Chapitre 9:

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Safiatou avait le cœur qui battait tellement fort qu'elle avait l'impression qu'il allait sortir de sa poitrine.
Elle avait des sueurs froides qui ruisselaient sur tout son corps.
Elle avait peur, était anxieuse et tenait à peine sur ses pieds.
Voyant qu'elle ne disait toujours rien, sa mère reposa la même question:
-Qui est cet homme Safiatou ? Demanda-t-elle très sérieuse
Safiatou ne voulait que deux choses: se transformer en une petite souris et courir dans toute la maison afin de trouver un énorme trou pour s'y engloutir ou encore, devenir une mouche et disparaître comme par magie.
-Maman, c'est juste un ami qui a voulu me déposer. Réussit-elle à dire.
-Un ami? Te déposer ? Où étais-tu d'ailleurs? Enchaîna-t-elle avec les questions.
-Je te jure que c'est pas ce que tu crois maman. Balbutia-t-elle
-Et tu connais ce que je crois ? Tu lis donc dans les pensées? Dit sa mère en élevant un peu la voix.
-Maman s'il te plaît ne cries pas. Tu connais papa. Supplia Safiatou.
-Ahhh donc comme ça tu as peur de ton père ? Alors, laisse moi te dire une chose Safiatou si tu crois que tu vas sortir errer jusqu'à mettre la honte sur nous, sache que tu as tout faux je te jure. Ton père et moi vous avons très bien éduqués et vous n'avez jamais manqué de rien. Tu te crois où hein? Si tu sais que cet homme est réellement un ami à toi, je l'attends ici le plus vite possible. Idiote. Termina-t-elle avant de tourner les talons la laissant bouche bée.
Elle comptait bien amener Augustin à la maison mais elle ne voulait pas que ça soit dans ces circonstances mais de toute façon, elle promit de le faire et ce soir, elle gagna son lit le cœur lourd.

Dans la famille de Safiatou, la religion musulmane était celle pratiquée certes mais n'empêche, tout le monde faisait le blanc.
Étant une famille très instruite, M. Baldé et son épouse Hawa faisaient les choses comme bon leur semblaient et même si parfois ils subissaient les reproches des autres membres de la famille, ils s'en foutaient royalement.
Ils mangeaient à table, organisaient des fêtes chez eux, invitaient des collègues, des connaissances, des proches à dîner parfois et ils disaient toujours à leurs enfants de leur présenter leurs partenaires en les invitant à venir dîner à la maison.
Malgré son âge, M. Baldé amenait sa femme dans un restaurant, à la plage ou parfois ils faisaient du sport ou même des promenades en amoureux à chaque fois que l'occasion se présentait.
C'était un très beau couple et les gens du quartier les avaient même donné comme pseudo "Roméo et Juliette".
Ils étaient toujours ensemble et dans n'importe quelle situation.
Chez eux, ils ne voyaient vraiment pas un problème à ce que leur fils ou leurs filles aient des relations amoureuses mais à la seule condition qu'ils soient au courant de tout.

Juste le fait de savoir qu'elle était obligée d'amener Augustin à la maison, Safiatou devenait stressée et elle se demandait vraiment quelle serait la réaction de son père.
Toute la nuit, elle fixa le plafond en cherchant une solution à son problème et ne gagna le sommeil qu'au petit matin qui fut d'ailleurs de courte durée car elle avait cours contrairement aux autres jours.
À 21ans, Safiatou était à sa deuxième année de licence. Elle suivait une formation en comptabilité et gestion et comptait devenir une comptable dans l'avenir.
Compréhensifs, ses parents ne voyaient aucun inconvénient à ce qu'elle fasse ce qui lui tient à cœur.
Son père répétait toujours que lui, ne serait jamais ces pères qui obligent leurs enfants à faire quelque chose que ces derniers n'aiment pas.
Il s'était promis de ne jamais obliger ses enfants de faire quoi que ce soit et que si ceux-ci veulent une chose, si seulement elle est bénéfique cette chose, il va tout faire pour que ça aboutisse.
C'était un bon père, compréhensif et avec un bon cœur.

Ce matin, Safiatou était un peu en retard et son père ne cessait de le lui reprocher.
-Tu as dormi comme si tu n'avais rien à faire et te voilà encore en retard. S'écria-t-il
-Mais papa, c'est juste que mon réveil n'a pas sonné sinon... Voulut-elle expliquer mais son père avait repris la parole.
-Arrête de me donner des excuses bidons et dépêches toi ishhh tu connais les embouteillages. C'est toi tu sais comment arriver à ton université déjà que Sadjaliou a amené ta sœur à l'école avec la voiture. Dit-il en cherchant ses lunettes.
Sans même prendre son petit-déjeuner, Safiatou se dépêcha, salua son père et sortit de la maison comme une balle dans un fusil.
Elle était pressée mais quand elle vit sa mère, elle freina, la salua poliment avant de rebrousser chemin et quand elle arriva au niveau du grand portail, sa mère l'interpella:
-N'oublie pas que j'attends ton invité ce soir ma puce. Dit-elle tout haut.
-Euhh d'accord maman j'ai compris. Répondit-elle en murmurant des choses incompréhensibles.
Elle accéléra le pas et dès qu'elle gagna le goudron, héla le premier taxi et s'y engouffra très rapidement.

                          
                                              À suivre...

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