Chapitre 26

5 0 0
                                    

Siegfried, le petit fils de Henry, n'avait à l'origine rien de menaçant.

Même si il était méfiant concernant tout ses étranges individus dans le salon, il ne respirait pas non plus l'hostilité. Ce qui perturbait le plus Holland en revanche, c'était qu'il savait qu'elle était une sirène et qu'il tenait un couteau dans sa main droite.

Il ne semblait pas vouloir s'en détacher.

Holland savait très bien que ceux qui étaient un tantinet à cheval sur la télévision et les infos auraient pu sans peine reconnaître qu'elle était une sirène. Elle avait des cheveux bleus clairs et des pupilles assez dilatées au milieu d'iris avec la même profondeur que l'océan.

En fait, n'importe qui, sauf un aveugle, aurait pu dire qu'elle n'était pas humaine.

- Qu'est-ce que tu racontes, mon garçon ? s'enquit Henry alors que Siegfried venait d'accuser Holland d'être une sirène.

- Cette fille est une sirène avec une voix destructrice. Elle peut t'obliger à aller te noyer sans que tu t'en rendes compte, répond Siegfried en resserrant le couteau entre ses doigts.

- Je ne ferai jamais une chose pareille, proteste Holland. Et je ne veux aucun mal à Henry.

Siegfried l'observait d'un air douteux.

- Vous avez besoin d'argent sur Neyralend et quoi de mieux que d'agresser un pauvre petit riche ? les menace Siegfried comme pour se défendre lui même de croire qu'il dit une bêtise.

Cette fois-ci, ce fut au tour de Jules d'être outré.

- Mais Neyralend n'a pas besoin d'argent ! Si tu savais tous les vaisseaux qu'on a !

- Ah, donc vous êtes bien des rebelles, confirme Siegfried avec un sourire malicieux.

Sauf que Holland nota qu'il voulait encore moins se défaire de son arme.

- Mais enfin, qu'est-ce que vous racontez ? gémit Henry qui ne comprenait plus rien.

- Tout le monde se méfie des rebelles depuis que Knut a été accusé d'attentat en Norvège, renchérit son petit fils.

- Knut n'a rien fait, le défend Holland vivement.

- Oui, j'ai vu. C'est la fameuse tueuse de démon et son copain qui se sont révélés être les coupables. Des tarés, si vous voulaient mon avis. Et qu'est ce qui me dit que vous n'êtes pas de mèche avec eux ?

Comment expliquer à cet adolescent capricieux et armé, que certes, ils étaient de mèche avec Milan et Eliot mais que les rebelles n'avaient rien à voir avec l'attentat ?

Holland sentit Jules se tendre à ses côtés. Peut être que c'était dû à l'évocation de Milan et Eliot. Ils n'étaient plus en sécurité si ils venaient de se faire passer pour coupable. Et pour que Siegfried ait autant de dédain à parler de Milan, Holland en déduit qu'elle a dû sacrément bien jouer son rôle de psychopathe.

- Vous ne répondez rien ? prononce Henry d'une voix tremblante.

Le pauvre vieux ne voulait pas croire qu'il ait introduit des criminels dans sa maison.

- Vous devriez être les premiers à croire que Milan et Eliot n'ont rien fait, même si ils se sont accusés de ce crime, intervient Isaac d'un air calme et posé.

- Et pourquoi ça ? crache Siegfried avec mépris.

- Parce que ce sont les espagnols, Juan en particulier, qui ont orchestré ce crime. Et au vu de ce vous venez de me raconter, je suis persuadé que vous pourriez nous croire.

Un dernier paradis- Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant