Un dernier paradis- Tome 3

Chapitre 37

Augustin était sur son pégase, en direction du laboratoire de New York et accompagnait Jules et Isaac. Il était sur ce pégase, mais son esprit était complètement ailleurs.

Il était là où Lelia était, là où elle était supposée être. Là où il pensait qu'elle se trouvait.

Leur conversation de la veille l'avait troublé. Il aimait Lelia. Il ne s'attendait pas à ce que ses sentiments soient réciproque.
Suite à leur échange, Augustin voulait se donner bonne conscience en disant qu'il a répondu ce qu'il fallait. Il était vrai qu'il ne fallait pas perturber leurs missions, et Zoya, sa mère, lui a bien fait comprendre qu'il était hors de question qu'il aime une ennemie.

Pire encore, malgré la bonté qui logeait dans le cœur de la reine d'Atlantide, elle a assuré à Augustin qu'elle n' hésiterait pas à dissuader Lelia d'une quelconque union que ce soit par la torture ou la mort.

En effet, si Zoya ne doutait pas de son fils et de ses intentions remplies de pureté, elle n'avait pas confiance en Lelia.
C'était la fille d'Abel, le terrible sorcier à l'origine de leurs tourments.

Mais Augustin, même pour toutes ces raisons, savait qu'il n'avait pas été honnête avec celle qu'il aimait et ça le rongeait.

Il rectifierai son erreur quand il la reverrait.

Mais maintenant, le voilà angoissé. Si il lui a répondu d'une manière si contradictoire avec ce qu'il pensait, c'était en partie à cause de sa mère.

De plus, il aurait voulu lui dire en premier ce qu'il ressentait vraiment pour elle, et ce, quand la paix aurait été ramenée entre les peuples.

Augustin se rendit compte que toutes ses justifications parfois incohérentes ne lui apportaient pas la quiétude escomptée.

Et si Lelia ne l'aimerait plus jamais ? Et si elle changeait d'avis ? Et si elle profitait de l'occasion d'être à Séville pour retourner dans l'autre camp suite à ce qu'il s'est passé ?

Déjà qu'elle n'a pas été très bien accueillie par ses confrères et Zoya, Augustin n'osait pas imaginer comment elle devait se sentir en cet instant.

Rejetée.

Ça devait être horrible. Lelia avait un mental fragile et une estime d'elle même détériorée. Pourquoi a-t-il fallu qu'Augustin soit si maladroit ?

Si il avait eu la possibilité de modifier le passé, il l'aurait fait.

- REGARDEZ ! hurle Jules par dessus le vent.

L'adolescent pointait l'horizon du doigt. Non seulement il faisait merveilleusement beau, mais en plus la mer était claire et calme.

En fronçant ses sourcils, Augustin devinait qu'il désignait la statue de la liberté à moitié lacérée par les démons. C'était un miracle que ce vestige humain tienne encore debout.

La statue était le signe de leur arrivée imminente à New York. Augustin tachait de se reconcentrer sur leur objectif.

- Eh ! Beau gosse ? Tu es toujours là ? s'écrie Jules.

Isaac volait non loin d'Augustin, Jules était devant eux.
Suite aux paroles de l'adolescent, Augustin coule un regard désespéré sur Isaac.

Tout simplement parce qu'il ne savait pas si cette phrase lui était adressée à lui, à Isaac ou bien à Jules lui même.

- À qui tu parles ? lui crie Isaac.

Jules hausse les épaules.

- Je ne sais pas.