Chapitre 9 : la menace originelle et la colère du gardien (3/3)

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« Puis il disparut.
J'eus juste le temps de me traîner jusqu'à Ester et nous faire sauter sans encombre vers le groupe avant de m'évanouir de douleur. »

Les prochains jours furent un peu flou dans mon esprit. Le soleil brillait trop fort et mes brûlures restaient douloureuses, malgré les soins de Mizu. Ester n'en menait pas large non plus, sauf qu'à l'inverse, malgré le soleil, il ne cessait de trembler.
Nous avions été récupéré par une tribu nomade avant d'entamer la traversée du désert. Une petite caravane d'une vingtaine de personne de tout âge, qui rejoignait une oasis au sud est, vers l'océan. Selon leurs dires, nous pourrions recevoir des soins dans la capitale du royaume d'étésien. Et passant à côté, ils n'avaient pas hésiter à nous prendre avec eux. Depuis, je me laissais porter, pas réellement conscient. J'avais conscience d'être chargé et déchargé du dos d'un dromadaire, mais je passais mon temps à somnoler et dormir. On avait emballé mes bras et mes mains dans des bandes de tissus comme des manches d'épées.

Pour raconter ce qu'il s'est réellement passé lors de cette traversée, Morgan, Mizu ou maître Anila témoigneraient mieux que nous. La nuit était l'enfer d'Ester, le jour le mien. Son corps était gelé, le mien brûlant. Dès que nous mettions pieds à terre, nous nous retrouvions pour essayer de contrebalancer notre chaleur corporel.

Au bout de quelques jours, j'arrivais, grâce aux soins constant de la tribu nomade et de Mizu à rassembler suffisamment d'énergie pour un saut. Du moins à rassembler suffisamment d'énergie pour puiser l'énergie nécessaire dans l'écaille de Soliane.
Je devais sauter jusqu'à la capitale d'Etesien, avec Ester et la vieille guérisseuse qui connaissait bien la ville et le palais. Maître Anila attachait nos mains ensemble avec le bandeau qui me servait habituellement à cacher mes yeux, au cas où l'un d'entre nous lâcherai dans le saut. Au moment de refermer la main sur le rayon lumineux qui devait nous amener à bon port, je priai Korn que nous atterrissions au bon endroit sans encombre. Nous devions atterrir devant la palais, mais une voix cria, lorsque mon corps heurta lourdement les carreaux froid :

- Intrusion ! Trois personnes dans la chambre des princes ! Appelez la garde !

À ce moment là, je sus que j'avais sûrement un peu trop pensé aux princes du désert pour réaliser mon saut. Ester semblait avoir repris un peu de contenance grâce à la chaleur de la lumière et aidait notre bienfaitrice à se relever. Mais au contraire, faire appel à la lumière avait raviver les blessures et mon corps entier me faisait souffrir. Mes jambes m'avaient lâchés pendant l'atterrissage et nos mains attachées, j'avais entraîner tout le monde dans ma chute. Mon souffle était court et les contusions m'empêchaient de respirer correctement. Mon champs de vision devint noir et mes forces me quittaient doucement. Le lien qui m'unissait avec Soliane semblait étouffer dans du coton. Une vague d'apaisement venant d'une énergie familière m'atteignit et je m'évanouis.

Mon corps entier était lourd, enfoncé dans une surface molle. L'air était remplie d'odeurs inconnus et lorsque j'ouvris les yeux, je ne vis rien. J'essayais de bouger mais rien. Une main se glissa derrière mon épaule pour me redresser et un liquide chaud et sucrée glissait dans ma gorge. Ma tête s'enfonçait, lourde, de nouveau dans les draps. Je ne sentais quasiment pas mes mains et étais bien incapable de les bouger. Un main se posa sur mon torse et je me rendormis.

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« Tu es bien mal en point mon fils.»

La silhouette de la mère s'avançait vers moi. Elle me manquait. Nous restions côte à côte un moment sans parler. Son âme était coincée dans les flux d'énergie de Shola, nous en avions maintenant là certitudes. Je ne pouvais lui parler que lorsque j'étais dans un état déplorable et que ma propre énergie s'échappait un peu trop dans les flux du continent.

Cavalier d'Argent - Tome 2 : ElduniriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant