chapitre 14:le swiftie

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—Il a vraiment fait ça ?

Bien évidemment, dès mon réveil, j'ai raconté la soirée de la veille à Ambre. On a décidé de faire un tour ce matin à cheval, une routine que l'on fait chaque semaine, étant donné que c'est reposant.

Le ciel ce matin est éblouissant et immobile. Nous traversons divers paysages, dont les champs de mais et de blé prêt pour la récolte, et nous pouvions entendre les crépitements des feuilles de couleurs chaudes de l'automne écrasées par les sabots de nos chevaux.

—C'était tellement gênant, dis-je l'air écœuré en me souvenant des actes de Diego.

—Au moins, il a voulu t'aider, il faut croire qu'il tente de changer, ajoute mon amie.

—Lui changer ? Impossible.

—Comment t'expliques ce qu'il a fait pour toi hier alors ?

C'est vrai, comment l'expliquer ? Je le dégoute, et cela, il me l'a ancré dans l'esprit à force de se répéter, et pourtant il a effectué sa démonstration de faux petit ami, en collant nos corps, simplement pour m'aider. Cette proximité que nous avions eue la veille était déjà arrivée, mais qu'une seule fois, et dans d'autres circonstances, puisque c'était pour le shooting photo que nos parents nous avaient forcé d'effectuer.

—Je ne l'explique pas, je ne comprends pas.

—Et vous avez reparlé après ça ?

—Non, il m'a juste ramené chez moi, mais nous n'avions pas reparlé.

Le silence alors s'installe, tandis que je repense à Diego et moi. Bébé. Son souffle chaud dans mon cou. Pourquoi j'y repense ? Il jouait la comédie, ce n'était pas réel, et toutefois je ne pouvais m'empêcher d'y repenser. En fin de soirée, il n'avait plus son visage refermé, il paraissait calme, détendu, comme si la soirée n'était visiblement pas dérangeante, même s'il la passait avec moi. Son regard d'assassin avec disparue. Tous les traits de son visage qui pouvaient souligner son mécontentement. Tout. Je n'avais jamais vu un Diego si détendu.

Nous voilà désormais sur la montagne nous offrant toutes sortes de paysages à perte de vue : des vallées verdoyantes, des lacs étincelants, des forêts denses... Le parfum frais de la montagne nous propose un moment de tranquillité.

—Moi, je pense qu'il a réalisé le mal qu'il t'a fait, annonce Ambre de manière inattendue.

—Il ne s'est pas pour autant excusé.

—C'est un homme, c'est dur de mettre sa fierté de côté.

—Tu le défends ? Traitresse.

—Je ne le défends pas, je dis les faits. Tu connais Diego, tu crois vraiment qu'il viendra s'excuser ?

Le connaissant, jamais, il ne viendra s'excuser. Même si on lui proposait de l'argent. Il est trop fier pour s'excuser.

—Au lieu de ça, il te le fait comprendre à sa manière. Tu me l'as dit toi-même, il n'a montré aucun signe de méchanceté hier. C'est un bon début.

—Ou alors, il me fait marcher. Ambre, ça ne tient pas la route.

Ambre stoppe son cheval et se tourne vers moi, comme si ce qu'elle s'apprête à me dire demande toute mon attention :

—Jeanne, je te comprends, ça n'a pas été facile avec lui depuis que tu es petite. Et tu as été très courageuse, vraiment. Mais vous avez grandi tous les deux, vous avez dix-huit ans, et la maturité qui va avec. J'en suis sûre qu'il a pris connaissance de ses erreurs, mais c'est un homme et tous les hommes ont de la fierté. Il ne s'excusera pas, c'est sûr, mais il essaie de rattraper ses erreurs, et ça a commencé hier. Tu as le droit d'être énervé contre lui, bien sûr, tout ce qu'il t'a fait ça ne s'efface pas comme ça. Mais tu ne devrais pas le repousser, il a pris du temps à réaliser ses erreurs, mais au moins, il l'a fait. Si tu persévères à le repousser, il redeviendra l'homme sans cœur que tu connais depuis longtemps et tu regretteras de ne pas lui avoir donné une chance.

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant