25.Equilibrisme

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J'avançais dans un couloir sombre. Ca ressemblait à celui du self, mais différent. D'Ælin était là avec Sammy, le cuistot. Ils parlaient ensemble et ils me remarquèrent.

«—La cloche a sonné, tu vas être en retard!
—Je file, alors.»

Qu'est ce que je pouvais dire d'autre? Il ne fallait pas que je mette en retard. Max m'attendait, avec Tim dans les bras.

«—Faudra vraiment que tu m'expliques comment tu fais, Raph. 
—Comment je fais quoi, Max?
—Arriver à l'interro de physique sans pantalon. Et en culotte.
—Attends, j'peux tout expliquer!»

Tim ricanait et se sentit obligé d'intervenir.

«—Mais je t'en prie, éclaire-nous, on a tous très envie de connaitre la vérité.
—L'écoute pas Max, ce pervers m'a transformé en fille pour combattre des monstres à sa place!
—Va falloir trouver mieux que ça.»

Max se contenta d'hausser les épaules, une moue dubitative sur son visage. Camille était là aussi, surgie de nulle part.

«—Sauf que t'es pas une nana, toi. Viens avec moi, Tim, on va chercher mon téléphone.»

Seul devant la porte. Ils avaient tous disparu. Pas le choix, fallait que je rentre, même comme ça. Mon ventre se tortillait, j'avais l'estomac qui s'était changé en bloc de glace et ma main tremblait qu'elle en était floue. J'agrippais la poignée de la porte de la salle de classe ou m'attendait le prof de physique-chimie.

Ce n'était pas la salle de d'habitude, avec ses paillasses blanches, ses vitres, ses éviers et ses becs bunsen. J'avais au moins éviter l'humiliation de me balader comme ça devant tout le monde. J'étais déjà venu ici. C'était la salle circulaire ou étaient disposés les caissons. 

Et elle était là, assise sur l'estrade, l'air plutôt décontracté. Elle me fit signe d'approcher.

«—Miss? je suis encore en train de rêver, alors?»

Elle me répondit avec un sourire d'un bonheur immaculé. Sans savoir pourquoi, j'avais l'étrange sensation que je ne ressemblais pas du tout à ça lorsque je me transformais. Cette fille était d'une beauté renversante : tout dans son attitude et sa pose était classieux, élégant et d'un raffinement extrême. Même dans cette posture nonchalante, elle restait gracieuse et distinguée dans une robe diaphane diaprée. Ses jambes croisées et posées sur les marches de l'estrade, la main placée derrière elle pour garder l'équilibre. Ses cheveux étaient noués en macarons, ce qui mettait en valeur son cou et son port de tête altier.

De sa main libre, elle tapota doucement la marche située juste à côté d'elle. Je m'y installai, c'était clairement la meilleure chose à faire. J'étais assis trop bas, malgré tout.

«—C'est un peu plus compliqué que cela, Raphaël.»

Je mis un peu de temps à raccrocher les wagons et me rappeler de ma question.

«—Mais je suis heureuse de te revoir. Tu as accompli tellement de choses pour moi.
—Enfin, on les a accompli ensembles. Tu étais là, il me semble.»

Un léger pli se dessina entre ses sourcils arqués parfaitement dessinés.

«—Prends juste le compliment. Tu t'es battu alors que je ne pouvais pas le faire directement. Tu m'as très bien comprise. Je voulais simplement te féliciter et te remercier. Pour tout.»

Comme une fille! [achevé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant