𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚

chapitre 31: les Beaux-arts

Est-ce que mes parents m'ont mis des doutes sur ce que je souhaite faire dans l'avenir ? Totalement. Diego n'a pas aidé non, plus ce traître, puisqu'il est de l'avis de mes parents. Ambre aussi. Pour conclure, personne ne veut me comprendre. Ils utilisent tous la même excuse : "c'est pour ton bien. Et il ne faut pas gâcher ton talent".

Résultat : cela fait une semaine que je passe mon temps sur internet à chercher des écoles d'art qui pourraient m'intéresser. Il y en a pleins, et je dois avouer que ce qu'ils proposent me tente bien, mais comme je l'ai dit, je ne veux pas espérer pour rien, donc je ne postule pour aucune d'entre elles. Même si, une sort du lot, et me tente vraiment : les Beaux-arts à Paris. C'est le rêve d'aller là-bas.

D'autant plus que c'est à Paris, la capitale ! Je n'y ai jamais été, tout simplement parce que je ne suis jamais sortie de ma petite région paisible. Les cours ont l'air sympa, je me vois déjà boire des Starbucks tous les matins avant d'aller en cours, ou de finir un projet dans l'un des parcs parisiens en quête d'inspiration. Ce serait un quotidien excitant, je pourrais avoir mon appartement à moi et étudier dans l'une des écoles les plus prestigieuses du monde. Le rêve.

Toutefois, c'est un rêve lointain qui n'a aucune chance d'arriver. Dans une réalité alternative peut-être, mais pas celle dans laquelle je me trouve.

Je suis vraiment trop sensible, et un refus briserait mes rêves et me ferait remettre en question mes œuvres. Je ne veux pas prendre ce risque d'être déçu. 

D'autant plus que maintenant, j'ai un copain. J'ai Diego. Je ne peux pas partir comme ça et le laisser ici. Notre histoire vient à peine de commencer, je ne peux pas déjà tout gâcher entre nous. Notre première semaine en tant que couple vient tout juste de s'achever, et je suis au paradis. Je vais tellement bien, je n'ai jamais été autant heureuse. 

Être une peintre reconnue, ce ne serait pas si mal que ça finalement. Vivre de cette passion, ce serait le rêve. Mais je ne peux pas avoir l'amour et des études aux beaux-arts à la fois. 

Je reste là, aux côtés de Diego, aux côtés de mes parents, d'Ambre, de mes animaux et la vie continue ! La vie ici n'est pas si mal, alors je ne compte pas m'enfuir.

Ce midi, mes parents ont invité Diego à la maison sans que je sois au courant. Ils s'entendent déjà super bien, et Diego ne se sent pas gêné avec mes parents, à un tel point qu'ils peuvent tous les trois entretenir des conversations sans moi. 

Mes parents ont été bizarrement ravis d'apprendre que nous sommes ensemble, et ils ont l'air de lui faire confiance. En bref, tout va bien !

A table, je ne parle pas trop, je laisse mes parents et mon petit copain parler de Paris, qui est un sujet plutôt inattendu, à moins que mes parents me préparent un voyage surprise à Paris, étant donné leur regard en coin et les "hein Jeanne, ça te plairait d'aller là-bas ?". Je ne fais pas vraiment attention à leur attitude étrange, ça me dépasse.

Je suis dans mes pensées, à imaginer ma vie aux Beaux-arts. Ça hante mon esprit depuis que j'ai eu la stupide idée de regarder sur Internet des écoles d'art, et je ne fais que d'y penser. Je n'ai pas encore succombé à l'idée de postuler, je reste sur ma position, je suis bien ici.

Diego, assis à côté de moi, caresse ma cuisse tendrement, ayant remarqué qu'elle ne tenait pas en place et esquisse une moue radieuse comme pour me dire "tout va bien". Il est si mignon et adorable avec moi que je suis déjà en train de tomber amoureuse. 

Sa grande main réconfortante caresse tendrement ma jambe sous la table sans s'arrêter, et ses yeux doux me font oublier instantanément toutes ces conneries que j'avais en tête. 

Du coin de l'œil, j'aperçois mes parents se jeter des regards que je ne comprends pas, mangeant entre deux regards de petites bouchées. Ma mère raffole des raviolis, et là, elle ne mange à peine, elle passe son temps à regarder mon père ou Diego au lieu de s'occuper de sa propre assiette.