La pianiste 12

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Au bar de Nick le temps paraissait s'être figé. Ange tournait en rond. Il  avait rameuté la moité de son QG, donné ses ordre puis s'était dépêché d'aller retrouver Nick.

Ce dernier était en conversation sur son portable. Il lui fit signe de patienter. Une fois la discussion terminée il lui servit un café.

"Alors vous avez du nouveau? ". lui demanda le motard en avalant une gorgée.

"Le soir où Albane est sortit du bar, un gamin attendait sa petite amie en retard planqué sous Zeus et ...."

"Zeus"? !Ange reposa sa tasse surpris.

"Oui, l'arbre immense que vous avez dû voir, tout le monde l'appelle ainsi pour se repérer car il est grand, fort, bien taillé, et il a résisté plusieurs fois à la foudre, bref je ne suis pas là pour faire un cours de botanique".

"Continuez"."

"Donc le môme attend sa copine qui n'arrive toujours pas et planqué voit Albane arriver, sur le coup il pense que c'est la belle qui le rejoins quand arrivée à sa hauteur la porte d'un véhicule en stationnement s'ouvre, Albane est attrapée et jetée à l'intérieur, surpris il a quand même eue la présence d'esprit de ne pas bouger...qui sait ce qu'ils auraient fait de lui....et de noter les numéros arrière".

"Et la bagnole, il a dit ce que c'était comme marque ? ".

"Une grosse voiture genre 4X4 noire".

Le poing d'Ange s'abattit d'un coup sur le comptoir à défaut de pouvoir s'abattre sur le nez de Luca s'il s'était trouvé en face de lui, à ce moment il aurait vu tout l'univers s'illuminer.

"Putain quel con ce gosse, une femme se fait enlever sous son nez et lui il dort sur ses deux oreilles ".

"Il a eue peur".

"Peur, je vais lui en donner moi des raisons d'avoir peur, putain tout ce temps de perdu et Albane elle, vous ne pensez pas qu'elle a peur, elle doit être terrorisée et qui sait ce qui lui est arrivé".

Il vociférait, hurlait en proie à une colère saisissante, quand Brindille et Nounours les rejoignirent.

"Ola Prez, calme toi, les gars vont rappliquer, nous pourrons chercher, on a quelque chose ? 

"On a un témoin et un 4X4 noir "."

"Ouai 4X4 noir c'est vrai qu'il n'y en a pas beaucoup".

"Ça nous fait une belle jambe".

Nick leur servit un café.

"Non, j'ai le numéro et je connais quelqu'un qui pourra nous le sortir, nous dire d'où il vient et à qui il appartient".

"Tu va voir qu'il a été volé"."

"Et que ça aille vite, j'ai les poings qui me démangent".

Les quatre hommes rongeaient leur frein de ne pouvoir rien faire... le temps passait et personne ne téléphonait, ne serait ce que pour une demande de rançon.

Ceux qui avaient enlevé Albane ne se manifestaient toujours pas...était ce une vengeance, une histoire de traite des blanches, Albane s'était elle trouvé au mauvais moment au mauvais endroit, tombée sur un homme qui aurait voulu la violer, ils ne savaient rien.

"Les autre vont arrivés Prez on va pouvoir ratisser toute la région".

Nick leva la tête.

"Les autres".

"Vous pensez  quand même pas qu'on est que trois non... il va y avoir du raffut dans votre patelin."

"Mais combien allez vous êtes"?

"Oh bah, pas beaucoup seulement cent à cent cinquante motos mam'zelle Albane elle nous plait bien, cette p'tite souris toute mignonne, toute..."

"Ça suffit Brindille tu délireras plus tard, pour le moment il y a plus urgent".

Le portable les rappela à l'ordre à ce moment là.


Le bruit de la porte que l'on ouvre la fit sursauter, et la sortit de sa torpeur. Deux  hommes cagoulés pénétrèrent  dans l'espace réduit et s'immobilisèrent  devant elle.

"Debout"

Encore sous le coup de l'assoupissement elle les regarde sans bouger.

"Debout".

La voix gronde plus fort...doucement elle se lève en faisant attention, son dos lui fait mal, ses jambes lui font mal, tout son corps meurtri se révolte...elle tire sur son semblant de robe pour cacher sa nudité.

"Elle est trop maigre, nourrissez la plus, elle est sale et elle pue, faites en sorte qu'elle soit plus présentable ou il ne la prendra pas et si par malheur il n'est pas satisfait débarrassez vous en...jetez la dans un coin".

Jeter...cet homme voulait la jeter comme un vulgaire déchet !!! 

Elle avait bien entendu, pour qui se prenait il cet abruti, elle était un être humain pas une ordure que l'on balance dans une poubelle.

"Ecoute moi espèce de babouin, je suis peut être, sale, maigre, comme tu dis mais je ne suis pas un déchet, déchet que toi tu es par contre pour traiter les gens de cette façon".

Elle regretta aussitôt ses paroles.

Albane, jeune femme timide, gentille, le coeur sur la main, sortait ses griffes, se rendait elle compte que par sa façon elle risquait d'écourter sa vie si l'envie prenait au babouin de la faire taire, la rage qui l'animait la faisait bouillir de l'intérieur, ça la consumait de ne pas pouvoir se défendre et de devoir attendre que l'on dispose d'elle.

"Tu viens seulement de sauver ta vie, il aime les rebelles".

Ces mots la laissèrent sans voix, elle resta à les regarder faire demi tour et sortir la laissant seule une fois de plus dans la demi obscurité...il n'y avait pas de  fenêtre dans ce réduit mais il ne faisait pas complètement noir non plus, elle pouvait voir autour d'elle, elle décida de marcher un peu pour se dégourdir les jambes et pour se calmer, si elle restait constamment inactive, elle allait avoir des courbatures et souffrir encore plus, elle fit donc le tour de sa petite prison et comme un oiseau en cage, elle en fit et refit le parcours. A part la paillasse où elle dormait, et le trou dans le sol pour faire ses besoin il n'y avait rien d'autre qui puisse l'aider à s'évader. Pas de pied de chaise, pas pied de de table,  rien qui aurait pu l'aider à creuser dans la pierre. Les  murs avaient l'air solides et à part la porte, il n'y avait aucune autre issue. Elle  retourna s'asseoir, la fatigue la gagnait, cela faisait combien de temps maintenant qu'elle était enfermée dans cet endroit lugubre avec ses seules pensées pour la distraire.

Nick avait il commencé les recherches où avait il abandonné, désespéré de n'avoir rien trouvé et Ange l'avait il déjà oublier dans les bras d'une autre. Etait il repartit. Tant de questions sans réponses.

La porte une nouvelle fois fut ouverte.

" A la douche et plus vite que ça".

La pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant