NinaJudy :
Toit
Je pousse la porte menant au toit de l'immeuble. Le vent me frappa de plein fouet me faisant refermer mon sweat à zip.
Elle n'était pas encore arrivée.
Je m'approche du rebord et pose mes bras contre le muret en soupirant.
Je découvre une énième fois la vue panoramique immonde de Richmond. La vue était à couper le souffle tellement c'était moche.
Les épaules affaissées et le regard perdu vers le faible trafic de la ville, le vent frais venait embrasser mon épiderme accentuant ma solitude intérieur. Les lumières des lampadaires et des feux des voitures scintillaient sans parvenir à éclairer cette part sombre de tristesse et de solitude en moi.
J'avais l'impression de subir cette vie.
— NINETTE !!
Des bras venaient violemment m'accaparer et me tirer en arrière me serrant. Son menton venait se poser sur mon épaule, je pouvais sentir son odeur florale boisée et en même temps fruitée de son parfum chatouiller mes narines.
— Qu'est-ce que tu regardes comme ça ? C'est tellement moche, elle soupire en secouant la tête.
Je souris alors qu'elle me libère de sa prise. Je me tourne vers elle qui était habillée d'un pull en maille oversize rose ainsi qu'un baggy noir. Je remarque qu'elle s'était fait de nouvelles tresses et cette fois-ci, c'étaient des longues noires avec des boucles à la fin.
Elle m'analyse du regard puis saute encore une fois dans mes bras d'une manière dramatique.
— Oh my god tu m'as trop manqué ma belle !
— Judy, on s'est vu, il n'y a même pas une semaine, je rigole légèrement.
Je la repousse et pars m'asseoir sur les transats que nous avions disposés ici lorsque l'on était jeune. Judy et moi se connaissions depuis le premier jour où j'ai emménagé ici, elle, elle y vivait depuis sa naissance. Nous étions dans la même école et collège donc habitant à côté, nous étions naturellement devenues amies puis meilleurs amies.
Je crois bien que c'est ma seule vraie amie.
Au collège, nous n'étions pas tout le temps dans la même classe et étant fan de potin toutes les deux, nous avions convenu un point de rendez-vous où tous les jours nous nous racontions les potins qui s'étaient passé.
Et quoi de mieux que sur le toit de notre immeuble.
Flemmarde et dramatique que nous sommes, nous ne pouvions pas nous raconter tous ces potins debout et sans rien à manger et boire.
Alors nous avions économisé de l'argent en vendant des perles de bijoux les faisant passer pour des bijoux et en demandant un dollar à plusieurs passant jusqu'à en avoir assez pour acheter des transats et de la nourriture.
Bon maintenant pour acheter la nourriture on utilisait l'argent de nos travails, on arnaquaient personne personne. Et maintenant, c'était chacun son tour pour apporter la nourriture.
— Oui mais comme on n'est pas dans le même lycée on peut moins se voir, elle soupire en s'allongeant sur le transat à côté du mien.
C'était vrai. Avant, on se voyait tous les jours sauf le dimanche et lundi, car nos mères ne voulaient pas qu'on sorte, mais maintenant, on ne se voit qu'environ trois fois par semaine.
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SPRING BLOSSOM
RomanceC'est dans la simple ville de Richmond, dans un lycée privé banal de la banlieue, que de simples lycéens se rencontre et découvre à travers les expériences, les joies, les peines, les conflits et les rêves, l'adolescence. Une période où ils font fac...