Un dernier paradis- Tome 3

Chapitre 12

Si Milan avait bien dormi ( très bien même) ce n'était pas assez pour combler toutes les heures de sommeil qui lui manquait.

Dès l'aube, les premiers rayons du soleil l'attendaient aux travers de sa fenêtre. Elle s'étire et se frotte les paupières.

Milan était toujours dans sa robe de soirée sans corset, elle n'avait pas eu la force de se changer hier soir.

Un bain s'imposait.

Au moment où elle voulu jeter ses jambes hors du lit, elle vit un énorme Lion au beau milieu de sa chambre.

Elle sursaute avant de se rappeler des événements de la veille. Maudissant sa mémoire endormie de bon matin, elle ne put empêcher un sourire d'étirer ses lèvres... avant de se rappeler d'autre chose.

L'interrogatoire de Knut.

Eliot, alias le gros félin blanc qui se prélassait sur son tapis, devra être au château dans quelques minutes.

Milan se lève dans la précipitation et se cogne un orteil contre le coin de son lit. Son juron et le bruit firent que Eliot sorte de son sommeil profond.

Il secoue sa crinière et ouvre grand la gueule en baillant.

- Bon allez, debout, s'exclame Milan.

Elle fouille dans son armoire pour enfiler au moins un legging et un T-shirt. La jeune fille quitte sa robe et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, elle était déjà prête. Il n'y avait pas le temps pour les cheveux.

Elle se retourne et s'écrie :

- Eliot! Act-... Oh.

Eliot était déjà près à partir. Milan aurait pu être jalouse de sa prestance. Lui n'avait même pas besoin de se coiffer ni de se changer, il était impeccable après sa mutation.

- Je ne t'ai pas regardée, précise le Lion. Et bonjour à toi aussi.

Milan aurait pu disserter des heures sur le sujet : Commenter votre ressenti en écoutant de bon matin la voix grave de votre fiancé.

Il n'y avait pas d'antithèse, c'était tout simplement très agréable.

Malgré tout, un rendez vous les attendait.

Puis Milan réalise seulement les paroles de Eliot en descendant de l'échelle. Elle devient rouge comme une pivoine. Évidemment, elle s'était habillé en quatrième vitesse sans penser que... Et puis, zut. Il ne l'avait pas regardée, un point c'est tout.

En bas de l'échelle, le couple marche d'un bon pas en direction du château minuscule où devait déjà les attendre Knut et Sarkhan.

Si Eliot était nerveux ou stressé, il ne laissait rien transparaître. D'une mine imperturbable, il suivait Milan.

La jeune fille s'arrête quand elle voit courir en face d'elle les deux zouaves qui lui servent d'amis.

Elle fronce des sourcils, Isaac et Jules criaient son nom et fonçaient vers elle. Même si ils pouvaient être très immature des fois, jamais ils n'avaient agi ainsi en se faisant autant remarqué.

Ils avaient l'air de bonne humeur pour des gens qui n' avaient que quelques heures de sommeil. Elle aurait pu leur en faire la remarque dans d'autres circonstances.

Mais quand ils s'arrêtent juste devant elle, essoufflés avec un sourire jusqu'aux oreilles, Milan commence à se dire qu'il s'est passé quelque chose.

- Ça fait hyper longtemps qu'on vous attend ! s'exclame Jules.

Le jeune homme se rend compte de la présence d'Eliot et lui tend son poing.