Chapitre 25

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Après une rude journée aussi stressante que fatigante, Augustin était rentré chez lui plus tôt que d'habitude.
Il ne voulait en aucun cas rater le rendez-vous que lui avait donné Sadjaliou, son futur beau-frère.
Alors, dès son retour chez lui, il prit vite fait un bain chaud très relaxant et s'habilla d'une manière très légère.
Il sortit des gâteaux et du jus d'orange dans son réfrigérateur qu'il mangea avec grand appétit.
Il but une gorgée d'eau après et sortit de chez lui tout beau et bien parfumé.
Depuis le matin, il n'avait pas échangé avec Safiatou et il voulait attendre son retour pour l'appeler.
Comme ça, il saura d'abord ce que lui voulait Sadjaliou pour savoir sur quoi s'entretenir avec sa Safiatou.
Il roula donc une vingtaine de minutes avant de se garer devant un restaurant très chic et beaucoup fréquenté par les grandes personnalités de la ville.
Il connaissait les lieux et le personnel qui y travaillait.
Alors, une fois à l'intérieur, il salua poliment la gérante et voulut demander où se trouvait la table de Sadjaliou quand celui-ci lui fit signe de la main à l'autre bout de la pièce.

-J'espère que je ne suis pas en retard. Dit-il en tapotant l'épaule de Sadjaliou.
-Non, pas tellement. Je viens juste d'arriver aussi. Répondit ce dernier.
-Ah je comprends. Ça va? Demanda-t-il.
-Oui ça va je vais bien et toi ? Ça va là-bas ? Questionna-t-il à son tour.
- Ça va je ne me plains pas non plus. Dit-il un peu décontracté.
-Alors, on commande à manger? Fit Augustin.
-Ohh non, je n'ai pas faim et je n'aime même pas manger dehors. Je prendrai un simple Xxl. Lui répondit Sadjaliou.
-Ah d'accord je comprends c'est pourquoi tu refuses de quitter la famille mdrr. Dit-il en taquinant Sadjaliou.
-Tu vois non ? C'est pas aussi facile que ça. Reprit l'autre sur le même ton.
-Et pourtant, faudra bien qu'un jour monsieur accepte de grandir et aller fonder sa propre famille hein. Dit Augustin en jetant un coup d'œil à son téléphone.
-Ahh non, j'attends qu'une fille vienne demander ma main pour que je devienne son mari. Dit drôlement Sadjaliou.
-Haaaha, et monsieur qui se jette des fleurs. Répondit Augustin et ensemble, ils rirent de bon chœur.
-Un whisky pour moi et un Xxl pour mon ami s'il vous plaît. Dit Augustin à la servante qui était venue vers eux.
En fait, Quand Sadjaliou a demandé à voir Augustin, celui-ci a pensé à tout et a fini par conclure que c'était pour qu'il lui trouve un job peut-être qui sait ? Ou qu'il voulait lui demander une quelconque aide.

-Alors, que me vaut l'honneur de cette rencontre grand-frère ? Demanda Augustin en brisant la glace.
-Bon, c'est peut-être bizarre et ça va sûrement t'étonner mais je veux qu'on parle de ma sœur enfin de vous deux. Dit Sadjaliou en ouvrant la boîte d'Xxl.
-Ahh oui ?? Je ne m'y attendais vraiment pas hein. J'ai pensé à tout sauf à ça sérieusement. Annonça Augustin ne cachant pas sa surprise.
-Voilà, c'est ce que j'ai dis, que tu serais très surpris que je te parle de ça.
-C'est vraiment le cas mais bon, du moment où il s'agit de Safia, de ma Safia, ça me va droit au cœur et je suis tout ouïe. Dit Augustin en souriant faiblement.
-Avant tout d'abord, il faut que tu saches que je suis au courant qu'elle a passé une nuit chez toi. J'ignore ce que vous aviez fait et je ne cherche pas à savoir parceque ce ne sont pas mes oignons.
Safiatou est majeure et je sais qu'elle est consentante pour votre relation donc ça ne me regarde pas trop mais juste le fait qu'elle soit ma sœur, il se trouve que j'ai mon mot à dire. Dit Sadjaliou en sirotant son jus qu'il avait versé dans un verre.
-Uhun. Marmonna Augustin très honteux.
Comment avait-il su qu'ils étaient ensemble ?
Quelle sera la suite des évènements?
-Donc, mes parents et moi nous sommes dis de te rencontrer et d'échanger calmement avec toi car j'ai l'impression que Safiatou ne t'a toujours rien dit.
Au fait, je sais à quel point vous vous aimez ma sœur et toi et crois moi que ça me fait vachement plaisir de savoir à quel point tu tiens à elle et combien de fois tu la rends heureuse car elle le mérite vraiment.
-Uhun, je l'avoue. Acquiesça Augustin en sirotant à son tour son whisky toujours gêné.
-Augustin, ma sœur est une personne exceptionnelle. C'est une fille bien et mon respect envers sa personne est incommensurable je te jure.
De ce fait, je ne voudrais que de son bonheur pas plus mais ceci n'est possible qu'avec le consentement de la famille, tu comprends ? Demanda-t-il en fixant un Augustin fasciné par ses propos.
-Oui, je comprends parfaitement.
-Alors, au nom de toute la famille je viens te demander avec tout le respect que je dois à ton auguste personne de raisonner ma sœur et de l'aider à revenir sur le bon chemin.
-La raisonner ? En quoi faisant ? Demanda Augustin.
-Il faut d'abord que tu saches que malheureusement, tu ne peux pas épouser ma sœur. Lâcha-t-il d'un seul coup.
-Attends, quoi? Sérieusement ? Tu m'as appelé ici pour ça ? Demanda subitement Augustin avec des yeux grandement ouverts.
-Oui et je suis vraiment désolé. Je sais que c'est dur mais c'est la réalité et je n'y peux rien. Répondit Sadjaliou du tic au tac.
-Puis-je savoir pourquoi je ne peux pas prendre ta sœur comme épouse ?? Ah je m'en souviens c'est parceque je ne pratique pas la même religion que vous, parceque je ne suis pas de votre ethnie, parceque nous n'avons pas les mêmes cultures, c'est vraiment ça ? Enchaîna Augustin qui commençait à s'énerver.
-Ce sont peut-être quelques uns des éléments qui empêchent votre union mais ce ne sont pas les seuls. Dit Sadjaliou en sirotant doucement son Xxl.
-Safiatou est-elle la promise d'un autre ?
Ah! j'aurai dû m'en douter depuis le début qu'il y'a un cousin proche ou même lointain qui l'attend depuis son bas âge pour l'épouser.
Quel con j'ai été ! Marmonna presque Augustin.
-Safiatou n'est la promise de personne d'ailleurs, chez nous on ne se marie pas entre membres de la famille. C'est interdit.
-Alors il est où le problème ?
Genre même si je me convertis en islam c'est à dire suivre votre religion, il n'y aura pas d'union entre ta sœur et moi ? Questionna toujours Augustin.
-Je suis encore désolé mais ça sera toujours non. Dit sincèrement Sadjaliou.
-P'tainn!!! Et tu peux m'expliquer pourquoi ?
Pourquoi une telle méchanceté, une telle injustice ? Fit Augustin qui ne pesait plus ses mots.

