Chapitre 13

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Safiatou était choquée, perdue, bouleversée et se sentait blessée au plus profond de son être.
Comment est-ce possible ? Comment se fait-il qu'elle ne puisse épouser Augustin qui est l'amour de sa vie ? Ne cessait-elle de penser.
Sans peut-être qu'il ne le sache, son père l'avait totalement déçu et elle voyait à présent l'homme doux et attentionné qu'elle avait toujours connu et aimé se transformer en un briseur de couple.
Elle qui croyait qu'il comprendrait vu qu'il est instruit et toujours compréhensif.
Elle avait l'espoir que son père ne verrait pas les choses comme il le faisait mais bon, fallait pas qu'elle lâche prise au premier obstacle.
Elle s'était décidée de tout faire. Absolument tout pour qu'elle finisse avec Augustin.
Même s'il fallait qu'elle y laisse sa vie, elle était prête mais elle ne pouvait imaginer vivre le restant de sa vie avec un autre homme qui n'est Augustin.
Alors, après que son père eut fini de le sermonner il s'était éclipsé sans le moindre regard pour sa fille.
Il ne restait plus que sa mère en sa compagnie et cette dernière était toute silencieuse et la regardait avec dégoût.
Safiatou pleurait à chaudes larmes sans trop savoir pourquoi.
Ayant avec elle un énorme foulard, elle essuyait ses larmes du mieux qu'elle pouvait.
-Ton père a raison tu sais ? Lui dit sa mère ce qui lui fit redescendre sur terre.
-QUOI? tu t'y mets aussi ? J'ai cru que tu pouvais me comprendre au moins toi. Dit-elle en essuyant ses larmes.
-Je te comprends mais toi même tu sais que c'est quelque chose qui n'aura jamais lieu donc ne te fatigue même pas. Ajouta sa mère naturellement.
-T'es sérieuse maman?? Tu oses me dire que...
-Héee, Héee, d'abord tu baisses d'un ton et tu contrôles ce que tu dis. Tu te crois tout permis? Sèches tes larmes de crocodile si tu veux parceque jamais de la vie, quelqu'un n'entendra que ma fille, ma propre fille est l'épouse d'un chrétien. Ça jamais!! Dit sa mère en se levant à son tour.
Sachant qu'elle n'avait plus personne de son côté, elle s'écroula sur le tapis et pleura comme une madeleine.

Ce n'est que vers minuit qu'elle quitta le salon et regagna sa chambre.
Une fois là-bas, elle s'enferma dans la douche et pleura un bon coup.
Elle se mit sous la douche, laissa l'eau tiède couler sur le long de son corps espérant ainsi que ses soucis couleront avec elle mais malheureusement, ce n'était que le début du commencement.
Alors, après une dizaine de minutes, elle décida enfin de sortir et se s'habiller légèrement.
Elle vérifia son téléphone et trouva des tonnes de messages et d'appels d'Augustin mais sur le coup, elle ne pouvait répondre.
Elle voulait tellement se confier à quelqu'un. Elle voulait parler à quelqu'un de son désarroi mais se rappela qu'elle n'avait pas de meilleure amie ni de confident.
Elle cogita alors un peu mais finit par se souvenir de son journal intime qu'elle s'empressa de sortir de sa valise.
Elle éteignit son téléphone et le journal en mains, elle s'installa au beau milieu du lit et se mit à écrire.
Pendant qu'elle racontait sa mésaventure dans son fameux journal, son père ruminait de colère dans sa chambre. Il ne trouvait pas le sommeil et continuait de se retourner dans son lit tout en se demandant ce qui prenait sa fille.
-Chéri, tu ne dors pas ? Mais il se fait tard. Lui demanda sa femme.
-Dormir? Comment veux-tu que je dorme Hawa ? Comment pourrais-je gagner le sommeil pendant que ma fille se la coule douce avec un homme d'une religion opposée hein? Dit-il en s'asseyant au milieu du lit.
-Nous sommes tous affectés tu sais? Mais essaye de te calmer et de dormir. De toute façon, nous ne laisserons pas faire. Le rassura sa femme.
-Je connais ces chrétiens Hawa, imagine qu'ils couchent déjà ensemble. Nous allons perdre Safiatou tu sais? Dit-il un peu anxieux.
-Tu crois qu'elle va osé nous tenir tête nous ses parents? Non!! Je ne pense pas qu'elle puisse être ingrate à ce point. Ajouta la mère de Safiatou.
-En tout cas moi, une telle chose n'arrivera jamais sous mon toit. Dit M. Baldé un peu trop sûr de lui.
-Je suis de ton côté chéri. Et ensemble, nous avons plus de force. Certes, je suis la mère de Safiatou mais je ne peux pas jouer avec le feu. Ça jamais !! Finit-elle par dire.
-On va aller jusqu'au bout. Si elle me cherche, eh ben elle va me trouver inchallah. Dit M. Baldé avec un ton menaçant.
-Ne t'inquiète pas, elle sera obligée de lâcher l'affaire. Répondit sa femme en se mettant à le caresser.
Et sans qu'il ne dise autre chose, sa femme commença à l'embrasser. Il se laissa aller et c'est ainsi qu'ils passèrent une nuit succulente tout en oubliant l'affaire "Safiatou".

De son côté, Augustin tournait en rond dans son lit.
Il ne dormait pas et n'arrivait pas non plus à joindre sa dulcinée et cette dernière n'avait même pas demandé comment il était rentré.
Ils avaient des choses à se dire mais comment le faire si Safiatou ne répondait pas à ses textos et ne prenait point ses appels? Elle avait même fini par éteindre son téléphone donc Augustin s'est dit de laisser tomber jusqu'à ce qu'elle lui rappelle ou qu'elle décide de prendre ses appels.
Des tas de questions se bousculaient dans sa tête.
Et si les parents de Safiatou ne l'ont pas aimé ?
Et s'il n'a pas réussi à gagner leur estime ?
Et s'il avait tout gâcher en parlant flagramment du mariage ?
Il commençait à vraiment s'inquiéter et se coucha avec la détermination d'aller voir Safiatou chez elle s'il le faut pour qu'elle lui explique ce qui se passe.
Il était loin d'imaginer que tout ceci était en rapport avec sa religion.
Finalement, il décida de s'endormir le cœur lourd mais se promettant quand-même de clarifier les choses le lendemain.
N'est-ce pas qu'on dit que la nuit porte conseil ?

                                      À suivre...

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