Préface

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Ecrire, c'est avant tout un travail personnel. Vous le savez sans doute, si vous ne le soupçonniez déjà.

Dans une première version de cette préface, j'avais écrit un certain nombre de déclarations qui, avec le recul, n'étaient pas honnêtes. Ni pour vous, ni pour moi. Je tiens donc à livrer quelques explications. Ce ne sera pas long et, je l'espère, pas trop barbant.

Ernest Hemingway a dit : «Faites toujours croire à vos lecteurs que vous écrivez sans effort.» Ou quelque chose dans ce genre. Et je dois dire que j'ai moi-même mordu à l'hameçon. L'écriture fait partie des arts, et comme absolument tout les arts, on ne réussit pas sans travail. C'est tout bonnement impossible.

On m'a rapporté les propos d'un prof de théâtre qui vont dans ce sens. Pour réussir, il faut du travail, du talent et de la chance. Avec deux, on peut s'en sortir. 

Ce que je voulais dire ici résulte de ma prise de conscience profonde sur un préjugé qui m'a lourdement plombé : le cliché du romantisme selon lequel l'artiste réussit par sa seule passion. Je me sens un peu ridicule de le formuler et de me dire que j'y ai cru moi-même. 

Donc, dans un premier temps, je tenais à vous dire pour vous et pour d'autre que l'art, c'est comme une relation de couple : ça demande du temps, des efforts et rien ne coule de source. C'est une relation dont la qualité est étroitement liée à l'énergie qu'on lui consacre.

En second lieu, et pour faire le lien avec ce fourbe préjugé, j'ai étudié plus en détail la technique que j'ai trop longtemps négligée. Et j'ai compris là encore mes erreurs dans mon travail et dans ce récit, plus spécifiquement.

A l'heure où j'écris ces mots, je ne sais pas si je le modifierai ou si je le garderai en l'état, en souvenir. Si je vous le livre, c'est parce que je l'aime et que j'ai une certaine tendresse pour lui malgré ses erreurs manifestes. J'ai même envie de dire que je l'aime d'autant plus, mais bon, nous ne sommes jamais objectifs sur nos rejetons.

La vérité, c'est que j'ai manqué de cran dans mes prises de position en plus d'avoir menti à tout le monde. Ce récit contrairement à ce que j'avais prétendu contient bien mon message et j'ai décidé de l'assumer. C'est ça aussi, l'art : oser se positionner. Prendre des risques.

La conséquence de cette lâcheté fait que ce récit aurait pu (sera?) plus profond et plus porteur si j'accepte de m'y engager corps et âme et d'assumer ce que je voulais dire. Et c'est sur cette déclaration que je vais conclure cette préface. Disons que ce sera mon cadeau pour être arrivé jusqu'ici. Je vais vous faire part du fruit de cette expérience : on écrit parce qu'on a un message moral, philosophique, personnel et aussi parce qu'on a une vision à transmettre. Des ressentis à exprimer. Des traumas à exorciser. Des problèmes à verbaliser. Même quand on ne se sent pas légitime à le faire, je pense que ça reste important de le faire.

Alors faites-le.

Alors faites-le

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Comme une fille! [achevé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant