Chapitre 19

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Les sirènes avaient raison : Knut est pris au piège. Si jamais Milan avait pu en douter avant, elle en était maintenant certaine.

Eliot avait pris sa main et la serrait entre ses doigts avec force. Où était réellement la bombe ? Qui était la femme qui venait de l'activer ? Et surtout comment se faisait-il qu'un Atlante est venu lui parler ?

Milan aurait mis sa main à couper que l'homme qui était apparu pour la dissuader d'enclencher l'explosion était de cette espèce légendaire.

- Milan, nous devons nous cacher et vite. Si ce truc explose à côté de nous, je n'en donne pas cher de notre peau, affirme Eliot pour la sortir de sa transe.

La jeune fille pince des lèvres et acquiesce. Elle pouvait réfléchir tout en se laissant guider par son compagnon.

Lorsqu'ils avaient pénétré à l'intérieur de la salle de réception par un passage secret découvert sous du lierre, Milan et Eliot avaient atterri au niveau de la balustrade. Ce balcon surplombait la pièce de plusieurs mètres de haut.

Milan n'avait pas pu s'empêcher de s'approcher du bord pour observer le spectacle sous ses yeux.

Alors qu'elle s'était étonnée de l'enthousiasme des convives, Knut y compris, une violente douleur lui vrilla l'estomac. Son regard s'est porté au contrebas pour croiser celui d'une jolie jeune femme.

Elle devait être légèrement plus jeune qu'elle, ses cheveux étaient épais, bruns et légèrement ondulés. Ses pupilles d'une couleur noisette reflétaient une tristesse infinie. Son visage rond et ses lèvres fines s'étaient crispées dès lors que Milan l'a aperçue.

Consciente qu'elle était en train de se faire repérée, Eliot a tiré Milan par le col pour la ramener à lui.

Ils ont pris leurs jambes à leur cou et quand ils sont ressortis dans le jardin tout essoufflés, Milan a pu observer derrière les vitraux et voir une scène étonnante, celle décrite précédemment. Un Atlante discutant avec ce qui ressemblait à un agent du Mal.

Milan expira. Oui c'était compliqué de réfléchir alors qu'ils étaient en cavale.

La main de Eliot se figeait de plus en plus autour de la sienne, aussi elle se retourne pour voir ce qui pouvait causer son trouble.

Ils s'étaient dirigés vers une aile du château où des enfants jouaient au clair de lune sur le perron. Ils avaient l'air tout à fait inoffensifs, et parfaitement innocents, pourtant le coeur de Milan lui hurlait que quelque chose n'allait pas.

- Ils ne vont tout de même pas faire sauter un orphelinat ? s'interroge Eliot en espérant qu'il se trompait sur toute la ligne.

- Eliot, murmure Milan du bout des lèvres en faisant un pas en arrière.

Soudain, une immense lumière jaillit d'un coin du château et le bruit retentit seulement une seconde plus tard.

Connectés et grisés par leur instinct de survie, les deux amoureux se sont mis à bondir en direction opposée à l'orphelinat. Cependant les explosions semblaient faire sauter et détruire chaque partie de l'aile, il était impossible de les éviter.

L'air brûlant les propulsa en avant et si Eliot avait acquéri la souplesse d'une belle réception, Milan impacte le sol sur son flanc et roule jusqu'à heurter un cyprès.

Le souffle coupé et les oreilles sifflantes, Milan était complètement sonnée. Elle sentit que quelqu'un lui remua l'épaule, et que cette même personne la déplaça sur le dos.

Même si des points noirs et blancs dansaient devant ses yeux, elle devine le visage inquiet d'Eliot ainsi que l'éclat de sa peau au clair de lune.

A moins que...

Un dernier paradis- Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant