La pianiste 15

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Monsieur le Maire était un homme d'une soixantaine d'années bien tassées dirons nous, avec un regard qui vous transperçait. Son allure bien droite et sa démarche assurée laissait entendre que ce n'était pas un homme à qui l'on pouvait raconter des histoires. C'était un homme qui inspirait le respect et qui croyait en ce qu'il représentait. Ange commença à se demander si c'était bien prudent de mettre les pieds dans cette histoire vu le passé qu'ils avaient tous et surtout vu ce qui se tramait dans l'ombre, mais le visage d'Albane vint se superposer sur ses pensées, ses grands yeux qui lui souriaient soudain emplis de frayeur à ce qui lui arrivait. Il se dit qu'elle valait le coup que l'on se démène pour elle.

Ça le démangeait de foutre tout le monde dehors. Ils étaient plus nombreux à l'extérieur mais le nombre ne lui faisait pas peur, ce qui lui faisait le plus peur était l'arrivée des flics.  Savoir des motards de leur envergure dans les parages d'une disparition allaient leur faciliter les choses.

"Monsieur le Maire, nous ne sommes ici que pour vous aider, vu notre nombre nous allons pouvoir ratisser toute la région, si vous voyez quelque inconvénient à notre aide, dites le nous, mais si vous ne récupérez d'Albane que son cadavre, ne venez pas pleurer, par contre il y aura des répercussions".

"Vous me menacez, qui êtes vous pour agir ainsi".

"Suffit, y en a marre de vos conneries pendant que vous blablatez ma fille s'éloigne un peu plus chaque seconde qui passe".

Ange regarda Nick....alors Albane était bien sa fille, lui qui avait cru qu'il disait cela pour plaisanter, oui pourquoi pas après tout mais il n'y avait aucune ressemblance entre eux.

Mais quelque chose ne collait pas, il n'aurait pas su dire quoi.

Pour le moment il se fit une promesse, ils ne partiraient pas tant qu'il ne l'aurait pas retrouvée.

Nick s'aperçut du regard interrogateur du biker mais ne s'y attarda pas, il continua sur sa lancée.

"Aujourd'hui c'est Albane, si ces individus sont encore dans les parages qui vous dit que demain ce ne sera pas votre fille ou votre femme pour peu qu'elle soit un tant soit peu jolie et bien faite, qui se fera enlevée, sur les marchés aux esclaves toutes font l'affaire du moment qu'elles sont bien foutues".

"Tu y vas un peu fort Nick, marchés aux esclaves on n'est plus au siècle dernier".

Albane s'est recroquevillée dans un coin de sa geôle, elle attend....elle attend quoi...elle ne sait même pas qui sont ses ravisseurs et pourquoi elle a été enlevée....ses kidnappeurs ne sont pas venus lui apporter sa gamelle, elle n'a rien mangée depuis la veille au soir et son estomac commence à gronder.

Ne rien faire de son temps lui pèse...son piano lui manque....elle va finir par devenir folle de vivre ainsi dans la peur et l'ignorance....elle essaie de se détendre, de se dire que Nick va la retrouver, que tout le monde la cherche mais rien n'y fait et de ne pas bouger lui déclenche des crampes, son espoir s'émiette au fil du temps qui passe....est elle encore dans la région, comment se fait il que Nick ne l'ai pas encore retrouvée,  que de questions dans sa tête. Les yeux fermés elle rêve. Elle rêve qu'elle est dans les bras du biker. Elle rêve qu'il l'embrasse. Elle rêve.....quand soudain la porte s'ouvre brutalement et deux hommes encagoulés font irruption dans sa prison.

"Debout dépêche toi on dégage"

La pianisteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant