La pianiste 25

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Et pendant ce temps au bar de Nick. Le va et vient des motos était constant, cela n'arrêtait pas. Tous patrouillaient de jour comme de nuit. Ils ne lâchaient rien, se relayaient. A part Ange, Brindille et Nounours aucun des bikers présents ne connaissaient Albane et pourtant tous se donnaient à fond pour la retrouver. Les moteurs des machines ronronnaient à longueur de journées au grand mécontentement de certains. Ce n'était que rotation d'engin, entre ceux qui partaient et ceux qui revenaient mais toujours bredouilles. Les allées et venues étaient incessantes, les hommes faisaient leur rapport sur les endroits qu'ils avaient inspectés. La police faisait de son mieux mais piétinait. L'affaire suivait son cours trop lentement pour certains.

Le bar était désormais constamment bondé, Nick avait donc été obligé d'embaucher deux personnes, une pour la cuisine et une pour servir. Le boucher du coin était ravi. Il faut dire que nourrir et loger plus d'une centaine de personne, qui plus est de bons mangeurs et de bons buveurs n'était pas chose facile mais certains avaient trouvés la solution, ils s'étaient débrouillés pour louer un terrain où ils montèrent de grandes tentes, installèrent un barbecue car à part pousser les murs, le bar ne pouvait recevoir tout le monde. Les chambres du haut étaient prise par le Président, ses deux sbires et les hommes les plus proches. Ange donnait ses ordres et tout ce petit monde se dispersait afin de patrouiller dans tout le pays mais toujours aucune trace de la petite pianiste. Tornade faisait tout son possible au MC en pénétrant en territoire interdit mais rien ne filtrait sur une éventuelle vente.

Nick voyait les jours passer et toujours rien à l'horizon. Albane était introuvable. Jamais il n'avait eu aussi peur de sa vie et il n'aimait pas ce sentiment. Peur de ne jamais la retrouver. Peur que l'on découvre un jour son corps sans vie dans un coin, abandonné, seul, sans avoir pu lui faire savoir que tous la recherchait. Rien que de penser qu'elle était quelque part terrorisée lui donnait des envies de meurtre.

Ce n'était pas sa fille mais il l'avait élevée en tant que telle, jamais il n'avait mis en doute cet amour qu'il avait pour elle. Il l'avait acceptée dès le début, lui avait donné le biberon, lui avait changé ses couches, pour lui elle était sa fille, celle qu'il avait élevée loin de son ancienne vie, de cette vie qui lui avait enlevée son vrai père. Mais ce soir, celle ci l'avait rattrapée. Son bar ressemblait maintenant à ce bar qu'il fréquentait dans ce lointain passé qu'il avait laissé derrière lui. Son bar fourmillait de ce genre d' homme auquel il avait appartenu.

Il observait la salle et s'aperçut que l'ambiance si spéciale qui régnait lors de l'organisation d'un soir de grand coup lui manquait plus qu'il ne voulait l'avouer. Tout lui revenait.

Les tables avaient toutes été rassemblées pour n'en former qu'une seule sur laquelle avaient été déployées de grandes cartes de la région. On  se serait cru au QG du MC un soir de grand boum.

Mais là, la situation était différente. Il s'agissait de retrouver l'enfant de sa douce compagne.  Il avait fait la promesse à cette dernière avant qu'elle ne ferme les yeux de toujours prendre  soin de leur fille et là, il avait faillit à sa promesse.

Vingt ans déjà qu'elle était partie pour ce prétendu monde meilleur. Il avait tout lâché, s'était retiré et ce soir ce monde qu'il avait tout fait pour oublier se rappelait à lui sous les traits d'un homme lui ressemblant beaucoup côté caractère.

Ange l'observait tout en traçant un parcours sur la carte. Décidément cet homme l'intriguait. Il dégageait une personnalité différente de celle de tous les habitants du coin, pour un peu il l'aurait presque pris pour un ancien biker mais ce n'était pas possible, pourquoi aurait il abandonné une vie libre pour une de labeur, ça ne tenait pas debout et pourtant plus il le côtoyait plus il pensait que Nick n'était pas ce qu'il disait être.

"Ange, il faut que je te parle".

"Ok Brindille, Nick a mis à ma disposition son bureau, nous serons plus à l'aise pour discuter".

Le bureau dans lequel les deux hommes pénétrèrent ressemblait plus à un placard à balai avec une table, une chaise et des étagères remplis de dossiers mais était clair, illuminé par une petite fenêtre qui donnait sur une cour

."Bon qu'est ce qui se passe ? "

"Ce qui se passe c'est que nous avons une cargaison qui va arriver, que nous avons les autorités de ce patelin qui ne nous lâchent pas des yeux, et une gamine à retrouver, tu ne trouves pas que la situation pue, il suffirait de pas grand chose pour que tout foire et nous pète à la gueule".

"J'en suis conscient Brindille mais je ne peux pas l'abandonner maintenant, c'est trop tard, Nick compte sur nous, de plus, je sens qu'il n'est pas ce qu'il dit être, je te jure que si ce mec là n'est pas un ancien je bouffe ma moto".

"Quoi un ancien de quoi".

"Biker, frangin, je n'en démordrais pas, observe le, il est trop à l'aise avec nous et plus d'une fois si je l'avais laissé faire, il aurait presque pris ma place"

."Ouai, ok, admettons, pour le moment il se tient à carreaux, qu'il continu, moi ce qui m'inquiète c'est ce qui va arriver dans quelques jours".

"Ne t'inquiète pas, Killer me tient au courant".

Brindille soupira, lui aussi souhaitait plus que tout que l'on retrouve Albane mais la livraison qui allait arriver le tracassait encore plus, ce qui était dans les caisses pouvait leur couter leur liberté et leur vie si elles tombaient entre de mauvaises mains, que ce soit un gang rival ou les flics et cela le rendait nerveux.

La pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant