Dès fois, j'ai envie de mourir.
Je n'ai plus compté les années où cette envie continuait de me hanter.
Mais je le sais, j'ai envie de mourir.
Parfois, c'est pour des choses minables, et des fois, c'est pour des choses qui en valent la peine. Je me dis que je suis peut-être trop extrême car personne n'a véritablement envie de mourir.
Mais je pense que si je mourrai, ce serait comme un soulagement.
Il n'y a pas longtemps, j'ai traversé sans regarder, ce que je fais d'habitude, mais là, lorsque la voiture s'est arrêtée seulement qu'à quelques centimètres de moi, lors du moment où j'ai réalisé que j'allais sûrement mourir, je me suis juste dit enfin.
Il y à plusieurs situations où cette envie qui me ronge se réveille, lorsque j'ai fait quelque chose qui puisse me mettre dans l'embarras, comme la fois où je suis tombée devant Alex et que j'ai perdu tous mes vêtements.
Ou encore, la fois où les portes du bus se sont fermées sur mon sac et que j'ai dû courir sur le trottoir jusqu'à ce que le bus remarque que mon sac était coincé entre les portes.
Ou bien lors de ces moments où maman pète un câble pour une raison minime.
— Donnez-moi ma montre ! Putain elle est où ?! Elle hurle dans le salon.
J'étais dans la cuisine en train de manger mon petit-déjeuner, chose que je ne fais absolument jamais. Mais cette nuit, je n'ai pas réussi à m'endormir alors j'ai plus de temps pour me préparer et comme je n'avais rien mangé hier soir, j'ai préféré manger quelque chose pour m'éviter la honte de mon ventre qui gargouille en classe.
— C'est qui ! C'est qui qui l'a volé ! Je l'avais posé sur le buffet ! Elle continue de hurler, sa voix devenant de plus en plus grave.
Je sers la prise de mon couteau alors que je coupais la pizza d'hier soir. Je déteste les cris, surtout lorsque c'est elle qui crie. J'ai comme l'impression d'une manière ou d'une autre que ses cris vont se diriger vers moi puis qu'ensuite ce ne seront plus des cris, mais des coups.
—Merdeee ! Vous devez être des sorciers ! Donnez-moi ma moonntre !
J'entends ses pas se rapprocher de la cuisine et mon cœur commence à s'affoler.
C'est dans ces moments-là que j'ai envie de mourir.
Personne n'a touché sa montre, elle a dû elle-même oublier l'endroit où elle l'avait posé, mais dans ce genre de situation, il est plus facile pour elle de nous accuser que d'avouer que nous n'avions rien avoir là-dedans et que c'est seulement elle, c'est son problème.
— Nana c'est toi !? C'est toi qui l'as pris ?!
Je lève les yeux et maintenant, elle est sur le palier de la cuisine, toute rouge, les cheveux en pétard, mettant en avant ses racines brunes qui avaient sauvagement poussé au contraste de sa teinture blonde.
Elle est toujours dans l'exagération. Un rien lui fait péter un câble, et lorsqu'elle pète un câble, c'est sur nous.
— Non.
Elle avance brutalement dans la cuisine et pendant un instant, j'ai pensé qu'elle allait venir me frapper. Au lieu de ça, elle se dirige vers les tiroirs, les ouvres et les fouilles violemment chacun.
— Si c'est pas toi alors c'est qui ?! On est cinq dans la maison alors c'est sûrement un de vous quatre qui l'a pris. Je l'avais posé sur la commode moi ! Elle crie en claquant un placard.
Maman a arrêté de nous frapper. Elle nous frappait seulement lorsqu'on était petit jusqu'au lycée où elle a arrêter, mais ce n'est pas grave, comme c'était uniquement pour notre éducation.

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SPRING BLOSSOM
RomanceDans les couloirs d'un établissement où tout semble déjà joué par les rôles, les regards, les réputations , certains cherchent encore leur voix. À l'âge où l'on devrait se construire, ils vacillent entre pression sociale et désirs inavoués, entre c...