Un dernier paradis- Tome 3

Chapitre 21

- Bon sang, Holland!! Tu veux notre mort ?! crie Isaac en couvrant le remous des vagues avec sa voix.

Lorsqu'il vit apparaître la sirène sur la plage, il courut la prendre dans ses bras.

Au début, Jules et lui ont cru qu'elle avait choisi de les quitter. Puis ils se sont dit que quelqu'un avait dû l'attaquer. A l'heure qu'il était, la conversation avait dérivé sur la vente d'écailles de sirène sur le marché noir.

Jules se place à côté d'eux et apparu jaloux de leur embrassade.
Holland dénoue ses bras du torse de son ami pour l'observer.

- Nous sommes invités à prendre le thé chez un ami, fit-elle en regardant tour à tour Isaac et Jules.

- Un ami ? demande Jules en haussant un sourcil.

Holland approuva d'un signe de tête.

- Il nous renseignera sur les Atlantes, j'en suis sûre !

Isaac et Jules échangent un regard dubitatif pendant que la sirène se mit à faire la moue.

- Si vous ne me croyez pas, j'irai toute seule.

- Surtout pas ! s'écrie Isaac avec une voix enrouée.

Il se racle la gorge et huma l'air frais pour se reprendre :

- Je veux dire que nous préférons être tous uni et ensemble, par soucis de sécurité.

- Je suis sûre que les écailles de sirènes se vendent trop facilement sur le marché noir, rajoute Jules en soupirant.

Même si Holland ne comprenait pas trop ce qu'il sous-entendait par là, elle préférait ne pas le savoir. Son regard dévie discrètement en direction d'Isaac qui avait l'air perdu dans ses pensées.

Le venin de la créature qui l'a mordu à Neyralend l'a rendu tout simplement surnaturel. Son teint hâlé était parfait, ses cheveux noirs ondulaient légèrement sous la brise de la mer et retombaient sur son front. Ses yeux d'un vert insondable resplendissaient d'une lueur pailletée qui ajouta du charme à ses nombreux atouts.

Déjà que le cœur de Holland s'emballait un peu trop quand il était à ses côtés, maintenant il manquait de se décrocher à chaque fois qu'elle l'étudiait un peu trop longtemps.

- Holland, tu m'écoutes ? l'interpelle Jules en claquant des doigts devant son nez.

La jeune sirène sursaute.

- Non ! Enfin, je veux dire : si ! Si, bien sûr !

Jules l'observait d'un air malicieux.

- C'est ça oui, je devrai dire à Isaac de s'enlaidir un peu ça pourrait aider, non ?

L'intéressé sortit de ses pensées.

- Quoi ?

- Retourne dormir toi, le rembarre Jules. ( il se tourne vers Holland) On a pas encore réussi à trouver un logement à un prix abordable. Néanmoins, on a des vêtements.

Jules pointe du doigts les paquets et sacs de prêts à porter qui gisaient derrière lui.

Les yeux de Holland scintillaient, et elle s'approcha des sacs. Jules fit un pas sur le côté pour lui barrer la route.

- Avant ça, tu dois nous dire qui est cet ami qui t'as gardé si longtemps pour lui tout seul, prononce lentement Jules.

Holland lui répondit par une grimace.

- C'est un vieil homme qui a failli se faire percuter sur la route. Je l'ai sauvé, ensuite accompagné à la boulangerie pour qu'il aille chercher un gâteau pour son petit fils. Enfin, je l'ai escorté jusqu'à chez lui où il m'a invitée, et vous aussi, pour le thé.