24-Nina

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— Et donc j'ai eu un B alors que tout le groupe a eu A voir A+, je me plains en gommant violemment un trait qui dépassait des chaussures que je venais de dessiner.

— C'est pas si mal un B, vu comment tu réagis je pensais que t'avais eu une sale note.

Je me tourne vers West sidéré. Il était posé contre la fenêtre qui donnait vue sur la cours.

— C'est une sale note. Un B ? En français ? Moi ?

Je secoue la tête toujours énervée de ma note. J'ai eu la pire note du groupe alors que je suis sûr que je suis celle qui a été le plus investi. J'ai pris des jours à travailler ça, et seulement parce que j'arrive pas à être à l'aise à l'oral, je me tape des notes de merde.

— Tsst vous les sportifs vous devez pas comprendre de toute façon, vous avez un D et vous agissez comme si vous pouviez rentrer à Harvard avec ça, je me moque.

Je dessine un pompon sur le bout du talon que je venais de dessiner. J'hésite toujours entre blanc et rose.

— Waouh les préjugés ! Il rétorque. Figure-toi que tu te trompes complètement, tu veux voir mes notes ? Sincèrement, je suis bien plus intelligent que tu ne le penses, il dit fière.

Je suis sûr que si je me retourne, je vais le retrouver avec son sourire arrogant collé sur le visage.

— Sincèrement, je m'en fous.

Ça faisait quelques jours qu'il venait maintenant tous les midis. Je suis toujours un peu mal à l'aise à l'idée de sa présence, mais qu'est-ce que je peux faire ? Il me fait littéralement du chantage.

Et puis ce serait gênant de ne pas parler, même s'il affirme tout le temps qu'il compte dormir. Au final, c'est moi qui m'endors à l'écouter tout le temps parler.

— Vous les autres lycéens êtes tellement jaloux, il râle, toujours là à descendre les sportifs et à les prendre pour des débiles. C'est un complexe ou un truc du genre ? De la jalousie peut-être ? Je comprends, il y a peu de personne aussi talentueuse que nous, alterner les cours et le sport n'est pas facile pour tout le monde, le sport surtout.

Je me tourne en haussant un sourcil par son monologue puéril.

— T'as fini ?

— Je dis juste que la jalousie rend vilain, rien de plus, il rit en haussant les épaules.

— Jaloux de quoi ? De puer la transpiration à longueur de journée ? De faire des soirées avec vos jeux de biscotte ou de bouteille bizarres ? Ou encore jouer avec le cœur de filles naïves en les trompant les unes après les autres ? Ouais je suis hyper jalouse, je souffle ironiquement en levant les yeux au ciel et en terminant mon modèle.

Il éclate de rire en se levant de l'endroit où il était assis, je le sens arriver derrière moi mettre son bras par-dessus mes épaules en s'approchant de mon oreille.

— Encore des préjugés ou de la jalousie ? Il souffle.

Je tourne la tête vers lui. Nous étions seulement à quelques centimètres de nos deux visages et ses yeux étaient remplis de moqueries et de défi.

— Seulement la vérité, je réponds en le poussant.

Il recule de plusieurs pas tout en rigolant avant de faire les cent pas dans la pièce.

— Du peu de temps que je te connaisse Aigrina, j'ai vite cerné ton personnage, il dit en ne me quittant pas du regard.

Il fait le tour de la salle comme si nous étions dans une séance au psy. J'avais l'impression qu'il était intrusif sans même rien faire.

SPRING BLOSSOMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant