chapitre 26: une soirée pas si ennuyante

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–Je ne sais pas Ambre.

Ambre m'a forcé à tester plusieurs tenues pour la soirée de ce soir, dont je suis apparemment obligé d'aller. Je n'en ai pas envie. Je ne vais connaître personne, appart Diego, et je n'ai pas envie de me sociabiliser, ni de boire pour oublier. Je n'ai aucun intérêt d'y aller, et je ne me sentirais pas à ma place.

J'ai beau protester, Ambre n'écoute pas, elle est têtue. Et pour être sûre que je me rende bien à cette soirée, elle a prévu de me déposer et d'attendre que je rentre bien avant de repartir. La relou.

Ambre a décoté un pantalon bleu droit, tombant parfaitement sur mes converses noires et un top rose au dos nu. Je n'aime pas mettre ce genre de haut, mais à ce que je vois je n'ai pas mon mot à dire.

Ambre a ondulé mes cheveux blonds, et les a aspergés de quelques paillettes dorées. Elle a insisté pour me mettre du maquillage, mais ça, c'est hors de question. Je préfère le naturel à cent pour cent, et de toute façon ma peau lisse et sans boutons n'a pas besoin de fond de teint.

–Tu es super jolie comme ça, affirme ma meilleure amie, sa tête sur mon épaule, me contemplant à travers le grand miroir devant lequel nous nous tenons.

Je ne suis pas à l'aise dans ce top, je préfère les gros pulls ou encore les salopettes qui sont plus pratiques pour travailler.

Là est mon problème, je ne sors jamais, alors jamais, je ne m'apprête, jamais, je me fais belle... Mon manque de confiance en moi et mon insociabilité ont contribué à mon manque de profit de l'adolescence. Diego Besson y a aussi contribué.

–Je dois avouer que...

Je ne suis pas si mal, et pour la première fois de ma vie, je m'admire dans le miroir. Je tripote mes cheveux parfaitement ondulés, les yeux rivés vers ma tenue qui me va plutôt bien, et qui est confortable.

Ambre est un peu déçue, elle aurait voulu me voir porter une robe bien collée à la peau accompagnée de talons, mais ce serait trahir mon style vestimentaire. D'autant plus que je n'ai jamais porté de talons de ma vie, ça à l'air si peu confortable, alors non merci, je me sens mieux dans mes baskets.

–T'es sûre que tu ne veux pas un peu de maquillage ?

–Non.

–Du mascara avec un eye-liner ! Ça t'irait super bien, et je suis une pro !

–Toujours non. Je suis déjà bien gentille de m'être laissé faire pour les vêtements et la coiffure. Je hais le maquillage Ambre, ne force pas.

–Dommage, souffle-t-elle en posant sa trousse de maquillage sur mon bureau.

Je m'affale alors sur mon lit, en veillant à ne pas écraser ma tête sur ma couverture si moelleuse, pour ne pas froisser mes belles boucles. Ambre me rejoint, se laissant tomber sur le matelas en lâchant un soupir de soulagement.

–Te voilà prête Jeanne, dit-elle, la voix étouffée par son coussin dans lequel elle noie son visage.

–Je ne suis pas prête. Je n'ai jamais voulu y aller, et je n'aime pas que tu me forces comme ça.

–Jeanne, Diego t'as proposé, c'est qu'il veut te voir là-bas, et c'est gentil de sa part de t'avoir proposé alors que selon toi, vous n'êtes même pas amis.

–Je lui fais de la peine, c'est tout.

–Qu'est-ce que tu racontes. C'était marqué dans son message "ça te changera les idées". Contrairement à ce que tu penses, il n'était pas obligé de t'inviter. C'est pour ça que tu es obligée d'y aller !

J'échappe un soupir de désespoir, à cause de l'entêtement d'Ambre. La vérité, c'est qu'elle va me forcer à y aller, au péril de sa vie, alors qu'elle sait tout autant que moi que je serais seule, analysant chaque personne en train de s'éclater, à boire du jus de pomme.

𝙒𝙝𝙚𝙣 𝙩𝙬𝙤 𝙬𝙤𝙧𝙡𝙙𝙨 𝙘𝙤𝙡𝙡𝙞𝙙𝙚Où les histoires vivent. Découvrez maintenant