Chapitre 28

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Encore une fois, sa déception venait de s'agrandir.
Il avait tellement espoir que ça allait marcher, que ce que lui avait dit Sadjaliou serait des mensonges, que ce Cheikh allait lui dire le contraire qu'il n'avait pu prononcer aucun mot lorsqu'après lui avoir narrer toute l'histoire du début à la fin, tout en omettant la partie de jambes en l'air qu'ils ont eu, ce dernier lui répondit en disant:
-Mais c'est vrai mon cher. Ce monsieur a parfaitement raison. Tout ce qu'il dit est vrai.
Et le fait de refuser de vous accorder la main de leur fille même après s'être converti en islam est leur décision et ils ont sûrement leurs raisons. Dit doucement le Cheikh.
-Il n'y a donc aucune autre perspective ? Aucun autre moyen ? Demanda Augustin désespéré.
-Non malheureusement. Et il faut savoir que le fait que vous n'ayez pas la même religion que ces gens et celui de ne pas vous vouloir dans leur famille font deux. Du moment où ils vous ont dit que même si vous sacrifiez votre religion au profit de la leur, il n'y aura pas de mariage, dites vous qu'ils ne veulent vraiment pas de vous dans leur famille. C'est triste et pas très facile mais je crois que vous êtes obligés d'accepter parcequ'il s'agit là de la réalité. Dit sagement le sage.
-Mais je l'aime Cheikh. Je l'aime tellement que je ne pense pas pouvoir vivre sans elle à mes côtés. Je ne sais pas si je pourrais me relever après ça.
Sans elle, ma vie n'a vraiment aucun sens je vous le jure. Dit-il avec la voix cassée.
-C'est normal parceque d'après vos explications, vous êtes très proches et personne d'entre vous ne pouvait imaginer que ses parents allaient refuser votre union.
Et j'imagine qu'elle doit être aussi dévastée que vous. Répondit le Cheikh.
-Cheikh, je ne vais pas vous mentir, je ne crois pas que je surmonterai cette situation.
C'est trop pour moi, je ne peux pas supporter. Dit Augustin en fondant en larmes.
-Mais calmez vous je vous en prie.
Un homme ne pleure pas. C'est très dur je le sais déjà mais ne vous laissez pas abattre je vous prie. Ça va aller, tenez. Dit celui-ci en lui tendant un mouchoir blanc tout neuf.
-Merci beaucoup de m'avoir reçu et écouté.
Merci beaucoup d'avoir compatis au moins, je sais à présent que le frère de Safiatou ne m'a pas menti. Dit Augustin en essuyant ses larmes.
-Non, je vous en prie. Le plaisir est pour moi monsieur parceque si vous n'aviez pas confiance en ma personne, vous n'auriez pas dû venir. Pour tout besoin ou tout renseignement que vous voulez sur la religion musulmane, vous pouvez venir me voir je promet de faire tout pour vous satisfaire. Répondit le Cheikh.
-Promis je viendrai. Dit-il en sortant une grosse somme d'argent dans sa poche qu'il tendit au Cheikh: -Tenez, c'est pour vous acheter de la colas et ne le prenez pas autrement ça vient du plus profond de mon cœur. De toute façon, l'argent ne peut pas acheter ce que vous venez de faire pour moi.
-Je n'aurai pas dû prendre cet argent mais vous m'avez vraiment eu. Merci beaucoup. Dit le Cheikh en prenant l'argent à presque contre cœur.
-Que comptez vous faire à présent ? Demanda le Cheikh.
-Je vous jure que je n'en sais absolument rien pour le moment. Il faut que je prenne mon temps et que je réfléchisse à tout ça. Dit un Augustin triste.
-D'accord c'est bien. J'espère juste que vous ne ferez pas des bêtises.
-Non jamais. Vous avez ma parole. Promit Augustin.
-Courage cher monsieur. Dit le Cheikh.
-Merci beaucoup à vous. Je vais à présent prendre congés je reviens dans les prochains jours vous faire part de ma décision. Dit-il en se tenant debout.
-Sans problème. Je vous attendrai. Prenez soin de vous ! Répondit le Cheikh imitant le pas d'Augustin.
Ils se serrèrent alors les mains comme deux bons vieux amis avant que notre Augustin ne resorte de la case ronde comme il était entré.
Après sa conversation avec le Cheikh, il se sentit beaucoup soulagé et eut moins mal mais dès qu'il regagna sa voiture, l'odeur du parfum de sa bien-aimée revint à lui et ses larmes recommencèrent à couler sans qu'il ne s'en rende compte.
Va-t-il perdre à jamais l'amour de sa vie à cause d'une quelconque religion et d'un caprice familial ? Pensa-t-il intérieurement avant de démarrer sa voiture et de se replonger dans son chagrin d'amour.

Pendant qu'Augustin pleurait silencieusement dans sa voiture croyant être le seul à souffrir, Safiatou elle, se faisait tabasser par son père comme une vulgaire voleuse.
-MAIS PAPA ARRÊTE TU VAS FINIR PAR LA TUER. Cria Sadjaliou pendant que son père se déchaînait sur sa sœur avec une rage sans égale.
Il la rouait des coups les uns plus violents que les autres. Il la tabassait partout sans se soucier de son mal.
La tête, le dos, le ventre presque toutes les parties de son corps étaient assaillies par les coups et bizarrement, elle ne criait même pas.
Elle se contentait juste de cacher son sublime visage avec ses mains et de se lamenter silencieusement.
Alertées par les cries de Sadjaliou, Dalanda et sa mère qui étaient dans la cuisine avaient accouru pour voir ce qui se passait.
-PAPA TU VAS LA TUER ?? Cria Dalanda en s'approchant de son père qui n'entendait et ne voyait rien.
-SI TU T'APPROCHES JE TE TUES AUSSI. Cria M.Baldé à sa petite fille qui se mit aussitôt à pleurer.
-BALDÉ TU ES DEVENU FOU? TU NE VOIS PAS QU'ELLE EST EN SANG? TU VAS FINIR PAR LA TUER SI TU N'ARRÊTES PAS. Ce fut le tour de madame Hawa de crier.
-HÉ TOI TU NE ME PARLES PAS HEIN. C'EST À CAUSE DE QUI SI TU ME FAIS LA TÊTE DEPUIS PLUS DE DEUX JOURS HEIN?? ÇA SE VOIT QUE T'ES UNE TRÈS MAUVAISE MÈRE QUI N'EST MÊME PAS CAPABLE DE DONNER UNE BONNE ÉDUCATION À SES ENFANTS. Sortit M.Baldé.
-SI JE SUIS UNE MAUVAISE MÈRE, C'EST QUE TU ES UN MAUVAIS PÈRE AUSSI. C'EST QUOI CETTE LÂCHETÉ ?? Répondit sa femme sur le même ton.
-QUOI ?? T'AS DIS QUOI LÀ ?? Demanda-t-il à sa femme en s'approchant d'elle après avoir laissé tomber une Safiatou en feu et en sang.
Il voulut gifler celle-là aussi mais Sadjaliou bondit devant lui en criant:
-CELLE-LÀ, TU NE LA TOUCHES PAS SINON TU AURAS À FAIRE À MOI. JE NE VAIS PAS TE LAISSER FAIRE. PAS COMME LA DERNIÈRE FOIS. Et dès qu'il finit ces mots, ce fut à lui de recevoir un coup de poing en pleine figure.
-VAS-Y DÉFENDS TOI. TIENS, FRAPPE MOI VAS-Y. Dit-il en se mettant à la hauteur de son fils qui était plus géant que lui.
-Je ne suis pas fou papa. FRAPPE moi à mort si tu veux mais tu ne touches pas à ma mère aujourd'hui. Dit ce dernier avec un ton un peu calme cette fois-ci.
Son père fit deux pas en arrière, les regarda à tour de rôle et dit:
-JE MAUDIS LE JOUR OÙ J'AI DÉCIDÉ DE FONDER CETTE FAMILLE DE MERDE. BANDE D'INGRATS, D'HYPOCRITES ! JE VOUS REGRETTE. Dit-il sous l'effet de la colère en prenant les clés de la voiture et de sortir en trombe de la maison.
-J'espère juste qu'il ne fera pas d'autres bêtises. Fit Sadjaliou après qu'il soit partit en se touchant la figure.
-Ça va lui passer. Il s'énerve rarement mais quand il s'énerve, c'est pas facile de le calmer. Répondit sa mère en guettant sa figure en sang.
-Tout ça, c'est à cause de toi. Mais Qu'Allah te paye et... Commença de dire madame Hawa à Safiatou qu'elle ne parlait plus depuis un moment.
-Maman ne commence pas s'il te plaît. Elle a déjà eu sa dose pour aujourd'hui. L'arrêta Sadjaliou.
-Lève toi frangine et vas t'essuyer la figure. Dit-il à Safiatou en voulant l'aider à se lever.
-LÂCHE MOI ESPÈCE D'HYPOCRITE. TOUT EST DE TA FAUTE.
MAIS ON VERRA BIEN SI JE NE VAIS PAS ÉPOUSER L'HOMME QUE J'AIME JUSTE POUR VOS CAPRICES ET CETTE FICHUE RELIGION. Cria-t-elle en se levant péniblement.
Vu que personne ne lui répondait, elle regagna sa chambre toute amochée. Il faut savoir que M.Baldé ne l'avait pas raté hein.
Quant à ce dernier, il était sorti telle une furie avec sa voiture.
Depuis que Safiatou était née, c'était la première fois que quelqu'un lève la main sur elle et de surcroît son père.
Celui-ci était devenu une autre personne.
Il était tellement vénère qu'il n'avait pas pu se contrôler.
Il était passé du monsieur doux, de l'ange que tout le monde connaissait à un monsieur super odieux et au monstre que nul ne peut décrire.
Il roulait comme sur Fast and Ferious. Il ne savait où il allait ni comment il roulait.
Il était sur le point de prendre son téléphone et l'éteindre pour aller rester tout seul sans être déranger quand d'un seul coup, un bruit énorme et très assourdissant se produisit.
-Bimmmmmmmmmmmmmmm!!! Avait-il simplement entendu et après, trou noir pendant qu'au dehors, les passants criaient des "Allahu Akbar, Soubhaanalaye" et même un "Inalilaahi wa inaa Ilayhi radjiioune" avait été prononcé par un passant...

                                    À suivre...

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