Et quand Augustin posa ces dernières questions, Sadjaliou prit le temps de lui expliquer tout ce qui est lié au mariage dans la communauté musulmane et les raisons pour lesquelles il n'aura jamais sa sœur comme épouse.
-Au fait, tu dois comprendre qu'en islam, nous musulmans pouvons épouser des chrétiennes ou des femmes qui pratiquent d'autres religions.
C'est même une autorisation d'ordre divin ainsi libellée dans le coran:
《Il vous est permis d'épouser les filles honnêtes des croyants et de ceux qui ont reçu les écritures avant vous, pourvu que vous leur donniez leur récompense (dot). Vivez chastement avec elles (Vertueusement), en vous gardant de la débauche et sans prendre de concubines. Celui qui trahira sa foi perdra le fruit de ses bonnes œuvres et sera dans l'autre monde au nombre des malheureux》(Coran, Sourate V, verset 7).
Tu peux même aller vérifier si tu veux. Dit Sadjaliou à un Augustin qui écoutait attentivement.
-Et quand est-il de nous chrétiens alors ? Demanda-t-il curieux.
-Il faut savoir que contrairement à ce que je viens de te dire, chez nous, une femme musulmane ne peut épouser un chrétien ou un homme d'une autre religion, selon la loi islamique.
-Et pourquoi donc ? S'empressa de demander Augustin.
-Parceque la logique souhaiterait qu'il y ait là réciprocité, mais il faut tenir compte de certains éléments qui justifient la sagesse de cette interdiction.
Sur un plan purement extérieur, on peut dire qu'il y avait là comme un instinct de conservation d'une communauté à ses débuts où les femmes étaient rares.
Mais, les raisons profondes résident ailleurs.  En effet, le musulman, c'est dit dans d'autres chapitres, respecte Jésus et Moïse en tant que prophètes de Dieu, tout comme Mahomet(Psl).
Donc, un mari musulman ayant une épouse chrétienne à le devoir de respecter la religion de son épouse, et même de veiller à ce qu'elle l'observe bien. Il ne doit faire aucune pression sur elle pour l'amener à embrasser l'Islam. (《Point de contrainte en religion 》, dit le coran).
Cette femme pourra donc rester elle-même, et n'entendra jamais blasphémer à l'égard de son prophète. C'est tout au moins ce que prescrit la loi.
-Et pourquoi pas la femme musulmane alors ? Demanda à nouveau Augustin.
-Parceque si une musulmane épouse un chrétien ou un homme d'une autre religion, elle aura un mari qui ne reconnaîtra pas son prophète, ni sa religion, et qui, en général, s'efforcera de les lui faire abandonner. Il ne peut qu'en résulter, dans le plus grand nombre des cas. Un mariage déséquilibré et non harmonieux.
Alors, la loi tenant compte de la règle générale et non des exceptions toujours possibles sur le plan individuel, a donc interdit ce genre de mariage.
En général, la loi musulmane prévoit que les enfants suivent la religion du père si par hasard il y en a. Mais dans la pratique, ces enfants suivent souvent l'influence qui est la plus forte, ou la plus convaincante.
Voici en quelque sorte les grandes lignes de ce que tu dois essayé de comprendre mon cher. Dit Sadjaliou en fixant Augustin dans le blanc des yeux.
Après avoir écouté Sadjaliou jusqu'au bout, Augustin eut comme impression que le monde entier s'écroulait sur lui.
Il s'est senti mal d'un seul coup et c'est comme si tout venait de s'arrêter autour de lui.
De grosses gouttes de sueurs ruisselaient sur son beau corps noir d'ébène.
-Je crois qu'il vaut mieux que je rentre chez moi. Dit-il en se levant.
Il prit les clés de sa voiture et avec les larmes aux yeux, il sortit du restaurant en titubant.
Va-t-il finalement abandonner la lutte?
C'est ce qui reste à savoir...

                                         À suivre...

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