Chapitre 2

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Narcissa lui donnait toujours des draps en soie lorsqu'il partait à Poudlard. Elle lui disait qu'ainsi, il dormirait mieux. 


Mais il ne dormait plus. Dès qu'il osait fermer les yeux, le visage de Voldemort venait le hanter, sa voix glaciale et sifflante, son regard carmin, ses promesses de mort s'il venait à échouer à sa mission. 


Il se relevait dans son lit, incapable d'arrêter les tremblements qui s'emparaient de son corps, une sueur froide glissant le long de son dos, interminable. La respiration lourde et hachée, il attrapait ses genoux entre ses bras, se mordait la lèvre et attendait que l'épuisement l'atteigne aux lueurs de l'aurore. 


Il pensait pouvoir y arriver, mais l'angoisse le submergeait à chaque fois qu'il avait le temps de penser à ce que lui avait demandé Voldemort. Ses mots le rongeait, l'isolait, l'effrayait. 


Les rares fois où il croisa Potter dans la semaine ne suffirent pas à le sortit de l'abime dans lequel il s'enfonçait. Dès le moment où il avait mis les pieds dans l'école, une terreur sourde l'avait envahi, et il n'avait savouré qu'avec peu de fierté son attaque contre le survivant. Plus rien n'avait de goût. 


Il avait trouvé l'armoire. Et il s'était senti complètement inutile, ne sachant que faire, lançant des sorts au hasard pour essayer de comprendre, de savoir ce qui n'allait pas avec l'objet. 


Chaque soir, il se rendait dans la salle sur demande, et restait assis, des heures durant jusqu'à ce que ses jambes engourdies le forcent à se lever et à retourner à son dortoir. 


C'était là qu'il avait entendu les pas lourds et précipité derrière lui. Potter n'avait aucune discrétion, et il était plus facile de l'attirer dans une salle vide à l'abri des regards que de courir jusqu'à son dortoir pour s'isoler de toute question de la part du survivant. Drago s'amusait à croire qu'il avait envie que Potter fasse quelque chose, qu'il réalise que Voldemort s'était insinué jusque dans Poudlard. 

Une autre partie de lui se laissait persuader qu'il voulait que Potter l'approche, comme il l'avait fait il y a quelques mois. Contrairement à Harry, Drago y avait pensé pendant tout l'été, s'efforçant de cacher ce fâcheux incident derrière ses barrières mentales les rares fois où il s'était retrouvé en présence de Voldemort. 


Il ne s'expliquait pas ses actes. Sur le coup, cela avait semblé être la meilleure solution pour faire réagir Potter, mais maintenant qu'il y repensait, Drago regrettait de s'être laissé emporter. Ca avait été trop facile de succomber. 


Le blond était conscient que dès le départ, sa relation avec Potter avait quelque chose d'ambiguë et malsain. Et ils venaient définitivement de franchir la ligne. Il savait qu'il aurait dû plus s'inquiéter de l'obsession évidente de Potter – il avait surpris trop souvent ses regards appuyés – et même si il pensait que le Gryffondor se doutait de quelque chose à propos de sa mission, l'idée que ce pouvait être plus que ça l'effrayait. 


Drago était pris dans un étau de terreur, et malgré son apparente sérénité froide, il avait, au fond de lui, un maelstrom d'émotions plus effrayantes les unes que les autres qui menaçait de déborder à tout moment. 


Potter le scrutait. Peut-être s'était-il imaginé qu'il ne verrait pas son regard, pourtant, Drago pouvait distinguer chaque émotion passant sur le visage du Gryffondor malgré l'obscurité. Et il le laissait faire en silence, jusqu'à ce que le silence interminable entre eux ne le trouble beaucoup trop. 

D'émeraude et d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant