Chapitre 10:

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Dans le taxi, Safiatou se trouvait à côté de deux bonnes dames qui rentraient chacune chez elle après avoir passé la nuit chez leurs amants et bizarrement, c'était des femmes mariées.
-Hiii, l'imbécile là était sur moi. Il était tellement à fond que j'ai cru qu'il n'arrêterait jamais. Dit l'une.
-C'est pour toi tu connais. Moi j'ai cru que ce vieux porc allait me finir fallait l'entendre râler comme un âne. Répondit l'autre avec dégoût.
-Hahaa c'est pas toi qui te plains toujours disant que ton mari ne dure jamais et qu'il ne te procure aucun plaisir? Ricana la première.
-Arrête Asta c'est pas drôle et ne gâche pas ma journée pardon. Répondit son amie énervée.
En entendant cette conversation, Safiatou était à la fois surprise et aussi très dégoûtée.
Elle se demandait comment est-ce que des personnes normales pouvaient parler de leur vie privée et du sexe comme si de rien n'était.
Et dans tout ça, Ce n'est pas le fait que ces femmes soient entrain de parler de sexe qui l'étonnait mais parcequ'elles le faisaient sans scrupule et parlaient comme si elles étaient toutes seules dans la voiture et le pire c'est qu'elles étaient aussi mariées.
Qu'elles sont sans vergogne! Pensa Safiatou en les toisant l'une après l'autre.
À force de les écouter, Elle commença à en avoir marre alors, elle finit par enfoncer ses écouteurs et de mettre une musique qu'elle écoutait à peine car ayant la tête complètement ailleurs.

Elle fréquentait une grande université privée de la capitale.
Après le bac, Safiatou avait été orientée à l'intérieur du pays et elle s'était dit que la meilleure façon d'être libre et de vivre toute seule sans la pression de qui que ce soit s'était finalement présentée.
Mais, c'était sans compter sur la ténacité de son père qui disait que quelqu'un n'entendra jamais que sa fille a lui vit au milieu de nulle part toute seule.
M. Baldé était certes très compréhensif et toujours aux petits soins avec ses enfants mais s'il avait laissé sa fille aller vivre toute seule, celle-ci allait croire que tout lui était permis et ferait n'importe quoi. Avait-il pensé et malheureusement pour Safiatou, elle n'était pas orientée vers la filière de son choix. Son père a donc décidé de payer pour qu'elle fasse ce qui lui tient vraiment à cœur qui est la comptabilité et gestion.
Alors, dès qu'elle descendit du taxi, elle aperçut ses deux amies: Jacqueline et Zenab qui l'avaient aussi aperçu et s'étaient arrêtées pour l'attendre.
-Ça c'est ma pine-co toujours aussi belle. Lui lança Jacqueline
-En plus d'être belle, elle est aussi rayonnante tu trouves pas ? Soutint Zenab en faisant la bise à Safiatou.
-Vous recommencez vos histoires de beauté ? Foutez moi la paix ishhhh. Repondit-elle en tirant sa tronche ce qui fit rire tout le monde y compris elle.
C'est ainsi qu'elles papotèrent un bon moment avant de rejoindre la salle de classe qui était déjà bondé de monde.
Elles eurent du mal à trouver une place mais réussirent quand même parcequ'il le fallait de toute façon. Et à peine qu'elles prirent place, le cours avait déjà démarré.

Toutes les trois, elles s'étaient rencontrées dans cette immense université lorsqu'elles faisaient la L1.
Malgré qu'elles soient chacune venue d'un côté et ayant les cultures totalement différentes, elles avaient quand même noué une amitié solide.
Au début, Safiatou ne mettait pas tellement le cœur et ne prenait pas trop la relation en considération parcequ'elle se disait toujours que ça n'allait pas marché. Elle n'avait pas trop la chance en amitié. Se plaignait-t-elle tout le temps mais avec ces deux vieilles folles comme elle les appelaient, elle se voyait obligée de s'y mettre parceque peu importe, il fallait qu'elle se fasse des ami.e.s et c'était tôt ou tard elle a alors préféré de sauter sur la première occasion.
C'était des personnes compréhensives et hyper géniales.
Même si elles ne se voyaient qu'à la fac, elles avaient une complicité hors du commun.

Alors, après 9h de cours, elles avaient décidé de cheminer ensemble pour pouvoir papoter un bon moment avant de se quitter.
Mais, dès qu'elles furent le deuxième pas, le téléphone de Safiatou se mit à sonner et quand elle y jeta coup d'œil, c'était Augustin qui l'appelait.
Son corps battit la chamade, ses yeux brillèrent d'amour, des petits frissons parcoururent tout son corps et ses mains tremblèrent comme des feuilles avant qu'elle ne prenne la peine de décrocher.
-Allô Justin. Dit-elle d'une toute petite voix.
-Salut mon cœur tu vas bien ? T'es où ? Et tu fais quoi ? Répondit-il tout joyeux
-Hiiiii, une seule question Justin. Ne me rend pas folle pardon. Répondit-elle
-Mdrrr tu deviens folle, je deviens fou. Dit Augustin à l'autre bout du fil.
-Tchiiippp deviens fou toi seul dhé. Je rentre à la maison et toi t'es où ? Ajouta Safiatou.
-Justement! Je me dirigeais vers ton université comme ça je passe te prendre hun.
-Okey sans problème. Dit-elle en raccrochant après lui avoir bien indiqué là où elle était.
Ses copines lui lancèrent des regards interrogatifs mais elle ne dit rien et se contenta juste de leur sourire.
Juste quelques minutes après, la belle voiture se gara devant les filles qui croyaient qu'elles allaient se faire draguer comme d'habitude mais dommage, c'était Augustin qui était venu prendre sa dulcinée.
-Grimpe on y va non? Dit-il après avoir garer la voiture.
-Je suis avec mes deux copines. On les dépose d'abord s'il te plaît? Demanda-t-elle sous les regards émerveillés de Jacqueline et de Zenab.
-Sans problème, qu'elles grimpent alors. Fit-il avant d'ouvrir une porte de derrière.
Et sachant qu'on parlait d'elles, Jacqueline décida de répondre.
-Merci beaucoup c'est gentil mais nous devons passer prendre quelque chose juste devant ici. Nous pourrons nous débrouiller. Dit-elle en regardant Zenab qui acquiesça en faisant oui de la tête..
Safiatou n'a pas voulu insisté et après un bref aurevoir à ses amies, elle s'installa confortablement dans la voiture avant que celle-ci ne démarre pour se plonger dans un embouteillage énorme.
Le trajet se faisait en silence et Safiatou en profita pour se libérer.
-Justin. Lappela-t-elle doucement.
-Hunn mon amour. Tout va bien ? Fit ce dernier en se concentrant sur la route.
-Ma mère veut que tu viennes dîner à la maison ce soir. Dit-elle avec le plus grand calme.
-Quoi ? Déjà? Questionna-t-il en la regardant cette fois-ci.
-Bha oui c'est normal tu ne trouves pas ? Demanda Safiatou.
-Si si je le trouve Safia. Dit-il un peu embarassé.
Et après, plus rien.

     
                        
                                                   À suivre...

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