Un dernier paradis- Tome 3

Chapitre 10

Tout le monde avait convenu qu'il était mieux que ça soit Milan qui s'occupe personnellement de briefer Eliot.

Armand est allé avertir Sarkhan, le chef de meute des Loups, et Isaac et Jules sont allés dormir dans leur cabane dans les bois.

Milan aussi avait une maisonnette dans les arbres. Son père la lui avait faite pour fêter son retour. Quand elle se sentait oppressée par le château, elle allait dormir là bas.

Et c'est là que Milan choisi d'amener Eliot pour sa visite guidée spirituelle. Doucement, ils ont grimpé à l'échelle jusqu'à atterrir sur le plancher. Même si la pièce était toute petite, elle était confortable. Il y avait un lit dans un coin, une petite table qui faisait office de table de nuit. Un plan de travail et deux placards se trouvaient à gauche de la pièce.

Inutile de préciser que les placards étaient vides : Milan avait appris à chasser les sangliers et à se nourrir de salades, pommes de terre et baies.

Des fois, elle avait de bon repas au château. Mais elle préférait largement la compagnie de ses amis autour d'un petit feu.

Eliot regardait toute la pièce dans les moindres détails. Évidemment, c'est ce moment que choisi Milan pour se rendre compte que c'était la première fois qu'ils étaient vraiment seuls depuis son retour.

Elle détourne son regard et allume les lampes à huile -il y en avait trois.

La jeune fille prend une grande inspiration et réfléchi à ce qu'elle allait montrer à Eliot. Il ne faut pas qu'elle soit déversée par un flot interminable de pensées quand il sera dans sa tête : ça peut lui être fatal.

- C'est ici que tu vis ? demande Eliot.

- C'est ici que je me réfugie, corrige Milan dans un sourire.

Quand elle eut fini d'allumer la dernière lampe, elle se secoue les mains. Elle remarque qu'Eliot était en train d'observer la petite décoration de la maisonette. La table de nuit comportait une figurine en bois, elle représentait un phoenix. C'était le symbole de la Divinité. L'autre table comportait une petite famille de chats très bien sculptés. Et sur le mur au dessus de son oreiller, il y avait une peinture dans les tons rosés, qui devait représenter un lever de soleil sur la mer.

- Qui a fait tout ça ? demande Eliot curieux.

Il se penche sur la famille de chats.

- Aron m'a fait les chats, le phoenix c'est Isaac qui a voulu prendre des cours et m'a offert son œuvre. ( Elle pointe du doigt le tableau) Ça, c'est Lyr, elle se passionne pour la peinture depuis qu'elle refuse la violence. Elle prépare les repas et des fois elle chasse. Mais elle ne veut pas participer aux missions.

A la fin de sa tirade, elle se tourne vers Eliot qui l'observait. Un frisson lui parcourut l'échine.

Concentration, pense-t-elle.

- Je te montrerai tout ça. On n'a pas de temps à perdre. Assieds-toi, reprend-elle en s'agitant.

Elle se dandine dans sa robe qui commençait à devenir étroite.

- Ce n'est pas risqué pour toi au moins ? l'interroge Eliot en s'asseyant prudemment sur le matelas.

- Risqué pour moi? Non. Pour toi, oui. Mais ça va aller.

- Ton "ça va aller " m'effraie toujours un peu, je t'avoue.

Eliot essayait de détendre l'atmosphère. Milan quant à elle pris à nouveau une grande inspiration et lui tendit ses deux mains en fermant les yeux. Le Lion comprit qu'il devait poser les siennes sur ses avant bras. Les veines de Milan commençaient à briller d'un bleu éclatant. Son cœur rate un battement. La magie de Milan lui avait terriblement manqué, comme tout le reste.