Chapitre 10 : l'éveil du peintre et un allié Royal (3/3)

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« D'un ton plus joyeux il me remercia pour le pinceau et je lui expliquai mon idée. Ses yeux s'ouvrirent en grand et il se retint de me prendre par la main. Au lieu de ça, il m'attira contre lui. Je lui tapotai le dos.
Il s"éloigna de quelques pas, dans le couloir blanc avant de m'inviter à le suivre.

- Viens ! Allons vérifier tes hypothèses ! »

Les sandales des enfants frappaient les pierres lisses de l'autre côté du couloir. Les nôtres devaient sonner de la même manière. À peine la fontaine en vue, il agitait le pinceau et l'eau contenue dans l'air glissa le long du pinceau en passant par la bague de verre. D'un mouvement de bras, il donna naissance à un magnifique héron d'eau qui s'envola. Il le dirigeait comme chef d'orchestre et je sautillais sur place. Le bel oiseau volait autour de nous comme s'il était fait de chair. L'espace d'un instant, quand l'oiseau se posa, j'eu la fugace impression qu'Ester s'apprêtait à lui donner un nom. Mais il ne le fit pas et après avoir caresser la tête il lui fit reprendre son vol, un immense sourire sur le visage. il dansait, au milieu du vol de sa plus belle création. Plus vrai que nature, bien plus beau que le dromadaire, et plus fidèle que les papillons, il valsait avec le vol de son héron. Sa maitrise fluide et naturel, il s'émerveillait enfin de qui il est. Passant la main dans ses cheveux, on pouvait lire l'émotion sur son visage.

- J'aurai aimé que maitre Anila soit la pour voir ça, dit-il, les yeux brillants.

- Je suis là.

Nous fîmes volte face. Maitre Anila nous regardait de l'autre côté de la fontaine. Ses yeux étaient grands ouverts et suivaient du regard l'oiseau alors qu'elle marchait dans notre direction. Ses bottes frappaient le sol dans un son familier et Ester prit une grande inspiration alors qu'elle s'approchait à grandes enjambées. Le temps qu'elle mit à faire le tour de la promenade nous parut si long, mais la surprise nous avait figés sur place. Elle s'arrêta à quelques pas pour regarder le héron, la même expression qu'Ester sur le visage. Elle semblait hésiter par pudeur, mais quand elle tourna le visage vers son apprenti, ses yeux étaient mouillés. Couvrant la distance qui les séparaient, elle prit Ester dans ses bras et le serra contre elle. Plus nous grandissions en temps que dragonnier, et plus je comprenais comment les autres dragonniers la voyait. Elle chuchota quelque chose à l'oreille d'Ester, qu'il me confia dans la nuit, l'émotion au bord des lèvres.

- Je suis si fière de toi.

Desserrant sa prise sur Ester, elle m'invita à approcher et m'attrapa par le cou pour venir me serrer contre elle. Elle sentait le sable chaud, et je posais doucement ma main dans son dos. Ses poumons ronflaient. Ester m'attrapa et me serra contre lui également. Maitre Anila frissonna et nous éloigna d'elle pour nous regarder. Ses yeux étaient marqués, elle semblait amaigrie mais soulagée. Elle examina Ester sous toutes les coutures avant de me faire passer pareil examen. Mon bras gauche était encore enrubannés jusqu'au coude, et le droit jusqu'à l'épaule avec une partie de mon torse. Elle effleura également mes joues et mon cou portant encore quelques marques. Ses lèvres étaient gercés et ses yeux tombants. Ses jambes n'étaient pas assurées comme d'habitude, et jetant un coup d'oeil à ses bottes élimées et sa tenue allégée, je lui demandai :

- Maitre, vous avez utilisé la conduction combien de temps pour nous rejoindre ? Quand avez vous laissez Mizu et Morgan pour courir vers la capitale ?

- Attends Jolan, tu veux dire que... Maitre, vous avez redirigez votre énergie dans vos membres pendant combien de temps ? commença à s'inquiéter Ester.

- Désolé d'avoir laisser Morgan et Mizu derrière. Mais ne vous inquiétez pas ils seront là d'ici après demain. Je voulais vous voir avant que tu partes Jolan, si seulement tu peux partir. ajouta-t-elle en regardant mes bras. 

Cavalier d'Argent - Tome 2 : ElduniriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant