17.Midi

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— Derrière toi!

D'un mouvement brusque, mon coude s'écrasa contre un nez et sonna mon assaillant. Un de moins, il en restait dix autres. Au moins. Déformés par la Corruption, les zombies nous harcelaient sans cesse. On se serait cru à une séance de dédicace à la Japan Expo. La différence, c'est que là, on pouvait taper. Et je devais taper.

— Merci, Camille, mais je n'vais pas faire ça toute la journée. Y en a beaucoup trop!
— Qu'est ce qu'on fait, alors?

Bonne question, ça.

Je tabassais des espèces de zombies depuis une bonne heure et demie, et ils revenaient à la charge. Quand Tim disait que la Corruption avait un fort pouvoir de régénération, il ne mentait pas. Pour une fois. Je ne pouvais pas lui parler maintenant, Camille aurait posé des questions. Enfin encore davantage.

— Essaie de pas trop les cabosser, c'est quand même mes camarades.

— J'te signale que ça, c'est plus vraiment des camarades!

Un pain vigoureux, un coup de pied et un salto plus tard, j'avais mis K.O. Nathan. Enfin, son zombie, si on peut dire. D'un bond, je m'étais placé·e au milieu du groupe.

— On va faire un tour!

Agrippant par les poignets les bras tendus vers moi, j'avais décidé de faire la toupie avec le malheureux et de m'en servir pour taper les autres. Pour un résultat satisfaisant. Mais ils en venaient toujours.

— On se replie! Ils nous laisseront jamais sortir!

J'attrapais la main de Camille pour l'emmener avec moi vers ce que j'espérais être un lieu sûr : le bureau du proviseur.

— Qu'est ce que tu vas faire pour D'Ælin?
— Pour l'instant, rien du tout. On sait même pas où est l'otage et j'peux pas prendre la cantine d'assaut tout·e seul·e.

Camille poussa un cri strident : elle venait de se faire attraper par Emma et Romane. La zombification ne les avait pas rendues meilleures.

— CASSEZ-VOUS LES BOULETS!

Camille était en train de péter un câble. Elle avait tenu bon jusque là. Faut croire qu'elle les aimait vraiment pas, ces deux-là. Elle retira son bras et balança un crochet vicieux à l'une qui vint percuter l'autre. Elles étaient tombées comme des quilles.

— T'assures grave, Camille. Je devrais t'embaucher.

— Merci, mais j'arriverai jamais à être aussi kawaï que toi en uniforme.

— ...Certes...

Camille s'interrompit un instant, l'air concentré.

— Tu as bien dit que D'Ælin nous repère au bruit?
— Euh, oui, ça compl-
— Justement, j'ai une idée pour nous sortir de là.
— Et l'otage?

Camille me regarda avec un sourire de conspiratrice. Échevelée, débraillée, contusionnée et un peu malmenée, elle arrivait à garder le sourire. Ce qui ne manquait pas de charme, même si ce n'était pas trop le moment.

— Tu as juste besoin d'une diversion.

1h42 min. plus tôt

J'avais enfin fini de ramasser ces p*tains de cônes, et j'étais -évidemment- en retard pour aller bouffer. Sachant qu'en plus je devais me réconcilier avec Max. Tenter, au moins, parce qu'il n'était pas du genre à lâcher le morceau.

Comme une fille! [achevé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant