6- Winter

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WINTER


— Et du coup quand il lui a dit ça moi, je l'ai tapé et après, il est tombé par terre. Et quand il a commencé à saigner beaucoup moi, j'ai rigolé parce que c'était bien fait pour lui. Mais la maîtresse elle m'a puni et j'ai dû faire cinquante lignes, me dit Meï en balançant ma main.

— Vraiment ? Je demande fatigué.

— Oui, mais elle est bête cette maîtresse moi, je l'aime pas. Il avait dit à Lila que c'était une dévergondée. Ça veut dire quelqu'un qui est dans la dévauche on a regardé dans le dictionnaire.

— Débauche, je la corrige, mais attends comment il connaît ce mot lui ? Je me tourne choqué.

— Sais pas, elle hausse les épaules, mais il m'a dit que j'étais une ching-chong et quand je levais la main en classe il faisait que tirer ses yeux et dire des mots bizarres en disant qu'il parle chinois comme moi. J'aime pas ça. Il a même dit que j'avais une déformation des yeux.

— Il a dit quoi ? Je m'arrête sur le point de m'énerver.

— J'aime pas ça. J'ai envie d'avoir des yeux normale et des cheveux blonds aussi.

Moi et Meï n'avons pas le même père. Comme moi et mes autres frères et sœurs. On est tous de père différent. Le père de Meï était un asiatique d'après ma mère, on ne l'a jamais vu et on ne sait pas ses origines puisque c'était un simple coup d'un soir.

Comme son enfant était asiatique elle a voulu lui donner un prénom asiatique pour je ne sais quelle raison, et comme elle ne savait pas les origines de son coup d'un soir et elle s'est juste dis que ça devait être un chinois puisque le bar où elle l'a rencontré était près de chinatown. D'où le prénom Meï qui veut signifier la beauté en chinois.

Quand on y réfléchit, c'est plutôt limite ce qu'elle a fait...

Je m'accroupis devant elle et pose mes mains sur ses épaules coiffant en même temps ses cheveux lisses noir dans ses couettes.

Son géniteur avait des gènes plutôt forts.

Bien qu'elle venait d'un métissage, ses traits asiatiques ressortaient le plus, ainsi que le visage de son géniteur, elle avait pris seulement les taches de rousseur et le nez de ma mère ainsi que sa peau naturellement bronzée.

— Écoute-moi, je lui dis en massant ses épaules, tu es une belle fille, tes yeux sont bridés génétiquement comme ton père et ils sont tout à fait normaux, ce mec est juste un abruti raciste !

Je remarque ses yeux s'embuer alors qu'elle baissait le regard. J'étais très mauvaise pour ce genre de discours, mais je ne voulais pas qu'elle devienne complexé comme beaucoup de personnes racisés.

— Tu sais combien de personne font des injections ou des chirurgies pour avoir la forme de tes yeux ? Et tes cheveux ? Beaucoup de personnes se tuent à la colo et au lisseur pour avoir les mêmes que toi ! Ils sont soyeux, résistant et épais t'imagine pas la chance que t'as ! T'as vu l'état de mes cheveux quand j'ai essayé de faire du blond ? Je demande un sourire aux lèvres.

Elle essuie ses larmes et lâche un rire qui me réchauffe le cœur.

— C'était moche, on aurait dit de la paille, elle rigole.

Je rigole à mon tour.

— Oui c'est vrai, je soupire un sourire aux lèvres, et puis c'est bien d'avoir les cheveux noirs, si t'étais blonde, tu aurais reçu directement des remarques basées sur les stéréotypes c'est pas ouf, je lui caresse le bras.

Elle passe une main dans sa chevelure ébène d'une façon arrogante.

— C'est vrai que mes cheveux sont les plus beaux, j'avoue, elle hoche la tête.

SPRING BLOSSOMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant