chapitre 16: Une course sans vainqueur

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—Tu veux faire un truc ? On risque d'être bloqués ici pendant un long moment.

Première phrase que je lui lance depuis la panne, et immédiatement, je regrette d'avoir ouvert ma bouche. Il est assis par terre, les jambes ramenées vers son torse, le regard méprisant, telle une statue.

—Oublie, je murmure tout en évitant son regard pesant.

Cela fait une trentaine de minutes que nous sommes là, à attendre, et je ne sais pas quoi faire, appart admirer le paysage pour la centième fois, ou jouer avec mes doigts. Le silence qui pèse est d'autant plus malaisant.

Cette situation m'a tant donné chaud que j'ai ouvert mon manteau et retiré soigneusement mon casque de ma tête. Mes cheveux partent dans tous les sens, étant donné la flemme que j'avais ce matin pour les brosser, mais cela m'importe peu. Diego devrait normalement être là à se moquer de ma coiffure, mais il ne fait aucune remarque à ce sujet. Tant mieux, je n'ai pas envie de me battre.

Aucune remarque, rien... Qu'est-ce qu'il lui arrive ? Ambre a raison, il a peut-être finalement pris conscience de ses actes. Pas un mot malveillant, aucun, depuis Halloween. C'est bon signe, mais ce n'est pas pour autant que cela va changer entre nous.

Il reste silencieux à regarder devant lui, c'est-à-dire moi, ses yeux obscurs plongés dans les miens, et je remarque que sa vue est affectée par quelques mèches rebelles. Heureusement, il finit par briser le silence :

—T'as opté pour du rose cette année, secouant légèrement sa tête pour enlever les mèches présentes devant ses yeux, d'une voix douce.

Étrange remarque... Il a remarqué. Bon après, comment passer à côté de moi sans remarquer le rose bonbon présent sur toute ma tenue. Ce serait être aveugle.

—Comme tu peux le voir.

—Ça te va bien, dit-il en reprenant son air renfrogné.

J'incline la tête en signe de remerciement, tout en me demandant s' il y a une lueur de méchanceté que je n'aurais probablement pas comprise. Comment peut-on complimenter quelqu'un tout en ayant le visage rembruni. Rien n'a de sens chez ce garçon.

Diego venait de me complimenter, et c'est quelque chose d'inattendu. Ça lui a brûlé les lèvres de le dire, j'en suis témoin, mais une part de moi me dit qu'il le pense vraiment.

Mes joues devinrent aussi roses que ma tenue. Par chance, j'ai tourné ma tête au même moment vers la vitre, pour qu'il ne soit pas témoin de l'indifférence que ses propos ont sur moi.

Pourquoi je rougis ? Je n'en ai aucune idée. C'est sans doute à cause de la chaleur que procure la cabine, mais ce n'est pas à cause de Diego, impossible.

Un léger tremblement secoua la télécabine, puis un son de mécanisme retentit à son tour, nous faisant comprendre que la panne est enfin réglée. Le cauchemar est terminé.

D'un mouvement rapide, nous nous levons tous deux, remettant nos casques qui se balançaient sur le sol à cause du mouvement de l'environnement, puis nous arrivions enfin devant la piste noire.

La température extérieure refroidit mon corps, pile ce dont j'avais besoin, et l'air frais de la montagne me fait revivre à nouveau.

Tandis que je fus préoccupée à admirer les beaux paysages à perte de vue, d'où là où nous nous situons, Diego se tenait debout devant moi, prêt à partir, le regard rempli d'incompréhension face à mon attitude de touriste. Il est vrai que ce paysage n'est pas nouveau pour moi, mais comme je l'ai dit, je ne m'en lasse pas. Certains oublient parfois la beauté des paysages qui nous entourent.

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant