Chapitre 24: « il y a un probleme ! »

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—Je te demande pardon ?

Sa question est insensée, et je n'ai pas que ça à faire surtout ! S'il tente de me faire oublier ma colère, c'est raté. D'autant plus qu'il touche actuellement à l'une de mes peintures SANS mon autorisation.

Je ne lui fais vraiment pas confiance, et mon envie de lui mettre mon point dans sa gueule est très forte, je peine à me retenir.

—Je voudrais que tu fasses mon portrait, répète-t-il, esquissant une moue radieuse.

—Qui te dit que ce sont mes toiles ?

Il souffle sur ma précieuse art, faisant ainsi voler le peu de poussière qui nichaient dessus.

—Tu m'as menti quand je t'ai demandé ce qu'il y avait dans cette cabane, donc j'en conclus que c'est toi qui as peint ces merveilles.

Ces merveilles... ces simples mots pour faire battre de plus en plus vite mon cœur.

—Justement, tu n'as pas à te balader seul comme bon te semble, je lâche, encore bouleversée par le compliment employé par Diego envers mes toiles.

—La curiosité est un vilain défaut, m'annonce-t-il, le regard séducteur, en lâchant du regard quelques secondes ma toile pour le poser sur moi.

Là maintenant, j'ai envie de lui mettre un uppercut à cause de son sourire provocateur et malicieux qui ne me fait, exceptionnellement, ni chaud ni froid.

Il s'est permis de fouiller dans mes affaires, et je ne tolère pas ce genre d'attitude.

Même mes parents ne connaissent pas ma passion pour l'art, alors je ne vois pas pourquoi lui serait privilégié.

D'autant plus que je mets ma main au feu que dans quelques minutes Diego tiendra le genre de propos « tu peins tellement bien ! Pourquoi tu ne fais pas d'école d'art ? », et je n'en ai pas envie. Tout cela ne le regarde pas. Déjà que j'ai du mal à en parler à Ambre...

—Alors, tu peux faire mon portrait ?

Il ne lâche pas l'affaire celui-là.

—Non, dis-je un peu plus sèchement que ce qui était prévu.

Ce n'est pas ma faute, je déteste les gens qui fouinent. Il a beaucoup trop d'audace, c'est incroyable.

Lui qui m'avait pourtant donné une si bonne image de lui ces derniers jours, il vient de tout gâcher, à cause de sa fichue curiosité.

Moi-même étant curieuse, je ne vais pas fouiller dans les affaires des autres. C'est une question de respect, et il y a un degré maximum de curiosité.

Ma cabane, c'est mon endroit, mon secret, là où opère la magie des pinceaux. Là où j'oublie mes problèmes, mes peines, où je me sens à ma place. Là où j'aime profiter de ma solitude, du chant des oiseaux qui me berce et qui me divertit lorsque j'exerce ma passion...

Il n'avait qu'une chose à faire, respecter les barrières qu'on lui fixe, mais c'est visiblement trop demander.

Il me regarde, sa bouche mi-ouverte, ses cheveux bouclés qui me donnent tant envie de passer ma main dedans, ses yeux obscurs et sa bouche mimant un enfant de quatre ans qui veut une glace. Je ne vais pas céder à ses beaux yeux, non.

—Ça ne sert à rien de me faire ta tête de bébé, je réponds, roulant des yeux. Et puis de toute façon, je ne suis pas très forte pour dessiner des portraits.

—Tu déconnes ? S'exclame-t-il, tout en tenant plus fermement ma toile pour la mettre juste devant mes yeux.

Il fait cela comme s'il me montrait cette toile et que je la découvrais pour la première fois. C'est moi qui l'ai faite, je sais à quoi elle ressemble quand même.

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant