Chapitre 9

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Knut dévisageait les deux nouveaux arrivant avec une amertume non dissimulée. Il est vrai que ces deux jeunes gens l'ont arraché des jolies femmes et du buffet gratuit.

L'air frais du jardin de son ami cubain le fit avoir des frissons. Sa simple chemise ne suffisait pas à le protéger du froid.

Mais il n'y avait pas la fraîcheur qui le faisait frissonner. Quand il vit Milan, très souriante et fleurette, tenir la main à cet homme étrange... Il ne peut que ressentir du dégoût.

Et il ne savait même pas l'expliquer.

Depuis quelques temps, il développait une aversion pour la fille d'Armand. Elle se prétendait meilleure que tout le monde dans sa fausse humilité et voulait avoir raison pour tout. C'était une enfant capricieuse, selon son avis.

Armand pose une main sur son épaule, il sursaute, sortant de ses pensées.

- Si tu veux, tu peux rester un peu à la fête. Tu l'as bien mérité, tu dois te reposer, lui glisse son fidèle ami.

Knut lui sourit.

- Merci mon cher. Je comptais rester, mais je ne vais pas accueillir quelqu'un sur mon île sans le connaître un minimum.

Armand acquiesce et retire sa main.

En plus, si l'inconnu était bien le métamorphe qui s'est emouraché de Milan, il devait le garder à l'œil. Quand son regard se repose sur le couple, sa mâchoire se contracte.

Eliot et Milan étaient devant eux. Et Milan observait Knut avec méfiance et satisfaction.

Elle avait juste envie de lui dire à cet instant :"Tu vois ? Il n'a pas les yeux bleus."
Mais il la devança.

- Donnez-moi cette pierre, ordonne-t-il sèchement à Eliot.

Milan détestait la façon dont il osait lui parler. Depuis que l'Enchanteur voyait la paix revenir sur Terre grâce à lui, il prenait trop la grosse tête. Rempli d'orgueil, il oubliait d'où lui venait son pouvoir et sa force. Knut lui rappelait Thalion quand il était encore trop imbu de lui même pour parler à Milan.

Cependant, Eliot demeure silencieux et son visage exprimait un profond détachement même si Milan savait très bien qu'il ne supportait pas  recevoir des ordres.

Il tendit sa main valide devant lui et donne la petite pierre violette à Knut. Ce dernier la lui arracha presque des mains pour l'étudier.

- D'où vient-elle ?

- De ma chambre à Terlyorg, intervient Milan. Cette pierre de téléportation m'appartient.

Knut relève son regard et fusille Milan de ses pupilles dilatées à cause de l'obscurité.

- Il ne me semble pas t'avoir demandé d' intervenir.

- Il n'y a pas de failles dans l'interdimension, cette pierre m'appartient et je n'en ai plus rien à faire donc vous pouvez la détruire et on en parle plus, insiste Milan.

- Sur un autre ton, réplique Knut.

Milan lève les yeux au ciel et croise le regard de son père. Armand tachait de rester impassible, mais il était tout de même choqué du ton autoritaire de Knut, surtout envers Milan, sa propre fille. Et surtout dans une telle situation qui ne méritait pas que l'on s'énerve.

L'enchanteur tourne à nouveau son regard vers Eliot qui avait déjà remplacé ses pupilles par des mitraillettes. On pouvait l'insulter ou l'humilier mais dès que ces menaces sont adressées à ses proches, ça l'énervait.

- Donc, pourquoi avez-vous voulu vous téléporter ? reprend Knut.

- Ça vous regarde ? réplique Eliot sans se laisser faire.

Un dernier paradis- Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant