Un dernier paradis- Tome 3

Chapitre 34

Lelia avait beau faire partie de l'équipe, les multiples regards des Atlantes la mettaient terriblement mal à l'aise.

Après la brève introduction de Milan à la reine, ils étaient tous entrés dans la cavité derrière le trône. Voilà plusieurs heures qu'ils élaboraient leur stratégie au fil des renseignements de la reine d'Atlantide. En effet, la mère d'Augustin leur expliquait tout ce qu'elle a appris grâce aux Syndres.

Tout le groupe formait un cercle autour d'une petite table ronde en pierre où était déroulée une carte. Cette carte représentait les différents pays de la Terre et aux extrémités on pouvait voir les autres dimensions. Il y avait Terlyorg, Neyralend, Atlantide. Le pays des Métamorphes avait été barré avec précision.

Le simple souvenir de cette dimension suffit pour déclencher un frisson dans la colonne vertébrale de Milan et Eliot. Le pays des métamorphes a complètement été englouti lorsque Milan a détruit le cœur pur.

La reine ne s'est nullement occupée de leur malaise en présentant la carte : il y avait des choses bien plus importantes à régler.

Elle partagea tout ce qu'elle savait avec les compagnons de Milan, pour la plus grande surprise d'Augustin. Sa mère avait un tempérament assez sauvage habituellement, surtout avec les étrangers.

Ainsi, tous apprirent que Neyralend n'était plus un endroit sûr pour Knut et les sirènes. La dimension a été découverte et la parois percée par les monstres d'Abel.
Au dernier moment, Knut a pu évacuer l'île en créant différents groupes qu'il envoya un peu partout sur Terre. À l'heure actuelle, l'île était déserte et sous étroite surveillance ennemie.

Quant aux sirènes, elles se sont réfugiées dans l'océan. Elles restaient dans les profondeurs, et étaient la plupart du temps injoignables, leur confie la reine.

- Des chasses à la sirène ont été instaurées par les pays alliés de Juan, explique-t-elle. Celui-ci les a persuadé que les rebelles étaient des êtres magiques dangereux.

- Tous les hommes sont donc au courant que la magie existe ? se questionne Jules.

- Oui, ce n'est plus un secret dorénavant, confirme la reine.

Elle se pencha sur la carte et pointa les petits sigles rouges qui ont été rajoutés.

- Ça, ce sont les laboratoires implantés dans les pays alliés où Juan développe ses monstres. Il y a ceux qui sont invisibles et "mort-vivant" puis il y a aussi de bon vieux démons comme Milan connaît.

La reine tourna un regard plein de compassion vers l'intéressée.

- Il doit bien y avoir des hommes qui refusent cet ordre mondial, renchérit Milan.

La jeune fille avait les bras croisés et peinaient à croire que des milliards d'êtres humains se laissaient berner par la propagande de Juan et de leurs chefs d'états. Dans une guerre, il faut des alliés.

La population mondiale avait beau être réduite à un quart de ce qu'elle était à cause des attaques de démons, elle ne parvenait pas à comprendre comment ils pouvaient croire que Neyralend était à l'origine de ces attaques.

- Ils sont bernés et lobotomisés par leur médias, Abel se sert de tout pour les hypnotiser. Ça ne m'étonne pas, intervient Augustin.

- En revanche, reprend la reine, Milan a raison. Certains se révoltent plus ou moins violemment. Ça crée diverses guerres civiles.

- Eh beh, ça doit être le bazar, soupire Jules.

-On peut essayer de parler à ceux qui se révoltent pour qu'ils nous rejoignent, propose Milan qui était rassurée par un éventuel soutien.