Chapitre 22

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Un petit mot avant de vous inviter à lire ce chapitre : Il n'est absolument pas joyeux, et c'est Noël. Je vous déconseille fortement de le lire aujourd'hui en fait. C'est à vos risques et périls ^^. J'assume complètement mes choix dans ce chapitre, mais je comprendrais que ça ne vous plaise pas. Sur ce, je vous souhaites quand même un très joyeux noël. Pleins de bisous à vous tous <3 


Le froid.

C'était quelque chose que Drago pensait avoir expérimenté. Le froid qui vous mordait les doigts et vous engourdissait les membres. Ce froid-là, il le connaissait.

Au contraire, celui qui vous paralysait l'esprit et le cœur, qui vous laissait un goût amer dans la bouche, qui vous vrillait le cerveau et vous laissait pantelant la nuit. Celui-là, il ne le connaissait pas avant d'avoir rencontré Harry.

Potter avait cette insupportable faculté d'apporter dans votre vie tant de lumière et de chaleur que s'éloigner de sa présence revenait à se précipiter au fond d'un gouffre sans fin. Drago, s'il avait eu le choix, aurait préféré se menotter au brun plutôt que de supporter un seul jour de plus sans lui.

Il avait l'impression qu'on lui lacerait le cœur à coups de griffes. Et même les promesses de sa mère ne suffisaient pas à soulager sa douleur. Il exécrait les démonstrations ne serait-ce qu'un peu affective, ne supportait plus de voir un sourire alors que lui passait ses journées à se demander comment survivre à la suivante.

Il avait le goût âcre de la défaite au fond de la gorge. La scène où il perdait, se répétait inlassablement dans sa tête jusqu'à l'en rendre fou. Il se renfermait sur lui-même, oubliait de manger. Sa mère passait le voir plusieurs fois par jour, mais il ne réagissait pas, préférait rester dans son coin à ruminer ses pensées. Il avait arrêté de réfléchir en réalité, parce que réfléchir revenait à essayer de comprendre comment il avait pu passer d'un bonheur palpable à la plus affreuse des situations.

Il était assis sur le rebord de sa fenêtre quand on ouvrit sa porte. Il avait oublié ce qu'était l'intimité depuis qu'il était ici. Les mangemorts étaient comme des voleurs d'âmes et se repaissaient à chaque fois de le voir ainsi, dépité et absent. Il s'était énervé, au début. Il avait usé du ton des Malefoy et renvoyé tous les malotrus qui osaient s'aventurer dans sa chambre sans son autorisation. Et puis, il avait fini par se lasser quand il avait compris que ça ne changeait rien parce qu'il était loin d'avoir des amis au manoir.

Voldemort, évidemment, avait empêché quiconque de poser des sorts sur la demeure, et Drago n'avait pas d'autres choix que de les laisser l'envahir. Il se dégoûtait ainsi, incapable de produire la force nécessaire pour les repousser. Il préférait penser à Harry, drainer son énergie à dessiner et redessiner les traits de son visage dans sa tête et rejouer ses souvenirs jusqu'à ce qu'il n'arrive plus à discerner la réalité de l'imagination.

Il essayait de recréer le rire du Gryffondor quand Bellatrix le dérangea.

Il ne l'avait jamais vraiment aimée, même quand sa mère lui en parlait. Elle avait beau lui narrer ses souvenirs d'enfance, la décrire comme une sœur qu'elle avait aimée, il ne parvenait pas à faire de même. Il n'avait jamais réussi à l'apprécier et ce n'était certainement pas maintenant que ses sentiments envers elle allaient changer, pas même parce qu'ils partageaient le même sang.

Elle était même pire que ce qu'il avait connu d'elle avant de se retrouver piégé ici. Elle était vile et folle, elle était devenue destructrice et violente, et Drago appréhendait toujours les moments en sa présence, comme si sa simple personne pouvait l'enfoncer encore plus profondément dans sa douleur qu'il ne l'était déjà.

D'émeraude et d'argentOù les histoires vivent. Découvrez maintenant