Chapitre 8

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Si on avait pu proposer à Milan une pelle pour creuser un trou dans le sol et s'y cacher, elle l'aurait volontiers acceptée. Tout simplement pour plusieurs raisons.

Déjà, elle détestait être "vulnérable" dans ce genre de situation. Et être dans une robe d'un rouge éclatant qui mettait un peu trop ses atouts en valeur est une situation qui la rapproche beaucoup de la vulnérabilité.

Deuxièmement, n'oublions pas qu'elle tenait une dague qui pourrait ressembler à un jouet pour enfant.

Troisièmement, elle avait des talons. Avez-vous déjà essayer de courir ou même de vous battre avec des escarpins ?

Quatrièmement, elle était tellement sonnée par l'apparition soudaine d' Eliot ( oui, oui, LE Eliot) qu'elle ne parvenait pas à réfléchir.

- Qu'est ce que tu fais là ? répète Armand sans se douter des émois de sa fille.

Eliot, justement, sort de sa torpeur. Il parvient à tourner son regard vers Armand, mais il semblait incapable de quitter Milan des yeux plus d'une seconde.

- C'est une longue histoire, dit-il d'une voix grave.

Rien que le son de sa voix provoque chez Milan des réactions physiques multiples. Rougissement, rythme des battements de cœur qui s'accélère, ses mains qui deviennent moites...

Alors que dire quand son regard revient se fixer dans le sien.

Pleins de souvenirs remontent à la surface. La façon dont il l'a serrait contre elle, la réconfortait, l'embrassait... Stop.

- Est-ce que je peux dire à ma fille de ranger sa dague ou devra-t-elle s'en servir ? insiste Armand.

Milan se rendit compte que malgré toutes ses émotions ni son bras ni sa main tenant l'arme ne tremblaient.

- Je ne pense pas être votre ennemi, prononce prudemment Eliot.

Le métamorphe semblait de plus en plus méfiant.

- Non ? Alors, tu m'expliques ce que tu fais ici et...

- Qu'est-ce que c'est dans ta main ?

La jeune fille avait réussi après une brève inspiration à prononcer quelques mots sans se soucier du fait qu'elle coupait la parole à Armand. En fait, elle a observé attentivement l'attitude d'Eliot et elle a vu quelque chose briller dans le creux de ses doigts.

Eliot lance à nouveau un regard prudent à Milan. Comme si il croyait être dans un rêve et que son image allait s'évanouir d'ici quelques secondes.

Ensuite, il semble assimiler sa question car il regarde sa main. En ouvrant sa paume devant lui, il dévoile le fameux objet brillant.

Armand lâche un juron. Et Milan paraît choquée.

- Y avait-il une faille dans l'interdimension après son passage ? demande expressément Milan à son père.

Ce dernier passait ses mains sur son crâne bientôt dégarni et fixait le contenu de la main d'Eliot avec horreur.

- Il ne me semble pas. Mais on ne sait jamais, ce genre d'outil est tellement imprévisible... ( il fronce des sourcils et se tourne vers Milan) Attends une minute. Tu m'as pas dit que tu avais ordonné de détruire toutes les pierres de téléportation à Terlyorg ? dit son père d'un ton accusateur.

Milan n'eut pas le temps de protester car son attention fut attirée ailleurs.
Isaac était toujours derrière la haie et lui faisait de grands signes. La jeune fille soupire.

- Milan a bien mentionné dans sa lettre qu'elle voulait que toutes les pierres et portails soient détruit, intervient Eliot.

Ladite Milan devient raide à nouveau. Pourquoi chaque mot qui sortait de la bouche d'Eliot lui faisait cet effet ? Si ça se trouve, il était toujours avec Cynthia. Il s'était même marié avec elle et... Oh non. Enfin, si. Peut être qu'il a même des enfants ?

Un dernier paradis- Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant