Chapitre 4 : sur tes pas (2/3)

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«- Dis Jolan, un jour tu m'emmènera à la guilde ? »

Sa question me surprit malgré sa logique. Elle m'avait fait connaître tout son petit univers. Elle m'avait ouvert toute son histoire et m'avait même emmené ici, elle m'avait même ouvert son cœur, s'était laissé à ses colères envers les autres elfes de son âge et à ses larmes aussi, quant elle parle de sa solitude ou de sa famille. Au final, ce qu'elle savait de moi n'était que théorique. Elle n'avait ni vu mes amis, ni ma famille, ni le lieu où je vis, et encore moins Soliane. En y repensant, il me semblait complètement absurde que cette jeune femme qui me connaissait presque par cœur, n'avait jamais vu ce qui comptait le plus pour moi. Qu'est ce qui m'empêchait de l'emmener ?

Sa tête toujours appuyée contre mon épaule, effrayé mais délicatement, ma tête vint se poser sur la sienne. Devant mon absence de réponse elle continua :

- Après tout, tu connais mon monde par cœur, mais je n'ai encore rien vu de ce qui compte pour toi. Ton univers est évidemment bien plus vaste que le mien, mais j'aimerai voir un peu de ce qui fait de toi qui tu es, ceux auxquels tu tiens.

- Tu fais partie de mon univers.

Les mots avaient dépasser la frontière de mes lèvres sans que je ne puisse les retenir. Elle rit doucement.

- Tout comme tu fais parti du mien.

Je fermais les yeux quelques instants. Savourant juste ce moment de quiétude, sachant pertinemment que j'allais bientôt devoir partir et la quitter. La guilde m'attendait.

- Tu sais, je ne vois pas ce qui m'empêcherai de t'y emmener. Je peux demander à maitre Huto.

Elle se redressa doucement pour venir chercher mon regard.

- Tu es sérieux ? Je ne pensais pas que tu dirais oui. Après tout je suis une elfe.
- Et alors ?
-  Je ne sais pas. Vous êtes des humains.
- On est des dragonniers, corrigeais-je.

Elle avait l'air satisfaite de la réponse, et reposa sa tête sur mon épaule. Ma tête se posa sur la sienne et nous fermions les yeux. J'interpelai mon maître par la pensée. Bien que l'aube n'est pas encore pointé le bout de son nez sur l'île de Cers, je le savais déjà éveillé.

« Qu'est ce qu'il y'a gamin ? »
« Désolé de vous déranger pendant vos méditations matinales, je voulais juste vous posez une question. Mais ce n'est pas pressé. »
« Aucune question n'est idiote, mais il est idiot de ne pas la poser quand on le souhaite. Je t'écoute. »
« Est ce qu'il est possible d'emmener mizu à la guilde des dragonniers ? »
« La petite elfe ? Bien sûr. Qu'est ce qui t'en empêcherai ? Tu peux sauter avec elle non ? »
« Ce n'est pas la technique qui m'en empêchait, c'était plutôt parce que... »
« Parce que c'est une elfe, me coupa mon maître. En ces temps trouble, l'arrivée d'une elfe à la guilde ne créera pas plus de remous que l'arrivée de n'importe quel individu. Tu devras assurer sa sécurité, je ne peux garantir la réaction de tous les dragonniers. Mais elle ne se ferra manger par aucun dragons. En tout cas tu as ma permission pour l'emmener quand tu veux.»
« Tout à l'heure c'est possible ? »

Le rire de mon maître résonna dans ma tête.

« Tu ne perds pas de temps. C'est bien tu es efficace. C'est à mettre à profit pendant tes entraînements. Oui tu peux. Mais tu devrais dormir un peu avant de revenir quand même. »
« D'accord maître. Une petite sieste n'est jamais de refus. »
« A tout à l'heure gamin. »
« D'ailleurs maître, j'ai atteins le Yui deux fois. Et en moitié moins de temps avec Mizu ! »
« La petite elfe a donc un bien bon effet sur toi, alors que tout te distrait. C'est bon à savoir. »
« Maître ! M'offusquais-je »

Cavalier d'Argent - Tome 2 : ElduniriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant