Chapitre 5 : l'elfe de l'eau, l'apprenti suprême et le dragonnier des orages

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" Vous avez raison. je suis incapable de sauver tout le monde aujourd'hui. Mais demain, le jour d'après, et tout ceux qui suivent, je deviendrai de plus en plus fort. Si je ne deviens jamais capable de protéger tout le monde, j'en protégerai un nombre toujours plus grand."

Alors que je pensais que Soliane nous ramenait aux écuries, il s'éloigna vers l'océan. Il n'eut pas besoin de me communiquer ses pensées pour que je les entende. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas réellement voler ensemble. Mizu l'avait aidé à mettre sa selle et si le harnais était manquant, la sécurité que nous offrait les étriers, l'assise et les deux lanières de cuirs que j'avais fait ajouter de chaque côté de la poignée, nous assurait une sécurité suffisante pour ce que nous voulions faire.

Tous deux avions laissé tomber toutes nos barrières et tout se qui nous éloignait l'un de l'autre. cela faisait longtemps que nous n'avions pas expérimenter notre lien dans sa forme complète. Je sentais les respirations de Nil, toutes ses pensées, ses émotions et tout ses mouvements. Nous étions redevenu un. La quiétude qui accompagnait ce sentiment me bouleversait. Si nous partagions tout, discutions de tout, sentions les changements d'états chez l'autre, cela faisait longtemps que nous n'avions pas fusionnés. Je lui avais de plus caché mes souvenirs de guerre qui pesait encore lourd dans mon cœur. Tout semblait fondre. Un dragon, un dragonnier, deux moitié à réunir. Nous n'échangions aucuns mots, cela ne servait à rien. Nous prenions de la vitesse en rasant l'océan. Les infimes changements du vent se sentaient sur la membrane de nos ailes. Les ailes de vent étaient de retour. 

Nous allions de plus en plus vite, frôlant les vagues, le visage mouillé par les éclaboussures et l'humidité. Ma tunique d'apprentie se gorgeait d'eau, et le froid se serait insinué dans ma chair si la chaleur que dégageait Nil ne nous baignait pas dans une tiédeur parfaite.

Dans notre vison périphérique, un éclat attira notre attention. Le dernier rayon de soleil de la journée. Il se reflétait sur nos écailles et se dispersait dans un bain de soleil faisant de nous une nouvelle étoile.

« Vas y Nil. »

Nous brillions, enfin, dans un cocon dorée. Les vagues nous frôlaient le bout des griffes, et l'instant d'après nos pattes se posaient sur la pierre froide devant les écuries. Nous restions immobiles quelques secondes pour laisser le lien nous rendre des corps distincts. Enlevant les mains des lanières, leur marque visible sur les poignets, je sautai de selle pour faire face à mon compagnon.

« Tu as réussi mon grand ! Tu as utilisé la lumière du soleil ! »

Les derniers rayons de soleil couchés, il faisait nuit. Le froid s'infiltra sous ma tunique d'apprenti doucement. Le regard aux éclats de lune de Soliane vient croisé les liens de la même couleur que ce dernier rayon de soleil. Il était stupéfait. Marchant doucement pour entrer dans les écuries où il examina tout autour de lui.

« J'ai réussi. »
« Tu as réussi mon grand ! Tu as réussi ! Tu as eu le dernier rayon de soleil ! »

Il ressortit des écuries sur la pointe de ses pattes, l'air béat. J'attendais une réaction qui ne venait pas. il me regardait avec une expression neutre. 

"Je ne sais pas quoi dire. Je n'arrive pas à être satisfait."

"Mais enfin, pourquoi ? C'est une vraie avancée."

Il m'attrapa dans sa gueule comme un vulgaire lapin, par le col don vêtement pour entrer dans les écuries. Dans un coin tranquille il se laissa tomber et me garda entre ses pattes comme un trésor à garder jalousement. 

"Un dragon ne devrait pas pouvoir sauter avec les rayons de lumière. On nous a donné des ailes, c'est déjà plus que suffisant. On ne devrait pas abuser de la magie, c'est de l'énergie. La dernière fois on était dans l'urgence, je n'avais pas ressenti ça. Là, le saut me laisse un gout amère. Nous aurions très bien pu rentrer de nos propres ailes. "

Cavalier d'Argent - Tome 2 : ElduniriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant