Chapitre 29

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Il était 12heures 06minutes.
Augustin dormait encore profondément quand quelqu'un tira sur les rideaux de sa chambre ce qui fit jaillir la lumière du jour dans la chambre qui le réveilla aussitôt.
Il se retourna en ouvrant un œil, se passa la main sur la figure tout en se demandant qui pouvait être cette personne qui s'était introduite dans son appartement parcequ'il ne se souvenait pas d'avoir remis la clé à quelqu'un.
Et grande fut sa surprise quand il vit sa mère qui était assise juste à côté.
-Maman?? Tu fais quoi ici ? Comment tu as ouvert mon appartement ? Demanda-t-il de sa voix endormie.
-Tout ça n'est pas important. Allez, lève toi. Dit-elle en tirant sur sa couverture.
-Mais maman laisse moi dormir s'il te plaît. Dit-il en baîllant.
-Et pour avoir quoi au final? Hein? Tu vas te laisser abattre et mourir à petit feu pour une fille dont les parents ne veulent pas de toi. Dit Christine en regardant son fils qui avait vraiment une sale gueule.
-Maman, je ne veux rien entendre. J'aime Safia et je ne suis pas prêt à tourner la page. Dit-il à sa mère en lui tournant le dos.
-Mdrr tu me fais rire tu sais? C'est parceque je ne t'ai pas dis que son père était venu chez moi me menacer et même me narguer? Fit Christine naturellement.
-QUOI? T'es sérieuse maman ? Le père de Safia est vraiment venu te voir ? Demanda Augustin en sursautant.
-Ouii, il est venu me voir la semaine dernière. Dit calmement Christine.
-Et pourquoi tu ne m'as rien dis maman ? Pourquoi m'avoir caché une telle chose ? Demanda-t-il à sa mère.
-Te le dire alors que tu ne prenais pas mes appels et ne répondais pas à mes textos? Et d'ailleurs, qu'est-ce que ça aurait changé ? Demanda à son tour Christine.
-Mais il n'avait pas le droit maman. Dit-il un peu furieux.
-Si si, il en a. C'est de sa fille dont il s'agit je te rappelle. Fit Christine.
-Et qu'est-ce qu'il t'avait dit? Tavait-il mal parlé maman? S'empressa-t-il de demander.
-Non calme toi. Il faut savoir que c'est quelqu'un de très respectueux hein. Dit-elle.
-Vas-y maman raconte. Voulut savoir Augustin.
-Lève toi et va prendre une douche je te prépare a manger en attendant. Dit Christine en se levant.
-Ahh maman toi aussi... Marmonna Augustin.
-Fais ce que je te dis jeune homme. Cria-t-elle depuis le salon.
Vu qu'il tenait vraiment à savoir ce qui s'était passé, Augustin sauta directement du lit et pénétra la douche pendant que sa mère faisait le ménage.
En fait, depuis une semaine Augustin était resté cloîtré chez lui.
Il ne sortait pas, ne mangeait pas, ne partait plus travailler et passait son temps à pleurer et à crier sa rage.
Christine n'arrivant pas à joindre son fils, était allée à l'entreprise pour voir si il y était mais les employés lui ont fait savoir que leur patron ne venait plus depuis un moment.
Elle était donc allée voir le proprio de l'appartement et avait eu la clé même si ça n'avait pas été facile.

Une semaine s'était écoulée depuis que M.Baldé avait frôlé la mort.
En effet, après le scandale qu'il avait fait chez lui, il était sorti tout furieux et avait prit le volant très énervé.
Il avait heurté un poteau se trouvant au bord de la rue lorsqu'il essayait de chercher et d'éteindre son téléphone pour ne pas être déranger.
Le bruit assourdissant avait mobilisé un bon nombre de personnes croyant que M.Baldé avait perdu la vie.
Il était très coincé et était tellement mal que tous le croyait mort mais très heureusement pour lui, une de ces connaissances était parmi la foule et avec l'aide de celle-ci, il fut immédiatement transporté à la clinique la plus proche.
Par chance comme l'a dit le docteur, M.Baldé n'avait qu'une simple fracture et quelques blessures au niveau de la tête.
Sa famille fut vite prévenue et affolée, elle était venue sur le champ oubliant tout ce qu'il venait de faire avant de sortir.
Safiatou, malgré sa colère ou même sa haine, malgré qu'elle avait encore des bleues à cause des coups de son père, avait été la première à arriver à la clinique.
Elle pleurait et criait comme une folle mais le docteur la rassura ainsi que toute la famille et M. Baldé regagna son domicile le même jour.
Et à cause de cet accident, on oublia le sujet Augustin durant toute la semaine.
Personne ne parlait de lui, personne ne soulevait ce sujet et n'importe quel autre sujet qui fâche d'ailleurs.
Mais même avec tout ça, Safiatou n'a jamais cessé de penser à Augustin. Son Augustin.
Il lui manquait atrocement et elle ne le cachait même pas.
Ils se parlaient parfois mais la complicité qui était entre eux avait changé et ils ne parlaient presque plus d'eux, de leur relation amoureuse.
Et pourtant, Augustin souffrait aussi.
Safiatou lui manquait et il avait même sombré dans une tristesse indescriptible.
Quant à M.Baldé, son accident lui avait permis de retrouver l'amour que lui portait chaque membre de sa famille.
Il avait retrouvé sa femme, Sadjaliou l'avait pardonné et Dalanda, toute innocente avait tellement eu peur de le perdre qu'elle ne le quittait plus d'une semelle.
Quant à Safiatou, elle avait certes mal pour son père mais ne l'avait toujours pas pardonné.
Elle lui en voulait non seulement d'avoir levé la main sur elle parcequ'elle avait eu du mal à échapper aux questions que la bombardait les gens à propos de ses bleues.
À la fac, et même dans le quartier, les gens ne cessaient de lui demander qu'est-ce qui s'était passé mais elle se contentait juste de dire qu'elle avait eu un petit soucis en famille pas plus.
Et tout de même, elle n'avait toujours pas lâché l'affaire. Elle attendait juste la fin de son examen pour aller voir Augustin et savoir où est-ce qu'ils en étaient.
Safiatou ne comprenait vraiment pas pourquoi les choses étaient aussi compliquées pour elle.
Elle n'avait pourtant pas tué quelqu'un.
Elle était juste tombée follement amoureuse d'un homme qui, malheureusement ne pratiquait pas la même religion qu'elle.

-Mange mon fils, tu en as vraiment besoin. Dit Christine à son fils.
-Maman, sincèrement parlant, je n'ai pas d'appétit et je ne pense pas que je pourrais avaler quelque chose je te jure. Dit-il à sa mère tout triste.
-Mais qu'est-ce qui te met dans cet état même ? Hein? Safiatou t'a finalement avoué qu'elle ne t'aime pas ? Demanda Christine n'étant pas au courant de ce qu'avait vécu son fils durant ces derniers temps.
-Mais non maman. Toi même tu sais que Safiatou m'aime et tient beaucoup à moi donc elle ne pourra pas faire ça. Répondit Augustin.
-Qu'est-ce qui ne va pas alors ? Pourquoi j'ai l'impression que tu dépérisses et meurs à petit feu? Pourquoi tu ne pars plus travailler ? Ils m'ont dit à l'entreprise qu'il fait une semaine que tu n'y a pas mis pied. Ajouta Christine en versant le café dans un verre.
-Maman, j'ai eu une conversation sérieuse avec le grand-frère de Safiatou et j'ai finalement compris que je ne vais jamais épouser la femme de mes rêves. Celle que j'aime de tout mon cœur.  Dit Augustin avec tellement d'émotions que sa mère eut pitié de lui.
-Il t'a dit quoi ? Oubien il t'a menacé ? Demanda-t-elle.
-Non maman il m'a juste expliqué les raisons pour lesquelles leur religion ne me permet pas d'épouser sa sœur et il m'a sagement demandé de m'éloigner d'elle et même de l'oublier. Fit-il d'une voix cassée.
-Et si je te disais que son père m'a dit la même chose ? Je crois que tu dois fournir d'effort et oublier cette fille mon chéri. Tu mérites mieux. Dit une Christine compatissante.
-Je ne pense pas que je pourrais maman, c'est trop dur je te jure. J'essaye du mieux que je puisse faire de ne pas penser à elle mais c'est plus fort que moi. Dit Augustin essuyant une larme.
-Je sais et j'avais souffert de la même manière ou même plus lorsque j'ai été abandonné par ton père. Fit Christine d'un air lointain.
-Je n'ose même pas imaginer ce que tu avais enduré maman, ce n'est pas la même chose et s'il te plaît, ne parlons pas de cet homme je t'en prie.
-Je suis désolée fiston mais dis-moi, Safiatou est-elle au courant? Et qu'est-ce qu'elle en pense de tout ça ? Demanda Christine.
-Bon, je ne sais vraiment pas hein mais je ne pense pas qu'elle soit au courant de ma rencontre avec son frère et de la tienne avec son père. En tout cas, elle continue de m'écrire mais je n'ai même plus la force de lui parler. Répondit Augustin en se souvenant subitement qu'il ne répondait plus aux textos de Safia.
-Alors là, moi je voudrais que tu ailles la voir, que tu lui dises ce qui s'est passé et que vous essayiez tous les deux de tourner la page.  Ça ne sera pas facile hein mais vous n'avez vraiment pas le choix. Et plus ce jeu va durer, plus vous souffrirez de la rupture.
Je sais de quoi je parle.
-Mais maman, comment pourrai-je regarder Safia, ma Safia à moi et lui dire "Je suis désolé ma chérie, mais nous n'allons pas nous marier" Comment maman ? Après toutes les promesses que nous nous sommes faites. Répondit-il en larmes.
-Mais ce n'est pas de ta faute Augus. Nous aurions tous voulu que vous vous mariiez vu que vous êtes amoureux l'un de l'autre mais hélas... Si tu ne le fais pas maintenant, elle ne te le pardonnera jamais et tu souffriras aussi.
Actuellement, je suis sûre qu'elle nourrit encore l'espoir qu'il y aura un mariage entre vous donc je crois qu'il vaut mieux mettre les points sur les ii. Dit à nouveau Christine.
Augustin passa quelques minutes à réfléchir avant de dire finalement:
-Tu as peut-être raison maman il faut que j'en parle avec elle et que je sorte de sa vie. Je l'aime trop pour la voir souffrir. Je vais faire un programme avec elle.
-Voilà qui est mieux. Courage fiston ça va te passer. Dit sa mère en le tapotant doucement à l'épaule.
-J'espère bien maman. J'espère de tout cœur. Répondit Augustin en finissant son verre de lait.
Safiatou était assise toute seule dans un coin à l'enceinte de son université. Elle venait de finir une évaluation et était toute triste parcequ'elle avait la tête complètement ailleurs.
Elle allait se lever quand subitement, son téléphone signala un nouveau message.
Elle voulut l'ignorer et partir sans l'ouvrir mais sa curiosité l'obligea à le faire.
-"Coucou Safia, comment tu vas? Je suis désolé de mon silence je ne me sentais pas bien. Je veux vraiment te voir. Il faut que nous parlions d'une chose hyper importante. Fais-moi signe dès que t'as un temps libre s'il te plaît. Bonne journée"
Safiatou lut le message à plusieurs reprises parcequ'elle le trouvait très bizarre.
Augustin l'écrire sans une appellation particulière ? Sans lui dire qu'il l'aime ?
Il y'a quelque chose de très grave. Pensa-t-elle intérieurement.
Safiatou ignorait tout ce qui s'était passé.
Et la conversation d'Augustin et Sadjaliou,
Et celle de son père et de Christine.
-"Salut Justin, j'espère que tu vas mieux. Permets moi de finir mes évaluations et je te fais signe. Bonne journée à toi aussi" Répondit simplement Safiatou en se levant du banc où elle était assise tout en refoulant ses larmes qui menaçaient de sortir...

                                           À suivre...

AMOUR INTERDIT!Où les histoires vivent. Découvrez maintenant