Winter
Je ramène le côté de ma chevelure derrière mon oreille pour taponner mon blush rose sur ma pommette afin de terminer ma préparation pour notre premier dîner de Thanksgiving.
Et notre premier dîner avec le copain de ma mère.
Je n'ai pas vraiment hâte.
La porte de ma chambre s'ouvre en fracas sur maman qui était en train de mettre une boucle d'oreille pour accompagner sa tenue composée d'une robe cintré bleu marine. Le genre de robe qu'elle ne sortait que pour les grandes occasions.
— Dépêche-toi Winter ! Et arrête de faire cette tête, t'es moche quand tu ne souris pas !
Elle claque la porte seulement après m'avoir dit ça et rien d'autre. Je soupire et me retourne vers mon miroir tout en posant ensuite mon pinceau dans mon pot.
Je m'entraîne à sourire. Avec mes dents et sans mes dents. Le sourire le plus vrai possible. Car comme on me le dit toujours, je suis moche quand je ne souris pas.
Une belle fille doit sourire, me disait-il lorsque j'étais triste que mon beau-père ait abandonné ma mère.
Ne sois pas triste, la tristesse enlaidit, qu'on déclarait lorsque j'ai retrouvé ma mère dans un coma éthylique à douze ans.
Une jolie fille ne pleure pas, la déprime te rend seulement terne, m'a-t-elle dit alors que mon premier amour m'avait quittée sans que je m'y attende.
Je pince mes joues et les étires pour enlever la crispation de mon visage. Je vais uniquement faire comme d'habitude.
Je termine de me maquiller puis me change dans un de mes collants à pois, accompagné d'une jupe moulante noire et d'un pull à col bardot gris. Je prends soin de mettre mes bijoux, puis je termine en me parfumant de partout.
En sentant l'odeur, je ne peux pas m'empêcher de me demander si Alex avait finalement senti le maillot que je lui avais redonné.
Je prends mon sac à main et mon téléphone avant de sortir de ma chambre. À peine que j'étais au pas de ma porte que je pouvais encore entendre les cris de maman. Quand elle stressait, elle criait sur nous, nous étions littéralement ses punching-balls.
Mais je me demande pourquoi elle stresse autant alors que c'est elle qui a voulu nous présenter. Peut-être se rend-elle compte que c'est peut-être trop tôt ?
— Non mais mets un soutien-gorge plus serré qui te soutient mieux ! J'ai pas envie qu'il voie qu'à seize ans t'as déjà les seins d'une femme qui a allaité !
Je soupire face à sa méchanceté qui ressort toujours dans ce genre de situation. Cette fois-ci, c'est sûr Nina que ça tombe, encore une fois. Maman aime bien critiquer son corps.
Je regarde ma petite poitrine à peine apparente sous mon pull. Parfois, même si je complexe de ne pas faire un 95C comme elle, je suis soulagée d'avoir des petits seins. Au moins, comme ils sont petits ils ont moins de chance de pendre et maman ne peut pas les critiquer tous les jours. Elle ne va pas me forcer à mettre toujours des soutiens gorgés comme avec Nina. Et pas non plus m'interdire certains vêtements comme elle le fait déjà avec elle.
Je m'avance jusqu'au salon où je retrouve Tayron vêtu d'une chemise blanche et d'un pantalon droit noir allongé sur le canapé tout en jouant un jeu sur son téléphone.
— Est-ce que les gens s'habillent toujours aussi classe à Thanksgiving ? J'ai l'air ridicule, il dit sans lever la tête.
Je viens m'assoir à l'autre bout du canapé tout en essayant de ne pas sourire face à sa tenue.
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SPRING BLOSSOM
RomanceC'est dans la simple ville de Richmond, dans un lycée privé banal de la banlieue, que de simples lycéens se rencontre et découvre à travers les expériences, les joies, les peines, les conflits et les rêves, l'adolescence. Une période où ils font fac...