de dos au coucher de soleil.

J'ai très peur de son idée.

Nous exécutons, et Larry fait les réglages de son appareil, comme c'est un autre fond cette fois-ci.

—Très bien, donc vous allez vous regarder, Jeanne, tu vas mettre tes bras autour du cou de Diego et Diego, tu vas mettre tes bras autour des hanches de Jeanne.

Encore pire que les autres poses. Doucement, mais sûrement, j'effectue le souhait du photographe, tout comme Diego, mais je sens ses mains un peu trop basses, et ça me dérange fortement.

—Tes mains ne sont pas au bon endroit, Diego.

—Oh, pardon, s'excuse-t-il d'une façon dont je ne crois pas, puis remonte instantanément ses mains.

Je lève la tête pour pouvoir le regarder dans ses yeux, ses beaux grands yeux couleur noisettes qui m'envoutent à chaque fois, même si ça ne devrait pas. Lui aussi, me dévore du regard, et bizarrement, ce moment me donne envie de l'apprécier, toute la haine que j'ai envers lui s'est évaporée pendant ce court moment où simplement, nous nous regardons profondément, sans réels sentiments, juste de l'apaisement. Petit à petit, je remarque que ses bras me serrent de plus en plus fort, au fur et à mesure que nos têtes, elles aussi, s'orientent vers l'autre. Je suis sur la pointe des pieds, tandis que nos fronts se collent de plus en plus.

—Parfait, j'ai tous les clichés ! Finit par dire Larry, mettant fin pour de bon à cette proximité entre moi et mon ennemi.

Diego, tout à coup, reprit son regard assassin, et partit sans rien dire d'un pas rapide vers son domaine. Je ne comprends pas ce qu'il vient de se passer, et ça ne se reproduira pas...

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant