La pianiste

La pianiste 44

Après avoir cherchés pendant des heures, la moitié des hommes s'étaient rassemblés sur le devant du manoir tandis que les autres par acquis de conscience continuaient de chercher. Mais tout ce beau monde commençait sérieusement à fatiguer tant physiquement que moralement. Entre  ceux qui disaient que leur Président prenait cette affaire trop à coeur, ceux qui voulaient rentrer au Club retrouver leur sauterelle et se donner du bon temps et ceux qui solidaires ne lâchaient pas l'affaire les tensions commençaient à se faire sentir et Ange en était conscient. Ses hommes aimaient l'action, que ça bougent, qu'il y ai du mouvement et là cela faisait pratiquement un mois qu'il les cantonnait dans l'espace réduit d'une petite ville où la disparition d'Albane faisait l'effet d'une bombe sans pour autant  réveiller ses habitants qui attendaient  que tout soit fini et que les intrus dégagent.

Ange donna un coup de pied dans une pierre qui vola à quelques mètres. Il  était nerveux, très nerveux,manquait de sommeil,  jamais il n'avait connu une telle tension même au coeur de la pire des missions. Il  devait bien se l'avouer, la belle pianiste l'avait fait monter en chaleur cet unique soir où il l'avait écouté et il comptait bien ne pas en rester là.

"De quand date la maison Nick ? "

Nick se retourna vers lui, le regarda, fouillant dans sa mémoire pour y glaner des renseignements vieux de plus d'une dizaine  d'années. Sa belle régulière partit vers un monde soi disant plus beau il avait laissé tomber tout ce qui concernait cet endroit du jour au lendemain, les travaux de rénovation avaient été stoppés et plus jamais il n'était revenu sur les lieux. Au fil des années il avait réussit à enfouir au fond de sa mémoire ce lieu qu'il avait imaginé baigner dans le bonheur, et petit à petit le Manoir avait sombré dans les oubliettes et n'était jamais remonté à la surface, Il avait fallu qu'on lui prenne Albane pour qu'il revienne sur le devant de la scène.

"Je n'en sais rien, tout ce dont  je me souviens c'est qu'elle n'avait pas bonne réputation à l'époque, personne n'en voulait et personne ne s'en approchait, c'est pour cela que je l'avais choisie"

"Pourquoi ? "

Chaque élément nouveau sur le vieux manoir pouvait faire avancer les choses, les accélérer.

Ange venait de décider de ne plus quitter l'endroit tant qu'ils n'auraient pas mis la main sur la bande de timbrés qui retenait Albane, encore fallait il expliquer cela à ses hommes. Ils  squatteraient la bâtisse pour en soulever chaque pierre.

"Ecoutez moi, Nounours tu vas prendre des hommes avec toi et retourner au bar, faites circuler le bruit que l'on est sur une piste sérieuse et surveillez les habitants si le maire est dans le coup il y en a d'autres c'est obligé, si on vous interroge dites que vous êtes revenu vous reposer, prendre des forces n'importe quoi qui semble plausible, ceux qui veulent retourner au QG peuvent repartir je ne leur en voudrais pas, Brindille tu restes avec moi s'il faut démolir cette baraque pierre par pierre très bien désolé Nick mais je le ferais"

Il se tourna vers l'ancien biker qui, la tête levée semblait interroger les vieux murs.

Il était reconnaissant envers tous ces hommes qui avaient mis leur vie de côté depuis un bon mois pour l'aider à retrouver celle qu'il considérait comme sa fille, un mois auparavant il n'aurait jamais imaginé être balancé du jour au lendemain au sein de l'ancien Club qui avait été le sien des années en arrière, biker un jour, biker toujours c'était bien la vérité. Il avait voulu s'en éloigné par amour pour ne pas mettre sa famille en danger mais ce maudit  Club l'avait rattrapé et enfermé dans ses filets. Il  venait de s'apercevoir que cette vie lui avait manqué. Comme un drogué en manque il avait réussit à se sevrer de cette atmosphère si particulière, cela lui avait pris des années qui s'étaient écoulées au rythme des journées paisibles dans le bar après la disparition de Magnolya sa belle femelle comme il aimait l'appeler. Albane avait occupée tout le reste de son temps et voilà comment il en était arrivé là aujourd'hui à espérer retrouver sa fille, rattrapé par son passé en espérant que tout ce qui se passait actuellement n'avait rien à voir avec celui ci.

Il répondit à la question qu'Ange lui avait posé.

"Une histoire tournait autour d'une famille du temps de la royauté. Une légende comme il en existe beaucoup partout qui raconte qu'une famille entière avec serviteurs laquais et tout le tralala habitaient ces lieux au temps de la prise de la bastille, ils étaient riches, très riches quand les paysans aux alentours étaient pauvres, très pauvres, leur petite vie douillette a pris fin quand le peuple a commencé à regarder dans leur direction, tout a fichu le camps, les esprits se sont échauffés et l'endroit a été investit par les mécontents qui ont trouvés le manoir vide de ses occupants, il n'y avait plus âme qui vive pas même un chien, tout avait été laissé dans l'état, dans un départ précipité, personne n'a jamais compris comment ils étaient partis, les carrosses, les chevaux tout étaient encore à l'écurie, personne ne les a vu passer, ni à pied, ni à cheval, ni en voiture, rien disparus, envolés.

"Donc il y a bien des passages secrets"