La pianiste 7

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Un grand coup résonne dans la chambre.
"Eh Prez, t'es réveillé ?

Sans attendre de réponse, Brindille et Nounours ouvrirent  la porte et pénétrèrent dans la pièce où quelques heures plus tôt Ange rêvait qu'Albane l'avait rejoint....il y avait cru tellement fort que son membre devenu dur y avait cru aussi et qu'il s'était branlé en dormant .

Les deux hommes surprirent leur président alors que celui ci sortait de la salle de bain complètement nu...à leur vue il arrêta de s'essuyer les cheveux.

"Dites donc les gars, on ne vous a jamais appris à frapper ? "

"Depuis quand t'es d'venu timide, j'te rappelle qu'on t'as vu à poil plus d'une fois ton engin enfoncé bien à fond dans le cul d'une "sauterelle".

"Pas une raison pour prendre de mauvaises habitudes".

"Ouai bon j' veux pas t' donner d'ordres Prez mais faut y aller, on a fait un tour au bar qui est ouvert, pris ce qu'il fallait on peut s' tirer".

"Et mon café les gars, vous oubliez mon café".

"Depuis quand tu pleures pour un café".

"Depuis que derrière le café, il y a la cafetière".

"Toi t'es pas un causeux, mais quand tu ouvres la bouche, qu'est ce que tu peux dire comme conneries".

Nounours haussa les épaules, à quoi servait de causer, à rien, moins il en disait mieux il se portait, lui, il agissait et dans tous les cas cela servait toujours à quelque chose et donnait de bons résultats, personne ne s'était jamais plaint, encore aurait il fallut qu'ils soient toujours de ce monde, pas besoin de faire de grand discours.

"La petite pianiste n'est pas là au cas où tu aurais voulu lui faire tes adieux".

Avant même d'avoir pu esquiver le geste de son Prez, Brindille reçu la serviette en pleine face.

"Retournez aux motos, tenez vous tranquille je finis de m'habiller et j'arrive".

Les deux motards sortirent de la pièce laissant Ange enfiler son jean, son T-shirt, et ses bottes, fin prêt il se dirigea sur la porte saisissant au passage son cut,  cuir sans manches aux valeurs de son Club...  le 1% sur le devant en haut à droite désignait de quel côté il se trouvait, ce n'était pas celui des gentils,  le nom de son frère abattu par un gang rival, son statut au sein du Club et le nom de celui ci...dans le dos, l'emblème des Angels of God, le "No Merci" qui signifiait qu'il ferait toujours tout pour ne pas se faire arrêter. Il aimait son cuir comme chacun de ses hommes et lui portait une grande attention et un grand respect.

Une fois prêt, il se retourna, fixa le lit où Albane, pour une nuit imaginaire, l'avait rejoint et s'était donnée à lui.... il n'oubliait pas les sensations qui avaient traversées son corps quand il avait écarté ses belles cuisses pour aller explorer ce sexe trempé qu'elle lui avait offert, cela lui avait semblé si réel. Il quitta la chambre, regrettant de ne pas avoir pu gouter la jeune femme, rejoignit Nounours et Brindille après avoir déposé les clés dans la boite à lettres. Albane n'étant pas là il ne voyait pas l'intérêt de perdre encore plus de temps.

Les deux motos grondaient déjà dans le silence du matin. Il aimait cet instant où la nuit ne s'était pas encore effacée et où le jour n'avait pas encore réussit à s'installer, fragile frontière entre le monde des morts et celui des vivants, ce bref instant où tout paraissait tranquille mais où tout pouvait basculer en une fraction de seconde. Il regarda autour de lui, rien ne vint chatouiller ses sens, il enfourcha son bolide, fit vrombir le moteur et sans un regard en arrière fila avec ses deux acolytes en direction de l'horizon où le rendez était fixé. Le café retrouva cette  tranquillité matinale,  commençant à se réveiller avec les premiers rayons du soleil.

Partis à la première heure, ils roulèrent toute la matinée avec pour seul arrêt une pause pour pisser et se dégourdir les jambes. A midi, ils décidèrent d'opter pour un restaurant pour s'alimenter décemment, leur entrée dans l'établissement ne passa pas inaperçue, ils dénotaient légèrement par rapport à la clientèle venue en famille. le repas se passa sans histoire et ils repartirent deux heures après, pressés d'arriver à leur  destination.

Ils avaient calculés leur trajet et  devaient atteindre la moitié de leur destination  vers la fin de l'après midi quand peu de temps avant leur arrivée un appel changea leurs plans.

"Allo, comment ça, il y a changement, c'est quoi cette merde ? "

Il écouta les explications données à travers l'intercom, coupa, appela ses hommes.

"Brindille, Nounours, arrêt au prochain parking".

Ses hommes lui firent signe qu'ils avaient compris... ils continuèrent sur quelques kilomètres, repérèrent un petit espace et s'arrêtèrent.

"Qu'est s'qui s'passe, Prez ? "

"Changement de programme sur le lieu de rendez vous".

"Ça sent pas bon ça, pourquoi ont ils changer ? "

"J'en sais rien mais on va se dépêcher d'arriver un peu plus tôt pour inspecter les lieux".

"Avec un peu de chance va y avoir un peu d'action je commence à me rouiller le cul sur la moto depuis deux jours"

"Je préfèrerais pas, on repart".

Ils roulèrent encore quelques heures jusqu'au lieu dit, planquèrent les motos, inspectèrent l'endroit, une vieille usine désaffectée, rien ne leur parut suspect. L'homme qu'ils devaient rencontrer arriva quelques minutes plus tard accompagné lui aussi de deux de ses sbires....ils discutèrent un bon moment, se mettant d'accord sur la transaction,....il fut décidé que les caisses contourneraient la Corse sur un voilier anonyme, se dirigeraient sur l' Italie, qu'elles laisseraient derrière elles après avoir changées de bateau, remonteraient sur la Croatie où elles seraient prises en charge pour être redirigées sur la Belgique....le trajet semblait long mais ils se devaient d'être prudent et de ne pas éveiller l'attention, les détails principaux étudiés, la nuit était déjà bien avancée et leur vendeur leur proposa de les héberger ce qu'ils refusèrent pour repartir aussitôt l'entente conclue. Ils roulèrent encore une fois tout le restant de la nuit, s'arrêtèrent de nouveau dans un petit hôtel où ils se rassasièrent car leur estomac criait famine depuis pas mal de temps. Après un petit repos ils remontèrent sur leur bécane pour arriver au bar de Nick très tard dans la soirée.

Quand ils entrèrent dans le bar, les trois hommes sentirent que quelque chose clochait...pas de musique, une ambiance bizarre. Ils se dirigèrent vers le comptoir où Nick les regarda avancer d'un oeil noir.

"Vous auriez mieux fait de ne pas revenir les gars".

"Pourquoi y a un problème Patron ? ".

"Un problème, non, une grosse, très grosse merde, Albane à disparue".


La pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant