Chapitre 13

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Juan était fier de lui. Même si il était jeune, le prince tenait son royaume d'une main de fer.

Sa manipulation n'avait plus de limites. Et il avait une fiancée intelligente. Quoi de mieux ? Quel bonheur pouvait lui manquer ?

Si Lelia n'avait pas été si alerte à propos des rebelles qui rebouchaient les failles, il aurait pu passer à côté d'un fait très important.

Il fallait se débarrasser d'eux. Ils se sentiront submergés par les mutants qu'Abel avait créé, certes, mais ces rebelles sont puissants. Ainsi ce petit groupe était comme une grosse épine dans son pied.

Juan en avait parlé avec Abel quand Lelia était partie faire une crise de nerfs.

Le vieux sorcier lui avait confié qu'il gardait rancune en particulier contre le chef de ces rebelles. C'était un certain Knut.

Les accuser d'un crime et afficher ce crime au monde entier révélerait les coupables du chaos. Il n'y aura plus de rebelles qui se battent pour la "vie". Et à eux la servitude.

Si Juan était bien fan d'une chose c'était asservir les gens. Qu'est-ce que c'est grisant ! Et bien sûr, cette merveilleuse idée venait de Lelia, comme toujours.

Soudain la porte de ses appartements s'ouvre brutalement. Ignorant la violence de ce geste, il se doutait bien de qui se trouvait dans l'encadrement de la porte.

- Lelia, bienvenue.

Il se retourne et fut soulagé de voir sa fiancée claquer la porte derrière elle.

Non pas que le prince ne voulait pas se faire gronder, mais il préférait simplement que ses affaires privées restent privées.

Lelia lui reprochera certainement ses égarements de la veille ; il n'avait pas pu résister. Comme d'habitude, il lui fera comprendre que ce n'est pas de sa faute, et qu'il l'aime plus que tout.

- Tu oses faire ça dans mon dos ?! s'exclame Lelia.

La jeune fille se rapproche vivement du prince qui soupire en se passant une main dans les cheveux. Il savait qu'elle craquait toujours quand il faisait ça.

Sauf que là, il y avait toujours la même étincelle de colère dans son regard. Juan se pince les lèvres.

- Écoute, je sais très bien que ça te fait souffrir, donc je préfère ne pas...

- J'ai déjà supporté plusieurs tête à tête avec mon père, ce n'est pas ça qui allait me tuer ! gronde Lelia.

C'est à ce moment là que Juan ne comprenait pas. Ou plutôt si : Lelia ne lui reprochait pas une énième fois son caractère coureur de jupon. Elle parlait d'autre chose.

Et si elle était en colère contre autre chose, il valait mieux pas qu'elle sache la belle et malheureuse nuit qu'il a passé hier.

Comme une girouette, Juan perçu de suite l'origine de sa véritable colère.

- Je sais que c'était ton idée mon cœur, mais il est certain qu'Abel préfère m'écouter moi.

- Comment veux-tu que j'aie de l'estime à ces yeux si tu fais mon travail ?

Des larmes se mirent à couler des yeux de Lelia.

Si Juan avait un vrai cœur, il aurait pu être pris de compassion. Et il l'était dans un certain sens. Mais le jeune prince avait fait exécuter ses propres parents parce qu'il désirait le trône et son père voulait le déshériter.

Aussi, il ne comprenait pas pourquoi Lelia s'embête à se faire bien voir par Abel, son père qui s'en contre fiche d'elle.

- Leli chérie, dis-toi que tu pourras venir avec moi ! Nous comptions passer par la voie terrestre cette fois ci. C'est beau la Norvège !

Un dernier paradis- Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant