Un dernier paradis- Tome 3

Chapitre 16

Cela faisait une nuit que Milan se sentait rongée par l'inquiétude. Pour une fois, Jules restait à ses côtés et ne disait rien.

De l'autre côté de la porte, Igor est en train de s'agiter entre les deux matelas occupés de l'infirmerie ; il cherchait à découvrir de quel mal Isaac et Eliot souffraient.

Après inspection de leur corps, il avait découvert une morsure au niveau du poignet de Eliot. Cette découverte n'a fait qu'accroître le mal-être de Milan.

Et le simple fait de penser à Knut qui devait se pavaner en Scandinavie ne l'aidait pas à se sentir mieux.

Au bout d'un certain temps, la jeune fille avait fini par s'endormir sur l'épaule de Jules. Ce dernier aussi somnolait, quand soudain Igor sortit de l'infirmerie :

- J'ai trouvé ! crie-t-il.

Milan sursaute et Jules ouvre un œil endormi.

- C'est un truc à la fois génial, mais merveilleux, c'est... Parfait.

Soit Milan était toujours en train de rêver, soit Igor était vraiment en train de sauter comme un enfant qui venait d'ouvrir un cadeau. Et ce, alors que Eliot et Isaac n'avaient pas du tout la grande forme. Du moins, à ce qu'elle croyait.

Jules a dû pensé la même chose car un ronflement sonore s'échappe de sa bouche.

Igor tape violemment dans ses mains ce qui fit sursauter le jeune homme à son tour.

- J'ai veillé toute la nuit, vous pouvez bien faire un effort, proteste Igor.

- Loin de moi l'idée de te contredire, mais j'ai du mal à comprendre ce que tu as trouvé de si extraordinaire, grommelle Milan en se mettant debout et en se frottant les yeux.

- Je vais vous expliquer. Venez.

Le médecin les fit entrer dans l'infirmerie. La petite pièce ne payait pas de mine. A vrai dire, on aurait pu la confondre avec une chambre. Il y avait juste deux lits au milieu de la pièce et la mallette de Igor était posée sur une table de nuit.

Le sang de Milan ne fit qu'un tour lorsqu'elle vit Eliot et Isaac... Avec les yeux grands ouverts.

Un sourire étire le visage de Eliot quand il vit Milan.

Cette dernière ne savait pas si elle devait fondre sur place, hurler ou se précipiter au chevet de son compagnon.

- Bordel, il s'est passé quoi à votre peau ? commente Jules.

Vu l'expression du jeune homme, lui non plus n'en croyait pas ses yeux.

- C'est ce qu'on appelle : le syndrome du vampire ! claironne Igor. Je l'ai lu dans beaucoup de livres pendant mes études, mais je n'avais jamais cru à ce genre de maladie. Si on peut appeler ça comme ça...

- Il a utilisé du sang pour nous réveiller sinon on allait sombrer dans un repos éternel, explique Isaac.

- Je te préviens de suite, c'est hors de question que tu me manges le cou. C'est pas parce que tu es beau maintenant que tu peux tout te permettre, remarque Jules en croisant les bras.

- J'apprécie le "tu es beau maintenant", marmonne Isaac en se replaçant plus confortablement sur son lit.

- Mais pas d'inquiétude, les véritables vampires n'existent pas, reprend Igor sans faire attention à leurs commentaires. C'est une sorte de venin que possédaient certaines créatures d'une époque très lointaine. Des personnes malveillantes ont eu l'idée de synthétiser ce venin pour devenir aussi puissant que des vampires mais ils ont lamentablement échoué. C'est pour ça que personne ne devra avoir accès au sang de Eliot et de Isaac, sinon on aurait de gros problèmes.