Un dernier paradis- Tome 3

Chapitre 14

Finalement, le rocher coquillage n'était pas si étouffant qu'il en avait l'air.

Milan a travaillé sur elle pour rentrer à l'intérieur de la grotte sans faire de crises de panique, et pour l'instant, elle s'en sort plutôt bien.

Heureusement que personne d'autre dans le groupe n'était claustrophobe, c'est une peur assez handicapante pour des pseudo "fugitifs".

Réunis en cercle sur la petite plage, Isaac et Jules prenaient leur rôle très au sérieux.

- Déjà, fixons les objectifs, annonce fièrement Jules en se laissant tomber dans le sable.

- Je peux faire des dessins dans le sable pour vous aider, propose Holland d'une voix fluette.

- Les gars, et si on écoutait Milan avant de s'emballer ? On a loupé deux ou trois informations quand même, conteste Isaac en rétablissant l'ordre.

- Ma mère et ma tante sont venues l'avertir d'un grand danger, décrit la jeune sirène fièrement.

- T'es pas censée ne pas entendre tout ça toi ? s'interroge Jules.

Holland se redresse et fait basculer sa chevelure bleue derrière ses épaules.

- La Divinité nous aide toujours à affronter nos peurs. Et puis, sans me vanter, je suis une sirène. Je fais partie des Enchanteurs d'âme. Je vous serai utile !

Vu comment Holland était si sûre d'elle, Milan ne pouvait qu'acquiescer .

- Gisela et Ernestine m'ont dit qu'elles avaient vu un trafic d'armes entre l'Espagne et la Norvège. Comme il y a beaucoup d'Atlantes sur le terrain et qu'ils essaient de ne pas se faire repérer, elles pensent que la Scandinavie va tendre un piège à Knut. Elles ont parlé d'un certain Abel aussi...

- Abel ?! C'est pas une référence biblique ça ?

Jules parle sans réfléchir comme d'habitude, et Eliot le "fusille" gentiment du regard.

C'était une expression menaçante que seul Eliot savait faire, Milan lui aurait bien volée pour pouvoir se faire respecter (surtout avec les enfants) , mais ça ne fonctionne pas comme ça.

- Si ça l'est, et d'ailleurs je doute que cet homme mérite son nom, affirme Eliot.

- Il serait l'ennemi de Knut, en particulier lors de la guerre d'Atlantide, explique Milan.

- J'ai l'impression que cette guerre est super importante mais qu'on ne sait casiment rien dessus, se plaint Isaac.

- Pour l'instant, nous devons surtout nous concentrer sur l'élaboration d'un plan pour saboter ce piège. Qu'on le veuille ou non, Knut a beau être ce qu'il est, il est de notre côté. Si l'Espagne met la main dessus, ça va être compliqué puisque, à ce moment là, toutes les unités et les habitants de Neyralend seront ciblés. Nous y compris. On sera tous accusés à tort de crimes absurdes. En revanche, si il n'y a qu'un seul coupable, les choses sont différentes, réfléchit Milan.

- Je ne te suis pas, dit Isaac en fronçant les sourcils.

Milan pensait à toute allure quand l'ébauche d'un plan jaillit de ses pensées. Son visage s'illumine.

- On a besoin de savoir comment l'Espagne fonctionne, ce qu'elle mijote et pourquoi elle fabrique des armes alors qu'il n'y a plus de démons.

- Rien de mieux qu'une petite séance d'espionnage pour ça, se manifeste Eliot qui commençait à deviner le fond de la pensée de Milan.

Le métamorphe ne savait pas si il devait rire ou pleurer. Il échange un regard en coin avec Milan.

La jeune fille lui fit un beau sourire innocent.