Chapitre 7

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Si Milan détestait bien une chose plus que toutes les autres - à savoir l'incertitude, les mystères non résolus et j'en passe, c'était les bals.

Cette émotion est poussée au paroxysme quand cela concerne les bals de fête... Alors qu'il n'y a strictement rien à fêter.

Vous voyez ? Quand on se retrouve poussé contre son gré à devoir "profiter" et à "se changer les idées" dans des événements mondains tellement déprimant que votre seule réjouissance est pour vos papilles. Merci le buffet gastronomique.

Alors au summum, car oui, on peut dépasser encore un peu les limites : imaginez vous dans cette situation quand le monde est tellement instable qu'il suffit d'un gramme de poudre à canon pour faire tout exploser.

Horrible, non?

C'était actuellement ce que pensait Milan dans une sorte de mini avion confortable et blindé qui se dirigeait vers Cuba.

Malgré ça, elle ne parvenait pas à en vouloir à Knut. Il avait pris beaucoup de pincettes ce matin au petit déjeuner. Il s'était même excusé pour son attitude déplacée de la veille.

Cependant, il s'est encore plus embourbé par la suite. L'enchanteur jurait qu'il avait la situation sous contrôle. Premier mensonge. Première trahison.

Ensuite, il a encouragé Armand pour que sa fille assiste à cette stupide fête afin d' oublier son beau métamorphe aux yeux bleus. Le père de Milan et la jeune fille elle-même avaient jugé inutile de préciser que le métamorphe dont il parlait avait les yeux noirs.

Deuxième mensonge, il n'était vraiment pas désolé quant à son attitude stupide de "je gère et toi, tu n'es qu'une gamine immature." En effet, il croyait vraiment que Milan avait le cœur brisé et qu'elle était perturbée. Deuxième trahison.

Et enfin, parce qu'il n'y a jamais deux sans trois, il a "caché" tous les livres et articles intéressants parlant du royaume d'Espagne et des Atlantes.

Et ça, Milan s'en est rendu compte avant de partir à ce bal qu'elle jugeait inintéressant au possible.

Au moment d'aller à la bibliothèque en ligne à partir de son écran tactile, elle avait découvert que ses accès ont été bloqués.
La jeune fille a failli se sentir comme victime d'un coup monté. Elle s'est dirigé vers le bureau du chef, elle lui a gentiment dit : "Knut, la bibliothèque ?".

Il a osé lui répondre avec un sourire plat : "Oups, j'ai dû te supprimer sans faire exprès."

Ce qui est très ironique. Parce qu'il ne voulait pas renoncer à son erreur deux secondes plus tard.
Parce qu'il l'a fait exprès.

Milan a dû négocier pour obtenir à nouveau ses accès. Elle a mis sa présence à ce bal en jeu : "Pas d'accès, pas de bal."

Finalement, la voilà dans cet avion, avec un accès à la bibliothèque en ligne et Isaac qui ronflait sur son épaule. Jules admirait son reflet sur une plaque métallique.

Et elle se morfondait. Parce qu'elle aurait pu ne pas aller au bal.

Elle a désiré cet accès à la bibliothèque pour y trouver des informations sur l'Espagne. Et elle a découvert qu'il n'y avait rien. Et Knut le savait. Concernant les Atlantes, il n'y avait qu'un conte qui retraçait l'histoire de la guerre d'Atlantide. Et Knut aussi le savait. Elle savait qu'il savait. Et vu son air satisfait quand Milan lui donnait un regard noir, il devait savoir qu'elle savait.

Combien de mensonges ? Cinq ? Plus ?

Milan se renfrogne en tapant sa tête contre la carcasse froide de l'avion. Et puis, pourquoi Knut la voulait absolument à ce bal ? Il n'avait pas besoin d'être protégé. D'autant plus que plusieurs de ses amis étaient présents.

Un dernier paradis- Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant