SPRING BLOSSOM

3- Nina

Nina

Je sortais de ma chambre traversant le couloir étroit en me dirigeant vers la cuisine. Ma mère criait déjà comme à son habitude sur ma petite sœur.

— Pourquoi t'as pas remis le lait au frigo ! C'est toi qui payes ce lait ?! Vous êtes vraiment des sorciers vous, un jour je vais vous frapper !

Je ne prends même pas la peine de me poser pour manger, j'attrape seulement un kinder et sors enfin de cette maison étouffante sans prendre la peine de dire au revoir.

Il est 6h12.

Normalement, je devrais partir à 7h13 pour prendre le bus, mais je n'arrive même pas à rester dans cette maison.

C'est toujours la même chose. Des cris, des pleurs, des insultes...

Tout ce que j'attends, c'est de quitter cette baraque.

Je prends le bus jusqu'au lycée et une fois arrivé je me dirige directement vers ma salle. Je m'étais construit un petit espace où j'avais déposé des poufs et des plaids pour comme tous les jours, dormir dessus jusqu'au début des cours.

7 h 46

Je me dépêche de me réveiller. Je m'étais réveillé tard par rapport à d'habitude, je vais être en retard.

Je sautille en mettant mes chaussures et en attrapant mes affaires avant de quitter la salle.

Je me précipite à mon casier pour prendre mes manuels, mais d'abord me repoudrer un peu et rappliquer un peu de gloss.

J'ai juste pas envie qu'on voit ma tête avec des cernes tellement grosse qu'ils soient obligés d'appeler l'infirmière pour vérifier si chez moi mon environnement étaient assez sain pour travailler et dormir.

Ils l'ont déjà fait.

Je soupire en me regardant dans le miroir que j'avais moi-même accroché.

Encore une journée de plus a supporté.

Tiens le coup.

J'attrape mes manuels puis ferme mon casier.

Je le vois.

Il est avec des potes à lui, deux gars et une fille. Après ce qu'il s'est passé hier, j'aurais pensé qu'il serait moins détendu que maintenant, la façon dont ses mains étaient dans ses poches et la capuche de son sweat gris recouvrant sa tête montre bien que l'épisode d'hier ne l'a pas vraiment marqué.

Il est sur le point de passer à côté de moi et automatiquement, nos yeux se croisent.

Je me demande s'il va s'arrêter, me parler, ou juste me faire un signe de la tête.

Je sais que je lui avais dit qu'on ne devrait pas nous voir ensemble, mais je me demande s'il va m'ignorer.

Et sans surprise, il le fait. Ses yeux se détachent aussi vite qu'il les a posés sur moi et sans un signe de tête ou rien il passe comme si je n'existais pas.

Ça ne m'a pas étonné et peut-être que c'est même pour le mieux.

C'est West Nzuzi.

Je ne pense pas qu'il traîne avec n'importe qui.

Et surtout pas avec moi.

Je soupire alors que je me dirige vers ma salle de français. La salle était déjà ouverte et il y avait quelques élèves.

Les deux pipelettes du fond qui ont pour seule occupation, se raconter toutes les rumeurs et dramas qui se passent au lycée, un gars qui a la même occupation que moi en cours, dormir, puis une autre fille en train de supplier Alexis de lui donner le travail noté qu'il y avait à faire pour qu'elle le recopie avant le début des cours.