La pianiste 23

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L'Ordre de Sade 4.


Les années passèrent. De nouvelles pratiques. De nouveaux membres. Des sorties, car il faut bien l'avouer, au bout d'un certain âge il fallait quand même renouveler le cheptel. Pour les messieurs, de jolies femmes, pour les dames, de beaux hommes, tout cela doté de caractère assez spécifique, d'une bonne fortune et tout ce petit monde continuait d'avancer dans de bonnes parties de jambes en l'air, de baise à tout va, de petites scènettes organisées dans ce qu'ils appelaient les "commodités".

Après lecture de quelques ouvrages du fameux Marquis, quelques adeptes de cet Ordre très fermé discutèrent de certaines pratiques qui, ils le reconnaissaient étaient intéressantes mais difficiles à mettre en oeuvre, mais qui leurs donnèrent des idées.

Ils se réunirent afin de discuter et de revoir un petit peu tout ce qu'il y avait de vieillot. Son fondateur avait explicitement demandé à ce qu'il n'y ai jamais d'actes barbares au sein de son Ordre. On venait pour jouir pas pour mourir.On pouvait se faire fouetter. User d'accessoires qui vous pénétraient, jouer à se faire priver d'air pour un plaisir décupler mais toujours avec précaution... aller expliquer une mort soudaine en plein orgasme.... ce jeu avait été découvert un peu par hasard et avait plu car donnait plus d'intensité à ce qu'ils appelaient la petite mort. On pouvait fesser, avec la main qui finissait par caresser ou fouiller, avec des badines qui vous cinglaient sec l'endroit qu'elles touchaient, ce qui était redouté car douloureux autant que jouissif, on pouvait flageller en attachant la personne pour la priver de tout mouvement esquivant. On  pouvait faire beaucoup de choses mais éviter au maximum ce qui pouvait entrainer une mort subite ou laisser des traces de maltraitance visibles qui pouvaient se retourner contre l'Ordre...

Mais car il y a toujours un mais, certains voulurent plus. Certains voulurent aller plus loin....

Un malencontreux accident remit en cause le fauteuil de celui qu'ils appelaient "Grand Prêtre". Un vote fut décidé. Tout ce qui avait été érigé auparavant fut réexaminé, revu dans les moindres détails. 

L'homme qui s'assit sur ce fauteuil prit son rôle de Grand Prêtre très au sérieux et tout changea.



Pendant ce temps dans les bas fond de la bâtisse une jeune femme se morfondait et se demandait ce qu'il allait advenir d'elle. Elle  avait envie de hurler, mais cela serait leur faire trop d'honneur que de leur montrer sa détresse.

Enfermée depuis des jours sans voir âme qui vive à part les deux hommes qui venaient lui apporter ses repas et la passer au jet pour la laver elle déconnectait du temps et de la vie, elle n'en pouvait plus, restait prostrée des heures durant n'arrivant même plus à rêver.

Il lui arrivait de pleurer doucement en s'apercevant qu'elle oubliait presque les visages de Nick et de Ange.

Elle avait l'impression de flotter. Tout était silencieux autour d'elle, aucun bruit, rien. L'angoisse la tenaillait mais elle essayait de se contrôler avec de plus en plus de peine à se raisonner. Elle voulait rester forte mais y arriverait elle .Elle avait bien tenter de parler à ses gardiens, de leur soutirer quelques indications. Peine perdue. Ils  ne répondaient plus .Peut être avaient ils reçu des ordres. Ses questions restaient désormais sans réponses. Depuis combien de temps n'avait elle plus entendue le son d'une voix humaine. Il  y avait des moments où elle n'arrivait plus à dormir, des moments où elle passait des heures à somnoler. Son rythme corporel était perturbé. Dormir, manger, manger, dormir, elle avait l'impression de ne même plus avoir l'apparence d'un être humain, elle ne comprenait pas, se perdait, désespérait qu'on la retrouve un jour.  Si on la retrouvait dans quel état serait elle. La nourriture était mangeable pas sortie du meilleur restaurant mais ça pouvait aller, après les premières hésitations où elle se demandait si on ne la droguait pas, elle avait décidée de manger. Affaiblie, plus bonne à rien qui c'est ce qu'il adviendrait d'elle...de son corps.


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